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Chapitre 12 de l’Agenda 21. Gestion des écosystèmes fragiles : lutte contre la désertification et la sécheresse

2008

Les écosystèmes fragiles sont des écosystèmes importants, avec des caractéristiques et des ressources uniques en leur genre. Ils comprennent les déserts, les terres semi-arides, les montagnes, les terrains marécageux, les petites îles et certaines régions côtières. La plupart de ces écosystèmes sont d’intérêt régional, car ils débordent les frontières nationales. Le présent chapitre porte sur les questions relatives aux sols dans les déserts ainsi que dans les zones arides, semi-arides et sèches subhumides.


 12E. Etablir des plans d’ensemble de préparation à la sécheresse et de secours en cas de sécheresse, y compris des formules d’auto-assistance, pour les zones sujettes à la sécheresse et élaborer des programmes pour les réfugiés écologiques

Principes d’action

12.45.
La sécheresse, à une fréquence et un degré de gravité variables, est un phénomène récurrent dans une grande partie des pays en développement, notamment en Afrique. En plus des pertes en vies humaines - on estime que la sécheresse en Afrique subsaharienne a causé la mort de 3 millions de personnes au milieu des années 80 - les graves sécheresses ont aussi un lourd coût économique : pertes de production, facteurs de production mal employés, ressources destinées au développement détournées de leur but.

12.46.
Des systèmes d’alerte avancée permettant de prévoir la sécheresse rendront possible la mise en oeuvre de plans de préparation à la sécheresse. Des ensembles de mesures concertées s’étendant aux exploitations agricoles et aux bassins versants, qu’il s’agisse de stratégies concernant des cultures de remplacement, de la protection des sols et des eaux ou de la promotion de techniques de récupération de l’eau, pourraient accroître la résistance des terres à la sécheresse et permettraient de répondre aux besoins de première nécessité ; il en résulterait une diminution du nombre des réfugiés écologiques et les secours en cas de sécheresse ne présenteraient plus le même caractère d’urgence. Par ailleurs, des dispositifs d’intervention pour l’acheminement des secours sont nécessaires en prévision de périodes de grande pénurie.

Objectifs

12.47.
Les objectifs de ce domaine d’activité sont les suivants :

a) Etablir des stratégies nationales axées sur la préparation à court et à long terme à la sécheresse et visant à rendre les systèmes de production moins vulnérables en cas de sécheresse ;

b) Amplifier l’apport d’informations d’alerte avancée aux responsables et aux exploitants de la terre pour permettre aux pays d’appliquer des stratégies d’intervention en cas de sécheresse ;

c) Elaborer des plans de secours en cas de sécheresse et des programmes pour les réfugiés écologiques, et les intégrer aux plans nationaux et régionaux de développement.

Activités

A) Activités liées à la gestion

12.48.
Dans les zones sujettes à la sécheresse, les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Arrêter des stratégies pour faire face aux pénuries alimentaires nationales en période de production insuffisante. Ces stratégies devraient porter sur le stockage et les réserves disponibles, les importations, les installations portuaires, ainsi que sur le stockage, le transport et la distribution des vivres ;

b) Améliorer la capacité nationale et régionale dans le domaine des prévisions agrométéorologiques et de la planification de récoltes pour imprévus. La météorologie agricole relie la fréquence, le contenu et le champ régional des prévisions météorologiques aux besoins en matière de planification des récoltes et de vulgarisation agricole ;

c) Elaborer des projets visant à offrir un emploi rural à court terme aux familles touchées par la sécheresse. La perte de gain et l’impossibilité de se ravitailler sont une source commune de détresse en temps de sécheresse, et les emplois à caractère rural aident à créer le revenu dont ont besoin les familles nécessiteuses pour s’acheter de la nourriture ;

d) Mettre en place des dispositifs d’intervention, en cas de besoin, pour la distribution de vivres et de fourrages et pour l’alimentation en eau ;

e) Créer des mécanismes budgétaires chargés de fournir des ressources à brève échéance en cas de sécheresse ;

f) Créer un fonds de solidarité sociale pour les ménages les plus vulnérables.

B) Données et information

12.49.
Les gouvernements des pays touchés, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Entreprendre des travaux de recherche sur les prévisions saisonnières afin d’améliorer la planification pour imprévus et les opérations de secours, créer les conditions permettant de prendre des mesures de prévention à l’échelon de l’exploitation agricole, en ce qui concerne la sélection des variétés à cultiver et les pratiques agricoles à suivre en temps de sécheresse ;

b) Encourager la recherche appliquée sur les moyens de réduire les pertes en eau par évaporation au sol, sur les moyens d’accroître la capacité d’absorption de l’eau par les sols et sur les techniques de récupération de l’eau dans les zones sujettes à la sécheresse ;

c) Renforcer des systèmes nationaux d’alerte avancée en consentant un effort particulier dans le domaine de la cartographie des zones à risque, de la télédétection, de la modélisation agrométéorologique, des techniques multidisciplinaires intégrées de prévision des récoltes et de l’analyse assistée par ordinateur du rapport offre/demande dans le domaine alimentaire.

C) Coopération et coordination internationales et régionales

12.50.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Créer un système de capacités d’appoint : stocks de vivres, soutien logistique, personnel et moyens financiers nécessaires pour permettre à la communauté internationale de réagir rapidement dans les situations d’urgence imputables à la sécheresse ;

b) Soutenir les programmes d’hydrologie et de météorologie agricoles de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Programme du Centre régional de formation et d’application en agrométéorologie et hydrologie opérationnelle (AGRHYMET), les centres de surveillance de la sécheresse et le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD), ainsi que les efforts du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et de l’Autorité intergouvernementale pour la lutte contre la sécheresse et pour le développement ;

c) Soutenir les programmes de la FAO et d’autres programmes de création de systèmes nationaux d’alerte avancée ainsi que les plans d’assistance à la sécurité alimentaire ;

d) Renforcer et élargir les programmes régionaux existants ainsi que les activités des organes et organismes compétents des Nations Unies, tels que le Programme alimentaire mondial (PAM), le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe et le Bureau des Nations Unies pour le Sahel (BNUS), ainsi que les ONG ayant pour vocation d’atténuer les effets de la sécheresse et des catastrophes.

Moyens d’exécution

A) Financement et évaluation des coûts

12.51.
Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 1,2 milliard de dollars par an, y compris un montant d’environ 1,1 milliard de dollars qui serait financé par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

B) Moyens scientifiques et techniques

12.52.
Les gouvernements, au niveau voulu, et les communautés sujettes à la sécheresse devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Utiliser les mécanismes traditionnels de lutte contre la faim pour canaliser les secours et l’aide au développement ;

b) Renforcer et développer les capacités de recherche et de formation interdisciplinaires nationales, régionales et locales pour les stratégies de prévention de la sécheresse.

c) Mise en valeur des ressources humaines

12.53.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Promouvoir la formation des responsables et des utilisateurs des terres pour une utilisation efficace de l’information fournie par les systèmes d’alerte avancée ;

b) Renforcer la recherche et les capacités nationales de formation pour évaluer les effets de la sécheresse et élaborer des méthodes de prévision de la sécheresse.

D) Renforcement des capacités

12.54.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :

a) Gérer des mécanismes dotés du personnel, du matériel et des moyens financiers voulus pour surveiller les paramètres de la sécheresse afin de prendre des mesures préventives aux échelons régional, national et local, et améliorer ceux qui existent déjà ;

b) Créer des axes interministériels et des unités de coordination pour surveiller la sécheresse, en évaluer l’impact et administrer des plans de secours en cas de sécheresse.

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