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Appel "Nous n’irons pas au bois" : des hommes disent NON à la prostitution

Mardi 6 décembre 2011

Le réseau Zéromacho groupe des hommes de tous âges, origines et conditions, qui refusent de vivre leur sexualité au travers de rapports marchands. Ils ont rendu public le manifeste « Nous n’irons pas au bois » (encore ouvert à signature) et interpellé les députés au moment où l’Assemblée Nationale s’apprêtait à examiner la proposition de loi demandant que les clients de la prostitution soient responsabilisés et pénalisés (décembre 2011).


NOUS N’IRONS PAS AU BOIS
Des hommes disent NON à la prostitution

La prostitution est-elle un « droit de l’homme » ? Une « liberté des femmes » ? Une réalité inévitable pour répondre aux « besoins irrépressibles » des hommes ?

NON ! Finissons-en avec cette propagande !

Nous, signataires de ce manifeste, hommes de tous âges, origines et conditions, refusons de vivre notre sexualité au travers de rapports marchands. Pour nous, la sexualité est avant tout une relation humaine, vécue dans l’égalité et le respect de l’autre, de sa liberté et de son désir.

Nous vous invitons à agir avec nous et à dire publiquement : LA PROSTITUTION : PAS NOUS ! PAS EN NOTRE NOM !

NON à ce marché de la misère qui pousse les plus vulnérables à louer leur bouche ou leur vagin !

NON à la culture machiste qui utilise la sexualité pour dominer et avilir !

NON à des bordels, même homologués par l’État, où des femmes, asservies et exploitées par des proxénètes, sont parquées au service d’hommes !

OUI à la liberté sexuelle !

OUI au désir et au plaisir partagés !

« Libre de se prostituer », entend-on dire. Mais qui « choisit » d’avoir chaque jour plusieurs actes sexuels non désirés avec des inconnus ?

Qui est libre dans la prostitution ? Qui a le choix ? Qui recherche son plaisir sans se soucier de l’autre ? Seulement celui qui a le pouvoir de l’argent.

La liberté que revendiquent des personnes prostituées est illusoire, car elle est contrainte par des proxénètes, par la drogue, par des violences.

Chaque année, le système prostitueur détruit la vie de millions de nouvelles victimes, surtout des femmes et des enfants, souvent parmi les plus pauvres.

Tout homme peut s’affirmer sans nier l’autre, et s’assumer sans dominer.

En application du principe de l’égalité femme-homme, nous demandons aux pouvoirs publics de :

- Cesser de pénaliser les personnes prostituées ; développer des actions de prévention sociale, éducative et sanitaire, ainsi que des alternatives à la prostitution, afin de rendre effectif le droit de n’être pas prostitué-e.
- Réprimer le proxénétisme en cessant toute complaisance envers ses diverses formes (prostitution de rue, bordels, salons de massages, bars à hôtesses, camionnettes, escortes, sites Internet, petites annonces, etc.) Instaurer ou renforcer dès l’école une éducation sexuelle et affective non-sexiste, dans le respect de l’autre, de sa liberté, de ses choix et de ses désirs.
- Instituer contre les « clients-prostitueurs » une sanction pénale graduée, comme en Suède où cette politique a démontré son efficacité.
- Refuser de nommer « clients » ces hommes, qui sont plutôt des prostitueurs.

Payer pour avoir accès au sexe, au corps, à l’intimité d’une personne qui n’en ressent aucun désir, n’a rien d’un contrat, lequel se fonde sur la liberté et l’égalité. Ici, la liberté est illusoire et l’égalité bafouée.


Construisons ensemble un monde où personne n’imaginera d’acheter l’accès au corps d’autrui, et où les plaisirs du sexe ne seront liés ni à l’argent ni à la violence !


Ce monde est possible, et sa construction a déjà commencé.

En 1999, après un demi-siècle d’éducation égalitaire à l’école, la Suède a été le premier pays à pénaliser l’achat de « services sexuels » par les prostitueurs - mais sans réprimer les personnes prostituées. En 2009, la Norvège et l’Islande ont fait de même. Quelques dizaines d’hommes ont été condamnés à des amendes, et l’État aide les personnes prostituées à préparer un autre avenir.

Cette politique est progressiste :

- les réseaux de prostitution se sont détournés de ces destinations devenues moins rentables (rapport officiel suédois, 2010, voir les références en note de cette traduction française)
- les enfants apprennent qu’on n’achète pas le corps d’autrui.

Au contraire, en Allemagne et aux Pays-Bas, où les bordels sont légaux, les garçons savent que des femmes seront mises à leur disposition. Comment peuvent-ils dès lors reconnaître les filles comme des égales ?

Pour nous, le modèle scandinave, gage d’humanité et de démocratie, représente l’espoir d’un monde sans prostitution.

Quelle Europe allons-nous construire ?
Dans quel monde voulons-nous vivre ?

Messieurs, vous pouvez signer ce texte, en cliquant ici.



Retrouver l’Appel, le lien pour signer, et d’autres infos : www.zeromacho.eu/index.html

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