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Freiner le réchauffement, mettre en œuvre une solidarité climatique

Etat des lieux

Dimanche 1er janvier 2017

Le mode de développement industriel a multiplié par deux les émissions de gaz à effet de serre au cours du 20ème siècle, entraînant un dérèglement climatique qui s’accélère. Les négociations internationales sur le changement climatique visent à réduire ces émissions et à mettre en œuvre une équité climatique, mais jusqu’à présent les résultats sont très insuffisants. Les pays les plus pauvres, qui émettent peu de gaz à effet de serre seront les plus touchés par les effets du réchauffement climatiques et auront plus de mal à s’adapter, faute de moyens.


  Sommaire de cet article  

 Repères

Actualités : résultats de la Conférence internationale de Paris sur le climat, décembre 2015

L’effet de serre est un phénomène naturel permettant la vie sur terre grâce à une température moyenne de 15°. Le soleil émet de l’énergie, que la terre absorbe et dont elle renvoie une partie vers le ciel. Maintenue par une couche de gaz et de vapeur d’eau, cette énergie réchauffe la planète, selon un équilibre complexe lié au cycle de l’eau, du carbone, de l’oxygène… Or ce cycle est perturbé par différentes activités humaines émettrices de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone ou C02, méthane, protoxyde d’azote, gaz fluoré…) : combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) pour produire de l’énergie, transports, industrie, déforestation, agriculture industrielle…

La biosphère n’arrivant plus à absorber tous ces gaz à effet de serre, un réchauffement global est amorcé, qui pourrait être compris entre 1,8 et 4° à la fin du 21ème siècle. Certains scientifiques font une hypothèse catastrophique allant jusqu’à 6°. Au-delà de 3°, les sociétés humaines et une partie de la flore et de la faune seraient dans l’incapacité de s’adapter à un changement aussi brusque et massif. L’objectif actuel de la communauté internationale est d’essayer de contenir le réchauffement à 2°, en s’efforçant de le limiter à 1,5°.

Durant le XXe siècle la température a grimpé d’environ 0,7°C. Son augmentation s’accélère : actuellement 0,2°C par décennie. Le niveau de la mer pourrait s’élever en moyenne de 14 à 60 cm au 21ème siècle d’ici 2100. Certaines études parlent de plus de 1 mètre, en raison de l’accélération actuelle de la fonte des glaciers. Entre 1961 et 2003, le niveau moyen des eaux marines s’est élevé de 1,8 millimètre par an en moyenne, puis de 3 mm par an entre 1993 et 2003 (GIEC). Or la moitié de l’humanité vit à moins de quelques dizaines de kilomètres de côtes (21 des 33 mégalopoles, pour la plupart dans les pays du Sud sont en zone côtière). Deux personnes sur cinq habitent dans des zones inondables : Bangladesh, Chine, États-Unis, Inde, Pakistan, Pays-Bas, Philippines, petits États insulaires… Selon une étude de mars 2012, 3,7 millions d’Américains habitent dans des zones menacées par la montée des eaux (Association Climate Central)

Paru en 2007, le 4ème rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), créé dès 1988 et qui rassemble des scientifiques de 130 pays sur une base bénévole, concluait de façon formelle que tous les symptômes d’un réchauffement climatique planétaire dû aux activités humaines sont appelés inéluctablement à s’amplifier, beaucoup plus rapidement qu’on ne l’imaginait. De plus, certains gaz à effet de serre ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années dans l’atmosphère et leurs effets se feront donc sentir sur la durée, même si l’on réussissait à diminuer les émissions. La couverture glaciaire du Groenland et les banquises fondent beaucoup plus vite que prévu.

Après sept années de travaux conduits par plus de mille scientifiques dans 160 pays, le GIEC a publié de 2013 à 2014 son 5ème rapport confirmant la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique. 5ème Rapport du GIEC

Selon certains scientifiques, la fonte totale du Groenland entraînerait une élevation du niveau des mers de plusieurs mètres. Une hypothèse existe d’un dérèglement brutal si les capacités de régulation de la biosphère se trouvaient dépassées. Les "puits de carbone" (océan, forêts, terres gelées) se mettraient à relarguer leurs réserves de C02 et de méthane. Cette catastrophe peut survenir à partir d’un réchauffement de 2°.

Le dérèglement climatique affecte progressivement tous les systèmes régulateurs de la biosphère : cycle du carbone, cycle de l’eau, photosynthèse, circulation océanique, circulation atmosphérique, formation des sols...

Le dérèglement climatique a de multiples conséquences :
- augmentation des épisodes climatiques extrêmes : inondations (de 20 à 90 entre 1950 et 1990 ; de même, le coût pour les assureurs est passé de 15 milliards d’euros en 2003 à 44 milliards en 2004), sécheresses, cyclones… ;
- acidification des océans, avec une répercussion sur la formation de plancton et toute la chaine alimentaire ;
- disparition d’îles et de petits Etats insulaires
- accélération de la désertification ;
- baisse de rendement de céréales ;
- diminution des espaces cultivables (- 30 % dans le cas d’une élévation d’un mètre du niveau de la mer) ;
- extension de maladies tropicales et du paludisme ;
- extinction d’espèces ;
- crises économiques, augmentation du nombre de réfugiés climatiques ;
- conflits locaux, insécurité ;
- détérioration des conditions de travail (la perte de la productivité due aux fortes chaleurs pourrait toucher un milliard de personnes et coûter 2000 milliards de dollars par an d’ici 2030, selon une étude de 2016 de l’OIT et OMS).

C’est la quantité globale de gaz à effet de serre émis qui induit l’effet sur le climat, quel que soit le lieu de production. Les pays les plus pauvres qui émettent pourtant peu de gaz à effet de serre, seront particulièrement touchés par un changement climatique auquel ils n’ont pas les moyens de s’adapter. Des mécanismes « de flexibilité » ont été mis en place : permis d’émission, permettant de vendre ou d’acheter des droits à émettre entre pays industrialisés, mécanismes de développement propre… Certains acteurs estiment urgent la mise en place de taxations (sur le CO2, sur les engrais azotés…) pour augmenter les prix de l’énergie, réorienter les modes de production et dégager de nouvelles ressources pour les pays pauvres.

 Ressources documentaires

Bibliographie

- La grande adaptation, climat, capitalisme et catastrophe  ; Romain Felli, Seuil, 2016
- Crime climatique, stop !, Collectif, Seuil, 2015
- Parlons climat en 30 questions, Christophe Cassou, Valérie Masson-Delmotte ; La Documentation française, 2015
- Le climat est notre affaire ! ATTAC, Les Liens qui libèrent, 2015
- Géopolitique du changement climatique, François Gemenne ; Armand Colin-IDDRI, 2010
- Voyage dans l’Anthropocène, Claude Lorius, Laurent Carpentier ; Actes Sud, 2010
- Les guerres du climat ; Pourquoi on tue au XXIème siècle, Harald Welzer, Gallimard, 2008
- Le changement climatique, une nouvelle ère pour la Terre, Yves Sciama, Petite encyclopédie Larousse, 2008
- Atlas de la menace climatique et Atlas du réchauffement climatique, Frédéric Denhez, Autrement, 2007
- Changement climatique, comprendre et agir, Sabine Rabourdin, Delachaux et Niestlé, 2005
- Menaces climatiques sur l’ordre mondial, Jean-Michel Valentin, Lignes de Repères, 2005
- Quel temps fera-t-il demain ? Collectif, Tallandier, 2007
- Le climat, jeu dangereux, Jean Jouzel, Anne Debroise, Dunod, 2007
- L’avenir Climatique, Jean-Marc Jancovici et Hervé Le Treut, 2002
- Rapports spécialisés (sur le site du Réseau action climat)

Le site de Météo France propose un "simulateur qui reproduit les conséquences climatiques en France métropolitaine pour la période 2050-2100 de deux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines. Il ne s’agit pas de prévisions météorologiques mais (...) de scénarios reposant sur un ensemble d’hypothèses d’évolution de la population et de l’économie mondiales :
- Scénario modéré (B2 du GIEC) : augmentation moins rapide qu’aujourd’hui des émissions de gaz à effet de serre.
- Scénario intensif (A2 du GIEC) : augmentation proche de celle d’aujourd’hui des émissions de gaz à effet de serre."
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