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22 mai, Intervention de Oumou Koulibaly, WoMinMardi 25 juin 2024 Oumou Koulibaly est la coordinatrice francophone pour la justice énergétique et climatique (basée au Sénégal) au sein de WoMin African Alliance, dont le secrétariat se trouve en Afrique du Sud. Elle est intervenue en vidéo lors de l’atelier du 22 mai à Paris "Genre et justice climatique, Enjeux et outils pour agir". WoMin est membre du programme Féministes pour des Alternatives Climat Environnement, qui a également été présenté lors de cet événement. |
WoMin est une ONG écoféministe, anti-capitaliste, anti-patriarcale, anti-extractiviste. Elle agit en Afrique du Sud directement et indirectement dans une dizaine de pays d’Afrique francophones et anglophone, à travers des partenaires et alliés.
Nous avons quatre grands domaines d’action : la militarisation et la violence basée sur le genre ; le consentement et le droit de dire Non ; la justice énergétique et climatique ; les alternatives écoféministes de développement.
Les changements climatiques frappent durement l’Afrique, et nous le savons tous : cyclones, inondations, sécheresse, érosion côtière, baisse des rendements pour les agriculteurs.
Exemple : en ce moment, les inondations monstres au Kenya.
Nous savons aussi pourquoi l’Afrique est si durement touchée, à cause de sa grande vulnérabilité, et sa faible capacité d’adaptation.
Nous savons enfin que les changements climatiques sont injustes pour l’Afrique, parce qu’elle n’en est pas responsable.
Mais encore, ce sont les femmes, particulièrement rurales, paysannes, ouvrières qui sont en première ligne des impacts des changements climatiques et des impacts des projets extractivistes sur leur environnement, leurs moyens de subsistance, leurs corps, leur santé, sur leur vie tout simplement.
Pour y répondre nous avons développé des outils tels que les « écoles écoféministes » pendant cinq jours, les femmes apprennent les unes des autres, discutent des notions telles que le capitalisme et ses corollaires : le patriarcat, l’impérialisme, la colonisation, l’extractivisme, qui sont à l’origine de la crise écologique. Nous parlons de dettes souveraines et climatiques.
Nous parlons aussi de l’importance du panafricanisme et pourquoi nous nous battons pour la justice climatique et les réparations dues à l’Afrique.
Un autre outil, c’est le droit de dire non (des exemplaires de la boite à outils de WoMin sont disponibles).
Pour WoMin la justice climatique ne se limite pas à la reconnaissance par l’Occident des inégalités liées aux émissions de gaz à effet de serre. C’est également les assumer, en réparant les dommages causés, et en se retirant complètement des émissions de gaz à effet de serre, aussi bien en Occident que partout ailleurs, surtout en Afrique. C’est en arrêtant les grands barrages, tels que le projet Grand Inga en République démocratique du Congo, Natchigal au Cameroun, les monocultures à perte de vue et les nouvelles explorations et exploitations pétrolières et gazières un peu partout en Afrique. Sans oublier les marchés carbone !!
Nous voulons l’arrêt des fausses solutions, et le financement de l’adaptation au changement climatique à la base en Afrique, en donnant les moyens à celles qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire les communautés, et principalement les femmes, puisqu’elles sont les plus impactées.
En investissant dans les vraies solutions, sobre en carbone, plus respectueuses de l’environnement.
Et en payant également pour les pertes et préjudices liées à ces crises et extrêmes climatiques. Ce n’est que comme ça que l’Afrique pourra s’adapter, être résiliente. En annulant les dettes de l’Afrique, parce qu’elles ne sont rien comparé à la dette écologique et climatique qui est due à l’Afrique !
Woman African Alliance : face aux projets extractivistes, Le consentement et le droit de dire Non !
Programme Féministes pour des Alternatives Climat Environnement
Atelier européen du 22 mai à Paris "Genre et justice climatique, Enjeux et outils pour agir"