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Projet pilote promotion de l’abandon des mutilations sexuelles féminines dans le district sanitaire de Kayes

Equilibres & Populations

Mercredi 1er décembre 2010


ONG : Equilibres & Populations

  Intitulé du cas pratique

Protéger la prochaine génération 2010 : Un projet pilote et intégré de promotion de l’abandon des mutilations sexuelles féminines dans le district sanitaire de Kayes

Champ(s) concerné(s)

Intégrer le genre dans la conduite de projets sur le terrain avec les partenaires

  1. Résumé du cas pratique

Ce projet vise à améliorer la santé et les droits des femmes dans le district sanitaire de Kayes au Mali. Grâce à des actions de mobilisation communautaire, il s’agit d’accompagner les villages de cette zone à abandonner la pratique de l’excision, cause majeure de morbi-mortalité infantile et maternelle tout en proposant une prise en charge des cas de complications les plus graves.

Le projet est mis en œuvre en partenariat avec une association locale au Mali, l’Amsopt, et en France avec une association de femmes migrantes, Fecodev, en charge de la mobilisation des migrant-e-s. En 2009, le second volet de notre action, qui ciblait soixante et un villages du district sanitaire de Kayes a enregistré des résultats très encourageants. Quarante et un nouveaux villages ont ainsi décidé de renoncer à l’excision et vingt anciens villages (déjà touchés par le projet en 2008) ont maintenu l’abandon. Des activités de mobilisation de la diaspora malienne ont été intégrées et ont permis de rapprocher les migrants et leurs communautés d’origine autour de l’abandon. Enfin, le projet a amorcé le renforcement des acteurs sanitaires du district dans la prise en charge des complications liées à l’excision et plus de 150 femmes ont bénéficié de soins.

 2. Analyse

Les points forts, les acquis, les résultats positifs

- Après 3-4 ans de mise en œuvre du projet, l’équipe a développé une bonne compréhension des relations de pouvoir, et notamment des relations entre les femmes et les hommes, structurant la communauté et, plus particulièrement, celles qui sont en oeuvre dans la pratique de l’excision (Qui décide de l’excision des filles ? Qui choisit le moment ? Qui excise ? Qui paie ? Qui accompagne les filles ?...).
- Le discours développé en direction de chacun des groupes de la communauté (leaders religieux, leaders traditionnels, groupements de femmes…) prend en compte ces rapports de pouvoir et s’adapte aux intérêts pratiques/ stratégiques et aux contraintes de chacun.
- La problématique de l’excision constitue un point d’entrée pour participer plus largement à la promotion de la santé de la procréation et des droits des femmes. Les activités de communication pour un changement de comportement permettent d’aborder des thèmes connexes comme la planification familiale et conduisent à questionner d’autres pratiques comme le mariage précoce des filles.

Les faiblesses, difficultés, résistances rencontrées

- L’équipe du projet bien que très volontaire dans l’intégration d’une approche genre n’a pas bénéficié d’une formation spécifique. Ceci s’avérerait indispensable car certains membres ont encore beaucoup de préjugés sexistes.
- Bien que sensibilisés à l’approche genre, les partenaires locaux peuvent être plus réticents dans la mise en œuvre de certaines actions en vue d’un rééquilibrage du pouvoir entre les sexes au nom du contexte culturel.
- Afin que l’approche genre soit intégrée dans la durée, il serait nécessaire de la formaliser davantage en créant/adaptant des outils pour chacune des étapes (phases d’analyse, de mise en œuvre, d’évaluation).
- Le volet « activités génératrices de revenus » doit faire l’objet de plus de moyens et d’accompagnement dans sa mise en œuvre pour bénéficier vraiment à l’autonomisation des femmes.

Les enseignements, recommandations

- Si l’équipe du projet n’a pas été formée à l’approche genre, il est difficile d’intégrer cette approche de manière approfondie sans prévoir de lignes budgétaires spécifiques.
- Le changement des normes sociales est un processus très long. Le questionnement des rôles sexo-spécifiques et le rééquilibrage des relations de pouvoir entre les femmes et les hommes que le projet a permis d’initier doit nécessairement être accompagné sur plusieurs années.

 Les acteurs impliqués, les partenariats, les ouvertures…

- AMSOPT : Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles
- FECODEV : association sans but lucratif, créée en 2005 par des femmes migrantes

 Les outils, supports, productions disponibles

Documentaire sur le projet : Excision : Les chemins de l’abandon (http://vimeo.com/9829844)

  Nom, mail et téléphone de la personne référente

Aurélie Gal-Régniez/Aurélie Desrumaux

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