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Le taux d’alphabétisme progresse dans le monde mais la situation est préoccupante en Asie et en Afrique

Un communiqué de l’UNESCO, 6 octobre 2008

Lundi 6 octobre 2008

Le taux d’alphabétisme progresse globalement dans le monde mais la situation en Asie du Sud et de l’Ouest et en Afrique subsaharienne est préoccupante et l’aide financière en faveur de l’alphabétisation demeure très insuffisante, selon un rapport présenté lundi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).


Le nombre d’analphabètes est passé de 871 millions au cours de la période 1985-1994 à 774 millions pour la période suivante (2000-2006), ce qui a fait passer le taux mondial d’alphabétisation des adultes de 76% à 83,6%.

La progression la plus forte se situe dans les pays en développement, où le taux atteint 79%, contre 68% pour la période précédente. A ce rythme, le taux mondial d’alphabétisme des adultes devrait atteindre près de 87% en 2015, d’après ce rapport réalisé à mi-parcours de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (2003-2012).

Ces chiffres globaux masquent de fortes disparités régionales. En effet, 75% des 774 millions d’adultes analphabètes dans le monde vivent dans 15 pays seulement, comme le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l’Inde ou le Nigéria. Par ailleurs, dans les zones à forte croissance démographique, les progrès ne se traduisent pas forcément par une baisse du nombre absolu d’adultes ne sachant ni lire ni écrire. Ainsi en Afrique subsaharienne, leur nombre est passé de 133 à 163 millions pendant les deux périodes considérées. Dans les Etats arabes, il est passé de 55 à 58 millions.

Dans ces conditions, les trois quarts des 127 pays pour lesquels il existe des projections n’atteindront pas l’objectif consistant à réduire de moitié le nombre d’adultes analphabètes d’ici 2015. A moins de progrès spectaculaires, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et de l’Ouest et des Etats arabes seront dans ce cas. Par ailleurs, la situation défavorable des femmes reste pratiquement inchangée puisque 63% des adultes ne sachant ni lire ni écrire étaient des femmes pour la période 1985-1994 contre 64% pendant la période 2000-2006.

« Alors que nous abordons la seconde moitié de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, la communauté internationale doit chercher des manières nouvelles de travailler avec les populations marginalisées pour lesquelles les approches traditionnelles se sont révélées inopérantes », a déclaré le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura.

Sur le plan institutionnel, un certain nombre d’initiatives ont été prises pour donner un nouvel élan à la lutte contre l’analphabétisme. L’UNESCO a ainsi lancé trois programmes dans le cadre de la Décennie :

- l’Initiative pour l’alphabétisation : savoir pour pouvoir (LIFE), qui est un cadre stratégique mondial de collaboration visant à renforcer l’action menée en faveur de l’alphabétisation dans 35 pays ayant un taux d’alphabétisation inférieur à 50% ou une population comptant plus de 10 millions d’adultes ne sachant ni lire ni écrire  ;

- le Programme de suivi et d’évaluation de l’alphabétisation (LAMP), élaboré pour recueillir des données de meilleure qualité sur l’alphabétisme à travers de nouvelles enquêtes nationales auprès des ménages ; et

- le Système d’information sur le management de l’éducation non formelle (SIM-ENF), un outil destiné à mieux gérer les programmes d’alphabétisation et à répondre d’une manière plus adaptée aux besoins. Une série de conférences régionales et sous-régionales en faveur de l’alphabétisation dans le monde, organisées en 2007 et 2008, ont également contribué à relancer le processus politique en faveur de l’alphabétisation.

Selon le rapport, un certain nombre de pays ont pris des mesures importantes pour renforcer leur politique d’alphabétisation. Il s’agit notamment de pays qui ont lancé des programmes nationaux d’alphabétisation au cours de la première moitié de la Décennie, comme le Nigéria, l’Inde et le Venezuela. Cette volonté politique s’est traduite dans certains cas par une progression de la part du financement alloué à l’alphabétisation. Le Sénégal a ainsi triplé son budget en faveur de l’alphabétisation. Le Burkina Faso a augmenté de 1 à 7% la part du financement de l’éducation consacrée à l’alphabétisation. Au Mali, le budget consacré à l’alphabétisation est passé de 500 millions à 4 milliards de francs CFA. L’Inde a augmenté ses dépenses consacrées à l’alphabétisation des adultes de 50% en 2008-2009 et s’apprête à tripler son budget dans ce domaine.

Mais sur le plan international, le volume de l’aide financière reste très insuffisant. On estime en effet qu’il faudrait consacrer au moins 2,5 milliards de dollars par an à l’alphabétisation des adultes, notamment sous forme d’investissements réalisés par les pouvoirs publics et les organisations donatrices.

Parmi les recommandations que formule le rapport figure la nécessité d’améliorer l’exécution des programmes d’alphabétisation, notamment en adaptant les méthodes d’enseignement aux différents contextes et besoins. Il suggère aussi d’augmenter les fonds alloués à l’alphabétisation des adultes et de consacrer au moins 3% des budgets d’éducation nationaux à cette action.

P.-S.

A consulter sur le site d’Adéquations :
- Notre rubrique Education

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