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Agenda 21, chapitre 31

Communautés scientifiques et techniques

2008


  Sommaire de cet article  

COMMUNAUTES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES

 INTRODUCTION

31.1 Le présent chapitre est essentiellement consacré aux moyens qui permettront à la communauté scientifique et technique, qui rassemble notamment des ingénieurs, des architectes, des concepteurs- projeteurs, des urbanistes et d’autres professionnels et décideurs, de contribuer de façon plus ouverte et efficace aux décisions concernant l’environnement et le développement. Il est important que les décideurs, qui aident à définir les grandes orientations, aussi bien que le grand public connaissent et comprennent mieux le rôle de la science et de la technologie dans les questions sociales. Il faudrait élargir et approfondir la coopération entre la communauté scientifique et technique et le public pour parvenir à un véritable partenariat. L’amélioration de la communication et de la coopération entre cette communauté et les décideurs aidera à mieux utiliser l’information et les connaissances scientifiques et techniques pour appliquer les politiques et les programmes. Les décideurs devraient créer des conditions plus favorables pour améliorer la formation et la recherche indépendante dans le domaine du développement durable. Il faudra renforcer encore l’interdisciplinarité : la communauté scientifique et technique et les décideurs devront procéder à des études interdisciplinaires auxquelles le grand public sera associé pour donner une impulsion à la notion de développement durable et acquérir un savoir-faire pratique. Il faudrait aider le public à faire connaître son avis sur la meilleure façon de gérer la science et la technique afin que ces dernières aient un effet bénéfique sur les conditions de vie. De même, il faut assurer l’indépendance de la communauté scientifique et technique pour que celle-ci puisse faire des recherches, publier sans restriction et échanger librement les résultats des travaux. L’adoption et l’application de principes éthiques et de codes de conduite internationalement reconnus pourraient favoriser le caractère professionnel et la reconnaissance de la valeur de ces travaux pour la protection de l’environnement et le développement, étant entendu que les connaissances scientifiques évoluent constamment et comportent toujours un élément d’incertitude.

 DOMAINES D’ACTIVITE

31A. Amélioration de la communication et de la coopération entre la communauté scientifique et technique, les décideurs et le public

Principes d’action

31.2 La communauté scientifique et technique et les décideurs devraient travailler en association plus étroite pour appliquer des stratégies de développement durable fondées sur les meilleures connaissances disponibles. Il faut pour cela que les décideurs créent le cadre nécessaire à des recherches rigoureuses et à la divulgation de tous les résultats des travaux de la communauté, et qu’ils recherchent avec elle les moyens de faire connaître les résultats des recherches et les préoccupations qu’ils suscitent aux organismes de décision afin de mieux lier la connaissance scientifique et technique à la formulation des stratégies et programmes. Par la même occasion, ce dialogue aiderait la communauté à établir les priorités des travaux de recherche et à proposer des actions pour trouver des solutions constructives.

Objectifs

31.3 Les objectifs suivants ont été proposés :

a) Etendre et ouvrir le processus décisionnel et élargir l’éventail des problèmes relatifs au développement et à l’environnement qui peuvent donner lieu à une coopération à tous les niveaux entre la communauté scientifique et technique et les décideurs ;

b) Favoriser l’échange de connaissances et de points de vue entre la communauté scientifique et technique et le grand public, afin que les politiques et les programmes soient mieux définis, compris et encouragés.

Activités

31.4 Les gouvernements devraient entreprendre les activités suivantes :

a) Examiner comment mieux adapter les activités scientifiques et techniques nationales aux besoins du développement durable dans le cadre d’une action générale pour renforcer les systèmes nationaux de recherche-développement, notamment en augmentant et élargissant la composition des conseils, organisations et comités consultatifs scientifiques et techniques nationaux de sorte que :

i) Les gouvernements et le public sachent quels sont les besoins nationaux en matière de programmes scientifiques et techniques ;

ii) Les différentes tendances de l’opinion publique soient représentées ;

b) Encourager la création de dispositifs de coopération au niveau régional afin de traiter des besoins relatifs au développement durable. Ces dispositifs, qui pourraient prendre la forme d’associations entre les secteurs public et privé, fourniraient un appui aux gouvernements, à l’industrie, aux établissements d’enseignement non gouvernementaux et à d’autres organisations nationales et internationales et renforceraient les réseaux professionnels mondiaux ;

c) Améliorer et augmenter, par le biais de dispositifs appropriés, les apports scientifiques et techniques aux processus intergouvernementaux de consultation, de coopération et de négociation en matière d’accords internationaux et régionaux ;

d) Renforcer les activités de conseil au plus haut niveau de l’Organisation des Nations Unies et d’autres organisations internationales, afin d’intégrer le savoir-faire scientifique et technique aux politiques et stratégies de développement durable ;

e) Améliorer et renforcer les programmes de diffusion des résultats des travaux effectués par les universités et les instituts de recherche. Il faut pour cela reconnaître et encourager les chercheurs, les technologues et les enseignants qui communiquent les informations scientifiques et techniques et les interprètent auprès des décideurs, des experts dans d’autres domaines et du grand public. L’aide apportée devrait essentiellement consister en un transfert de compétences et de techniques de planification, ainsi qu’en une adaptation de ces dernières, ce qui exige un partage sans réserve des informations entre scientifiques et décideurs. La publication de rapports nationaux de recherche scientifique et de rapports techniques compréhensibles et adaptés aux besoins locaux relatifs au développement durable améliorerait aussi l’interaction entre les chercheurs et les décideurs, ainsi que la mise en application des résultats scientifiques ;

f) Resserrer les liens entre le secteur de la recherche publique indépendante et l’industrie pour que la recherche puisse devenir une composante importante des stratégies industrielles ;

g) Renforcer le rôle des femmes pour qu’elles deviennent des partenaires à part entière dans les disciplines scientifiques et techniques ;

h) Elaborer et appliquer des technologies de l’information pour favoriser la diffusion des informations relatives au développement durable.

Moyens d’exécution

a) Financement et évaluation des coûts

31.5 Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 15 millions de dollars par an, montant qui serait financé par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

b) Renforcement des capacités

31.6 Il conviendrait de constituer des groupes intergouvernementaux d’experts sur les problèmes de développement et d’environnement, en insistant pour qu’ils aient un caractère scientifique et technique, et d’organiser des études de réceptivité et d’adaptabilité dans le cadre des futurs programmes d’action.

31B. Promotion des codes de pratique et des lignes directrices relatifs à la science et à la technique

Principes d’action

31.7 Les chercheurs et les technologues ont des responsabilités particulières à la fois en tant qu’héritiers d’une tradition et en tant que spécialistes de disciplines consacrées à la recherche de la connaissance et à l’impératif de protection de la biosphère dans le cadre d’un développement durable.

31.8 Des décisions dans les domaines de l’environnement et du développement tenant davantage compte des principes éthiques devraient aider à établir les priorités voulues pour conserver et améliorer les systèmes d’entretien de la vie et, par là même, faire en sorte que le fonctionnement des processus naturels viables soit perçu à sa juste valeur par les sociétés actuelles et futures. Un renforcement des codes de pratique et des lignes directrices destinés à la communauté scientifique et technique permettrait par conséquent de mieux prendre conscience des problèmes écologiques et contribuerait au développement durable. Cela relèverait le niveau d’estime dont jouit la communauté et aiderait à définir les "responsabilités" scientifiques et techniques.

Objectifs

31.9 L’objectif devrait être d’accroître, d’améliorer et de favoriser l’acceptation, au niveau international, des codes de pratique et des lignes directrices relatifs à la science et à la technique qui garantissent l’intégrité des systèmes d’entretien de la vie et reconnaissent l’importance du rôle que jouent la science et la technique pour harmoniser les besoins en matière d’environnement et de développement. Pour influencer efficacement les décisions, ces principes, codes de pratique et lignes directrices doivent non seulement recueillir l’assentiment de la communauté scientifique et technique, mais aussi être acceptés par la société dans son ensemble.

Activités

31.10 Les activités suivantes pourraient être entreprises :

a) Renforcer la coopération nationale et internationale, y compris dans le secteur non gouvernemental, pour établir des codes de pratique et des lignes directrices relatifs à un développement durable et écologiquement rationnel, compte tenu des principes de la Déclaration de Rio et des codes de pratique et lignes directrices existants ;

b) Renforcer et créer des groupes consultatifs nationaux sur les problèmes d’éthique dans les domaines de l’environnement et du développement, pour parvenir à une communauté d’esprit entre les milieux scientifiques et techniques et la société dans son ensemble, et encourager un dialogue constant ;

c) Développer l’enseignement et la formation sur les problèmes d’ordre moral liés au développement et à l’environnement pour incorporer ces objectifs aux programmes d’enseignement et aux priorités de la recherche ;

d) Revoir et modifier les instruments juridiques nationaux et internationaux en matière d’environnement et de développement pour y intégrer les codes de pratique et les lignes directrices appropriées.

Moyens d’exécution

a) Financement et évaluation des coûts

31.11 Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 5 millions de dollars par an, montant qui serait financé par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

b) Renforcement des capacités

31.12 Il faudrait élaborer des codes de pratique et des lignes directrices, concernant notamment les principes appropriés, avec le concours et à l’intention de la communauté scientifique et technique afin que celle-ci puisse poursuivre ses activités de recherche et appliquer des programmes de développement durable. L’Unesco pourrait en prendre l’initiative en appliquant les mesures susmentionnées, en collaboration avec d’autres organismes des Nations Unies, ainsi qu’avec des organisations intergouvernementales et non gouvernementales.

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