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Le Programme des Nations unies pour l’environnement publie un nouvel atlas des changements environnementaux en Afrique

Un communiqué du PNUE

Mardi 17 juin 2008


 Les changements environnementaux redessinent l’Atlas de l’Afrique

Ce rapport de près de 400 pages sur la situation environnementale en Afrique vient d’être présenté (juin 2008) à la Conférence Ministérielle Africaine de l’Environnement (CMAE).

L’Atlas met l’accent sur la façon dont les choix de développement, la croissance démographique, le changement climatique et, dans certains cas, les conflits affectent les ressources naturelles de la région.

Afrique : Atlas de notre environnement Changeant comprend plus de 300 images prises par satellite dans tous les pays d’Afrique dans plus de 100 endroits. Les photos "avant" et "après" prises pendant une période de 35 ans, donnent une image frappante de la transformation de l’environnement à travers le continent.

En plus des changements bien-connus, comme la fonte des glaces du Mont Kilimandjaro, l’assèchement du lac Tchad et la baisse des niveaux d’eau du lac Victoria, l’Atlas présente, pour la première fois, des images satellite de nouveaux changements environnementaux et défis moins connus, y compris :

- La disparition des glaciers du Mont Rwenzori, de l’Ouganda, qui a diminué de 50 pour cent entre 1987 et 2003.

- L’élargissement des corridors de déforestation qui ont suivi l’expansion des routes dans le nord de la République Démocratique du Congo depuis 1975. De nouvelles routes menacent d’apporter encore plus de trafic à cette forêt riche en biodiversité et intensifier la chasse à la viande de brousse.

- La disparition d’une grande partie du forêt épineuse Malgache du Sud du Madagascar entre 1973 et 2003 à cause de l’agriculture et de la collecte du bois de chauffage.

- Le nord du Cap, qui a vu beaucoup de sa végétation native "fynbos" remplacée par des activités agricoles et la prolifération des banlieues depuis 1978. Les plantes "Fynbos" représentent 80 pour cent des variétés végétales dans la région floristique du Cap, une zone avec plus de 6000 espèces de plantes qui ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde et qui sont un atout économique pour le tourisme.

- La perte d’arbres et d’arbustes dans l’environnement fragile des montagnes Djebel Marra dans l’ouest du Soudan à la suite de la croissance démographique due à un afflux de réfugiés fuyant la sécheresse et les conflits dans le Nord Darfour avoisinant.

- L’expansion spectaculaire de Dakar, la capitale sénégalaise pendant le dernier demi-siècle, d’un petit centre urbain de la péninsule de Cap Vert à une région métropolitaine avec 2,5 millions de personnes réparties sur toute la péninsule.

L’Atlas, établi en coopération avec des chercheurs et des organisations en Afrique et ailleurs, évalue trente-six ans de changement environnemental, notamment :

- "La croissance des villes au lieu d’une campagne verdoyante ;

- la diminution des zones protégées avec les fermes dépassant leur territoire ;

- les réseaux routiers traversant les forêts ;

- les polluants qui dérivent au-delà des frontières des pays voisins ;

- l’érosion des deltas ;

- les camps de réfugiés disséminés à travers le continent causant davantage de pression sur l’environnement ;

- la diminution des glaciers de montagne".

 Quelques signes positifs tout de même...

Les images satellites mettent également l’accent sur de signes positifs de gestion qui protège contre la dégradation de l’environnement, affirment les auteurs.

- L’action sur le surpâturage dans le Parc national du Sidi Toui au sud de la Tunisie a produit un rebond spectaculaire dans l’écosystème naturel. Le parc a vu la réintroduction de l’Oryx Scimitar horne (Oryx dammah), qui est actuellement en voie d’extinction.

- Un nouveau plan de gestion du barrage Itezhi-tezhi en Zambie a aidé à restituer les inondations naturelles saisonnières des plaines Kafue, comme le montre l’image satellite de l’année 2007.

- L’expansion des zones humides résultant d’un projet de restitution dans et autour du parc national Diawling aide à contrôler les inondations et améliore les conditions de vie en Mauritanie.

- De nouvelles politiques ont considérablement réduit l’exploitation des forêts du Mont Kenya, qui est un domaine crucial pour l’eau de captage et hydro-électricité.

- Des initiatives de fermiers axées sur la plantation et la protection des arbres ont conduits à la revitalisation des terres dans la province de Tahoua, au Niger. Une étude récente a révélé qu’il y a maintenant 10 à 20 fois plus d’arbres dans trois provinces du Sud du Niger que dans les années 1970.

- La révision des concessions des forêts au Libéria a aidé à protéger la forêt du parc national de Sapo contre l’exploitation du bois ainsi que l’exploitation minière illégale et le braconnage.

Achim Steiner, Sous-Secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, a dit : "Comme l’a démontré l’Atlas, il y a de nombreux endroits à travers l’Afrique où les gens ont pris des mesures-où il y a plus d’arbres qu’il y a trente ans, où les zones humides reviennent, et où la dégradation des terres a été contrée. Ce sont les exemples que nous devons suivre pour assurer la survie du peuple africain et leurs ressources naturelles économiquement importantes. "

"Mais l’Atlas met aussi l’accent sur la vulnérabilité de la population dans la région aux forces souvent en dehors de leur contrôle, y compris le rétrécissement des glaciers en Ouganda et en Tanzanie et les impacts sur l’approvisionnement en eau liés au changement climatique. Ceci souligne la nécessité urgente pour la communauté internationale de fournir un nouvel accord sur le climat d’ici la réunion de la Convention sur le changement climatique à Copenhague en 2009-un accord qui non seulement fournit de grandes réductions des émissions, mais aussi accélère le flux de fonds pour l’adaptation et protège les économies contre le climat," a-t-il ajouté.

 Principales conclusions et défis majeurs

Entre 1990 et 2004, de nombreux pays africains ont vu des petites mais prometteuses améliorations environnementales, principalement dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, selon l’Atlas. Quelques pays ont élargi leurs zones protégées-actuellement à plus de 3000 à travers le continent.

Cependant, la perte des forêts est une grande préoccupation dans 35 pays, y compris la République Démocratique du Congo, le Malawi, le Nigéria et le Rwanda, entre autres. Celle-ci est suivie de près par la perte de la biodiversité - qui se produit dans 34 pays comme l’Angola, l’Éthiopie, le Gabon et le Mali.

La dégradation des terres est également un grand souci pour 32 pays africains dont le Cameroun, l’Érythrée et le Ghana. Parmi d’autres problèmes sont la désertification - au Burkina Faso, au Tchad, au Kenya et au Niger entre autres - ainsi que les pénuries d’eau, l’augmentation de la pollution jusqu’ à l’urbanisation rapide.

L’Afrique perd plus de quatre millions d’hectares de forêt chaque année - deux fois le taux mondial moyen de déforestation, selon l’Atlas. De plus, certaines régions du continent perdent plus de 50 tonnes métrique de sol par hectare par an.

L’Atlas montre également que l’érosion et les dommages physiques et chimiques ont dégradé environ 65 pour cent des terres agricoles à travers le continent. En outre, l’agriculture sur brûlis, de pair avec l’occurrence forte de la foudre en Afrique, causent de nombreux feux sauvages.

Plus de 300 millions de personnes sur le continent font déjà face à la rareté de l’eau et les zones qui ont des pénuries d’eau en Afrique sub-saharienne augmenteront probablement de près d’un tiers d’ici 2050.

Le changement climatique accélère beaucoup de ces problèmes et est susceptible d’augmenter les transformations déjà profondes qui se déroulent dans tout le continent.

Bien que l’Afrique ne produise que quatre pour cent du total mondial des émissions de dioxyde de carbone, ses habitants souffrent des conséquences du changement climatique mondial de manière disproportionnée.

La capacité de l’Afrique à s’adapter au changement climatique est relativement faible, et l’on projette que l’adaptation coutera 5-10 pour cent du PIB.

Enfin, les questions transfrontières sont un élément clé de l’environnement de l’Afrique, des bassins hydrographiques internationaux à la pollution transfrontalière.

Les migrations de réfugiés sont également à l’origine de nouvelles pressions sur l’environnement, avec de grands mouvements de population dus aux conflits mais aussi de plus en plus aux pénuries d’aliments et d’eau. Des approches coopératives impliquant plusieurs pays limitrophes sont essentielles pour la conservation et l’amélioration des écosystèmes partagés afin qu’ils restent productifs dans le 21ème siècle.

En profitant des dernières techniques spatiales d’observation de la Terre, y compris les 36 ans d’expertise du programme satellite Landsat américain, l’Atlas sert à démontrer le potentiel des données d’imagerie par satellite pour étudier les dynamiques des écosystèmes et des ressources naturelles. Ceci peut fournir les données nécessaires pour soutenir les décisions politiques visant à améliorer la gestion des ressources naturelles de l’Afrique.

- Télécharger l’Atlas complet (attention : document PDF "lourd", 44 Mo)

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