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Chapitre 12 de l’Agenda 21. Gestion des écosystèmes fragiles : lutte contre la désertification et la sécheresse2008 Les écosystèmes fragiles sont des écosystèmes importants, avec des caractéristiques et des ressources uniques en leur genre. Ils comprennent les déserts, les terres semi-arides, les montagnes, les terrains marécageux, les petites îles et certaines régions côtières. La plupart de ces écosystèmes sont d’intérêt régional, car ils débordent les frontières nationales. Le présent chapitre porte sur les questions relatives aux sols dans les déserts ainsi que dans les zones arides, semi-arides et sèches subhumides. |
12.26.
Dans les zones sujettes à la sécheresse et à la désertification, les systèmes actuels de subsistance et d’utilisation des ressources ne sont pas capables de maintenir des niveaux de vie. Dans la plupart des régions arides et semi-arides, les systèmes traditionnels, fondés essentiellement sur l’agriculture et l’élevage, sont souvent inadéquats et intenables, notamment à cause des conséquences de la sécheresse et d’une pression démographique croissante. La pauvreté est l’un des principaux facteurs d’accélération du processus de dégradation et de désertification. Des mesures devront donc être prises pour réorganiser et améliorer les structures agropastorales en vue d’un aménagement durable des parcours et introduire de nouveaux modes de subsistance.
12.27.
Les objectifs, dans ce secteur, sont les suivants :
a) Doter les villages et les groupes pastoraux de la capacité nécessaire pour assumer leur propre développement et gérer eux-mêmes leurs terres sur une base socialement équitable et écologiquement rationnelle ;
b) Améliorer les systèmes de production pour en accroître la productivité selon des programmes approuvés de conservation des ressources nationales et dans le cadre d’une approche intégrée du développement rural ;
c) Promouvoir d’autres modes de subsistance pour réduire l’utilisation excessive des terres et fournir en même temps de nouvelles sources de revenu, en particulier à la population rurale, ce qui améliorerait son niveau de vie.
12.28.
Avec l’appui de la communauté internationale, les gouvernements devraient, à l’échelon approprié :
a) Adopter sur le plan national des politiques en vue de décentraliser la gestion des terres, en déléguant la responsabilité aux organisations rurales ;
b) Créer des organisations rurales qui s’occuperaient de la gestion des terres appartenant aux villages et des terres pastorales et renforcer celles qui existent déjà ;
c) Créer et développer des mécanismes locaux, nationaux et intersectoriels chargés d’étudier les incidences du régime foncier (occupation des sols et propriété foncière) sur l’environnement et le développement. Il conviendrait d’accorder une attention toute particulière à la protection des droits de propriété des femmes et des groupes pastoraux et nomades vivant en zones rurales ;
d) Créer des associations de villages centrées sur les activités économiques présentant un intérêt pastoral commun (horticulture, transformation des produits agricoles, élevage, pacage, etc.) ou renforcer celles qui existent déjà ;
e) Promouvoir le crédit rural et la mobilisation des économies rurales en créant des systèmes bancaires ruraux ;
f) Créer une infrastructure et une capacité locale de production et de commercialisation en mettant à contribution la population locale pour promouvoir d’autres modes de subsistance et atténuer la pauvreté ;
g) Créer un fonds de roulement pour consentir des crédits aux entrepreneurs ruraux et groupes locaux, afin de faciliter la création d’industries et d’entreprises artisanales et financer des activités agropastorales.
12.29.
Avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, les gouvernements devraient, à l’échelon approprié :
a) Réaliser des études socio-économiques initiales afin de bien comprendre la situation dans le secteur visé, s’agissant notamment des ressources et du régime foncier, des pratiques traditionnelles de gestion des terres et des caractéristiques des systèmes de production ;
b) Faire l’inventaire des ressources naturelles (sol, eau et végétation) et de leur état de dégradation, en se fondant essentiellement sur les connaissances de la population locale (évaluation rurale rapide) ;
c) Diffuser des informations sur les programmes techniques adaptés, dans chaque cas, aux conditions sociales, économiques et écologiques ;
d) Promouvoir la mise en commun de l’information concernant la mise au point d’autres modes de subsistance avec d’autres régions agro- écologiques.
12.30.
Avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, les gouvernements devraient, à l’échelon approprié :
a) Promouvoir, entre les instituts de recherche sur les terres arides et semi-arides, la coopération et l’échange d’informations concernant les techniques et technologies permettant d’améliorer la productivité des terres et du travail et les systèmes viables de production ;
b) Coordonner et harmoniser l’exécution des programmes et projets financés par des organisations internationales et non gouvernementales visant à soulager la pauvreté et à promouvoir d’autres modes de subsistance.
12.31.
Le secrétariat de la Conférence a estimé le montant des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités du présent domaine au chapitre 3 (Lutte contre la pauvreté) et au chapitre 14 (Promotion d’un développement agricole et rural durable).
12.32.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :
a) Entreprendre, avec l’appui des instituts de recherche locaux, des activités de recherche appliquée sur l’utilisation des terres ;
b) Faciliter la communication et l’échange réguliers d’informations et de données d’expérience aux niveaux national, régional et interrégional entre les agents de vulgarisation et les chercheurs ;
c) Appuyer et encourager l’introduction et l’utilisation de technologies visant à créer de nouvelles sources de revenu.
12.33.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes :
a) Former des membres d’organisations rurales à la gestion et enseigner aux agropasteurs des techniques spéciales, telles que la conservation des sols et des eaux, la collecte des eaux, l’agroforesterie, l’irrigation à petite échelle ;
b) Former des agents et des spécialistes de la vulgarisation à l’approche participative de la gestion intégrée des sols.
12.34.
Les gouvernements, au niveau voulu, devraient, avec l’appui des organisations internationales et régionales compétentes, créer et maintenir des mécanismes permettant de veiller à ce que des stratégies visant à soulager la pauvreté parmi les habitants des terres sujettes à la désertification soient intégrées dans les plans et programmes nationaux et sectoriels de développement.||]