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Chapitre 12 de l’Agenda 21. Gestion des écosystèmes fragiles : lutte contre la désertification et la sécheresse

2008

Les écosystèmes fragiles sont des écosystèmes importants, avec des caractéristiques et des ressources uniques en leur genre. Ils comprennent les déserts, les terres semi-arides, les montagnes, les terrains marécageux, les petites îles et certaines régions côtières. La plupart de ces écosystèmes sont d’intérêt régional, car ils débordent les frontières nationales. Le présent chapitre porte sur les questions relatives aux sols dans les déserts ainsi que dans les zones arides, semi-arides et sèches subhumides.


 12B. Lutter contre la dégradation des sols, notamment en intensifiant les activités de conservation des sols, de boisement et de reboisement

Principes d’action

12.15.
- La désertification touche environ 3,6 milliards d’hectares, qui représentent approximativement 70 % de la surface totale des terres arides, soit près d’un quart de toute la surface émergée du globe. Pour lutter contre la désertification des terres de parcours, des terres cultivables non irriguées et des terres irriguées, il faudrait prendre des mesures de prévention dans les régions qui ne sont pas, ou sont peu touchées par la désertification, mettre en oeuvre des mesures correctives pour préserver la productivité des terres modérément désertifiées et amender les terres arides ayant subi une forte, voire très forte désertification.

12.16.
Un accroissement de la couverture végétale favoriserait et stabiliserait l’équilibre hydrologique dans les régions arides et maintiendrait la qualité et la productivité des sols. La protection des terres non dégradées, l’application de mesures correctives et la remise en état des terres arides légèrement ou fortement dégradées, y compris les zones touchées par la progression des dunes, grâce à l’adoption de systèmes d’exploitation des sols qui soient écologiquement rationnels, socialement acceptables, justes et économiquement viables. La capacité de charge des sols s’en trouvera accrue et les ressources biotiques mieux préservées dans les écosystèmes fragiles.

12.17.
Les objectifs de ce domaine de programme sont les suivants :

a) Concernant les régions qui ne sont pas ou peu touchées par la désertification, gérer comme il se doit les ressources naturelles existantes (y compris les forêts) afin notamment de préserver la diversité biologique, de protéger les bassins et de préserver la productivité aux fins du développement agricole, et ce, avec la pleine participation des populations locales ;

b) Remettre en état les terres arides modérément ou fortement désertifiées en vue de leur utilisation productive et préserver leur productivité aux fins du développement agro-sylvo-pastoral, grâce notamment à la conservation des sols et des ressources en eau ;

c) Etendre la couverture végétale et encourager la gestion des ressources biotiques dans les régions touchées par la désertification et la sécheresse ou exposées à un tel risque, grâce notamment à des activités de boisement, de reboisement et d’agroforesterie ainsi qu’à des projets forestiers et de protection de la couverture végétale menés à l’échelon local ;

d) Améliorer la gestion des ressources forestières, y compris le bois de feu, et réduire la consommation de bois de feu grâce à une utilisation et une conservation plus rationnelles ainsi qu’à la promotion, la mise en valeur et l’utilisation d’autres sources d’énergie, notamment de sources d’énergie de remplacement.

Activités

A) Activités liées à la gestion

12.18.
Les gouvernements, au niveau qui s’impose et avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, devraient :

a) Appliquer d’urgence des mesures de prévention directe dans les terres arides qui, quoique non encore touchées, sont sujettes à la désertification ou dans celles qui ne sont que légèrement désertifiées, en introduisant i) des politiques et pratiques d’exploitation des sols qui soient plus rationnelles en vue d’en préserver la productivité ; ii) des techniques agricoles et pastorales appropriées, écologiquement acceptables et économiquement viables ; iii) une meilleure gestion des sols et des ressources en eau ;

b) Exécuter des programmes accélérés de boisement et de reboisement, en utilisant des espèces xérophiles à croissance rapide - des espèces indigènes en particulier -, notamment des légumineuses, combinés avec des projets agroforestiers menés au niveau local. A cet égard, il convient d’envisager le lancement de grands projets de boisement et de reboisement, portant en particulier sur la création de ceintures vertes, compte tenu des multiples avantages de telles mesures ;

c) Mettre en oeuvre d’urgence des mesures correctives directes dans les régions arides modérément ou fortement désertifiées, en plus des mesures énumérées à l’alinéa a) ci-dessus, afin de remettre ces terres en état et de maintenir leur productivité ;

d) Promouvoir de meilleurs systèmes de gestion des sols, des ressources en eau et des cultures pour faciliter la lutte contre la salure des terres de culture irriguées existantes. Stabiliser les terres de culture sans irrigation et mettre en pratique de meilleurs systèmes de gestion des sols/cultures ;

e) Promouvoir la gestion participative des ressources naturelles, y compris les parcours, pour satisfaire aux besoins des populations rurales et réaliser en même temps les objectifs fixés en matière de conservation, en se fondant sur des techniques locales novatrices ou adaptées ;

f) Promouvoir la protection et la conservation in situ de zones écologiques spéciales en adoptant notamment des lois aux fins de la lutte contre la désertification, tout en protégeant la diversité biologique ;

g) Promouvoir et encourager les investissements dans des projets forestiers à entreprendre dans des terres arides, en adoptant différents plans d’incitation, y compris des dispositions législatives ;

h) Promouvoir la mise en valeur et l’utilisation de sources d’énergie qui permettent de diminuer l’utilisation du bois, y compris les sources d’énergie de remplacement et les fourneaux perfectionnés.

B) Données et information

12.19.
Les gouvernements, au niveau qui s’impose et avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, devraient :

a) Elaborer des modèles d’exploitation des sols fondés sur l’amélioration des pratiques locales et visant à prévenir la dégradation du sol. Ces modèles devraient permettre de mieux comprendre les divers facteurs naturels et artificiels qui pourraient contribuer à la désertification et porter sur l’interaction tant des pratiques nouvelles que des pratiques traditionnelles pour prévenir la dégradation des sols et pour tenir compte de la capacité d’adaptation de l’ensemble du système écologique et social ;

b) Mettre au point, expérimenter et introduire, compte dûment tenu des considérations environnementales, des xérophytes productives à croissance rapide.

C) Coopération et coordination internationales et régionales

12.20.
Les organismes des Nations Unies, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et les organismes bilatéraux compétents devraient :

a) Coordonner leurs tâches dans la lutte contre la dégradation des sols et dans l’action en faveur du reboisement, de l’agroforesterie et des systèmes de gestion des sols dans les pays touchés ;

b) Encourager les activités régionales et sous-régionales de mise au point et de diffusion de techniques, de programmes de formation et de mise en oeuvre de programmes pour juguler la dégradation des terres arides.

12.21.
Les gouvernements intéressés, les organismes des Nations Unies et les organismes bilatéraux compétents devraient renforcer le rôle de coordination que jouent, en matière de lutte contre la dégradation des terres arides, les organisations intergouvernementales sous-régionales concernées, telles que le CILSS, l’IGADD, la SADCC et l’Union du Maghreb arabe.

Moyens d’exécution

A) Financement et évaluation des coûts

12.22.
Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 6 milliards de dollars par an, y compris un montant d’environ 3 milliards de dollars qui serait financé par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

B) Moyens scientifiques et techniques

12.23.
Avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, les gouvernements, à l’échelon approprié, et les communautés locales devraient :

a) Prendre en compte les connaissances locales relatives aux forêts, aux terres forestières, aux terres de parcours et à la végétation naturelle dans la recherche sur la désertification et la sécheresse ;

b) Promouvoir des programmes de recherche intégrée sur la protection, la restauration et la conservation des ressources en eau et des terres et sur la gestion de l’utilisation des sols, fondés dans la mesure du possible sur les méthodes traditionnelles.

C) Mise en valeur des ressources humaines

12.24.
Avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, les gouvernements, à l’échelon approprié, et les communautés locales devraient :

a) Créer des mécanismes garantissant aux utilisateurs de la terre, et en particulier aux femmes, le premier rôle pour ce qui est d’améliorer l’utilisation des sols, y compris les pratiques agroforestières, et de lutter contre la dégradation des sols ;

b) Promouvoir des services de vulgarisation efficaces dans les régions sujettes à la désertification et à la sécheresse, en particulier pour la formation des cultivateurs et des pasteurs à une gestion plus rationnelle des terres et de l’eau dans les zones arides.

D) Renforcement des capacités

12.25.
Avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, les gouvernements, à l’échelon approprié, et les communautés locales devraient :

a) Elaborer et adopter une législation nationale appropriée, et instituer de nouveaux principes d’utilisation des sols qui soient écologiquement rationnels et orientés vers le développement ;

b) Soutenir les groupements communautaires de personnes, en particulier les cultivateurs et les pasteurs.

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