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Appui aux groupements de femmes valorisant le karité au Burkina FasoGRET Vendredi 3 décembre 2010 |
Appui aux groupements de femmes valorisant le karité au Burkina Faso
Intégrer le genre dans la conduite de projets sur le terrain avec les partenaires
Le GRET travaille depuis plusieurs années avec 4 Unions de groupements de femmes qui valorisent le karité en beurre, et produits cosmétiques. Au Burkina, la transformation du karité est une filière essentiellement tenue par les femmes, sauf la commercialisation des noix qui est dévolue à des hommes. Les femmes ramassent les noix et les commercialisent, et elles fabriquent aussi le beurre de karité qui est la première source de matière grasse en milieu rural, et un produit de cosmétique traditionnel très apprécié (massage des bébés, fabrication de savons, crèmes, …). La transformation peut être faite individuellement, mais les femmes se regroupent aussi en groupements pour mener des activités autour du karité : fabrication de beurre, savons, crèmes. Ces activités ont l’avantage d’être accessibles à des femmes, même parmi les plus pauvres, et de permettre l’émergence de véritables leaders féminins à la tête des unions de groupements. Les groupements sont des lieux d’apprentissages et de solidarités pour les femmes, même s’il ne faut pas idéaliser le fonctionnement du groupement.
Le travail du GRET porte à la fois sur l’appui aux Unions, notamment en matière commerciale. Il s’agit d’appuyer les Unions dans leur recherche de débouchés pour le beurre et les produits du karité. Mais le projet a aussi pour objectif d’appuyer des groupements de femmes rurales (qui sont en contact avec ces Unions), pour qu’elles développent aussi, à leur niveau, des activités autour du beurre de karité. Le projet est aussi un moyen pour les Unions d’affirmer leur solidarité avec les groupements avec lesquels elles travaillent à la base, en zone rurale et de favoriser la mise en œuvre d’activités au niveau des groupements avec lesquels elles sont en contact. La question du genre est abordée dans les formations organisées, notamment pour les femmes rurales, autour de l’activité sur le karité. Elle intervient en première partie de la formation sur la gestion d’une activité économique en commun, formation qui est systématiquement dispensée en plus de l’appui fourni sur les techniques de production et la commercialisation des produits.
Points forts :
Le dynamisme des femmes et leur envie de mener des activités autour du karité
L’existence de personnel commercial au niveau des unions
L’existence d’un marché local pour le beurre de karité et les produits dérivés
L’existence du cadre des groupements au niveau des femmes rurales pour mener des activités collectives
Faiblesses :
L’étroitesse des marchés d’exportation et la difficulté de pénétration des marchés locaux pour les Unions et les groupements
Les prix des matières premières plus élevés en zone rurale (savon) oblige les femmes à s’approvisionner en gros et elles manquent de moyens pour cela.
L’extrême dénuement des femmes en milieu rural
Enseignements :
Développer des outils d’appui différenciés pour les femmes des Unions qui disposent de réseaux et de compétences, et pour les femmes rurales dont les possibilités et les moyens sont extrêmement réduits.
Recherche d’outils pour l’appui aux femmes rurales. Comment faire en sorte que les femmes restent impliquées tout en s’adaptant à leur manque de moyens (subvention).
Le GRET a découvert avec intérêt les outils du genre lors de la formation F3E et surtout de l’atelier du FSP organisé à Ouagadougou en février 2010. La grille d’analyse sur l’accès et le contrôle des ressources nous semble intéressante à réinvestir dans notre pratique, ainsi que l’analyse sur les besoins stratégiques des femmes.
Une approche du genre plus large, prenant en compte toutes les formes d’oppression et pas seulement entre hommes et femmes mais aussi entre groupes sociaux permettrait d’utiliser les outils du genre plus souvent dans les projets.
Martine FRANCOIS
francois gret.org