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Manifeste du Rassemplement pour la PlanèteLundi 2 juillet 2012 |
La société française est en crise. L’aspect le plus visible et le plus immédiat en est la crise financière qui secoue actuellement toute l’Europe et n’épargne pas notre pays. Cette crise est la conséquence du développement incontrôlé de la finance au niveau mondial, lequel a généré une activité économique caractérisée par la captation des richesses par un petit nombre (le 1% stigmatisé par le mouvement « Occupy Wall Street ») au détriment du plus grand nombre.
Ce modèle néoconservateur a amplifié le modèle de prédation des ressources de la planète, qui a été le modèle de développement des 2 siècles passés, sans avoir même l’excuse d’une redistribution aux catégories sociales populaires qui a caractérisé les immédiates décennies d’après-guerre. Mis devant leurs contradictions, les tenants de ce modèle sont tentés par la fuite en avant, en continuant leurs politiques de pillage des ressources, en niant l’évidence scientifique des périls qui menacent la planète, en s’appuyant sur l’affaiblissement de l’Etat et des systèmes de solidarité, en s’affranchissant si nécessaire des règles démocratiques et en n’hésitant pas à faire appel aux vieilles recettes du nationalisme, du repli sur soi et de la haine de l’autre.
Face à cette menace d’une extrême gravité, il est urgent d’inventer un modèle de sortie de crise par le haut. Mais celui-ci ne peut être simplement la recherche de la croissance pour la croissance sans s’interroger sur la nature de celle-ci et sur les conséquences pour la planète.
Seul le paradigme écologique qui prend en compte la finitude de la planète peut aider aujourd’hui à construire un tel modèle. L’écologie n’est pas un luxe pour les temps de prospérité, un supplément d’âme pour les couches aisées. Répondre à la crise écologique est la seule façon de retrouver un modèle construit pour le bien-être du plus grand nombre, non seulement pour le présent, mais aussi pour les générations futures, non seulement pour les pays du Nord, mais aussi pour les pays du Sud. Répondre à la crise écologique est créateur d’emploi, de lien social, d’innovation, de culture et in fine de bien-être et de paix.
La crise écologique se développe à travers trois composantes : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et chute de la biodiversité, qui ont en commun leur origine anthropique ainsi que leur caractère irréversible ou, tout du moins, réversible seulement sur la longue durée. La crise écologique ainsi définie doit aujourd’hui être complétée par une 4ème, présentant les mêmes caractéristiques : la crise sanitaire. La traduction la plus évidente aujourd’hui de celle-ci est l’épidémie mondiale de maladies chroniques que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qualifie de « principal challenge auquel doit faire face l’humanité en ce début de 21ème siècle ». Maladies cardio-vasculaires (MCV), cancer, diabète et obésité, maladies respiratoires, maladies mentales… ont en effet supplanté les maladies infectieuses au cours du siècle dernier sur l’ensemble de la planète et pas seulement dans les pays du Nord. Les maladies infectieuses ne sont pas devenues pour autant sans importance. Même si elles ont aujourd’hui mieux prises en charge, elles représentent encore un fardeau très important pour un grand nombre de pays qui doivent faire face eux-aussi à la croissance des maladies chroniques, sans système de prise en charge socialisé. Elles participent aussi de la crise sanitaire.
Comme les trois autres crises écologiques, la crise sanitaire est la conséquence de l’activité humaine, car toutes ces maladies trouvent majoritairement leur cause dans l’environnement moderne dont les principales composantes sont l’alimentation insuffisante ou déséquilibrée, les pollutions, la sédentarité et la précarité sociale. Les addictions participent à cette croissance, mais ne peuvent à elles-seules les expliquer.
Cette crise sanitaire impacte l’ensemble de l’économie et du champ social. En priorité, elle met en péril les systèmes de santé et d’assurance maladie qui se sont construits dans l’après guerre dans les pays développés sur un paradigme biomédical reposant sur le rôle quasi-exclusif du soin dans une politique de santé. Ces systèmes sont la colonne vertébrale de nos sociétés, car ils assurent la protection de chaque être humain face aux aléas de l’existence. Ils sont mis en péril de l’extérieur par les attaques du modèle néoconservateur, mais aussi de l’intérieur par l’augmentation des maladies chroniques. Celles-ci affectent en France 24 millions de personnes et représentent 83 % des dépenses de santé. Elles progressent à un rythme 3 à 4 fois plus rapide que le changement démographique et consomment une part croissante des ressources disponibles sans qu’elles soient pour autant maîtrisées.
La stagnation, voire la diminution de l’espérance de vie en bonne santé constatée dans plusieurs pays européens, dont la France, est une autre conséquence de cette épidémie de maladies chroniques. Elle annonce une décroissance de l’espérance de vie tout court, comme cela est déjà le cas aux Etats-Unis. Au moment où tous les pays européens décident de reculer l’âge de la retraite, sans que curieusement cette donnée ait été mise dans le débat public, il s’agit là d’un fait majeur.
La réponse à la crise écologique ne peut se construire en opposition à la crise sociale. Le changement politique en France ouvre une formidable opportunité, notamment à l’occasion des conférences environnementale et sociale qui sont annoncées par le nouveau Gouvernement. Un premier enjeu est qu’un pont soit construit entre ces deux conférences, car la réponse à la crise écologique ne peut se faire au détriment du social et réciproquement. Cette jonction n’a jamais été faite. Seul un tel rapprochement permettra de sortir de l’impression de déjà-vu qui risque d’être le cas si chacune est menée de façon distincte. Ce lien entre les deux conférences doit être l’occasion d’affirmer que justice environnementale et justice sociale vont de pair.
Répondre à la crise sanitaire c’est une façon de répondre aux trois autres crises écologiques en même temps qu’à la crise sociale, en évitant que la réponse à l’une d’elle se fasse en aggravant les autres. On ne peut pas répondre par exemple à la crise énergétique en augmentant la pollution intérieure et extérieure, en pénalisant les plus démunis, soumis à la double peine d’être à la fois pauvres et les plus exposés aux problèmes de santé. A l’inverse, la réponse à la crise sanitaire peut aider à faire prendre conscience des autres crises. Préserver la santé humaine en luttant contre les perturbateurs endocriniens conduit aussi à préserver la faune qui en est également impactée, ce qui permet ainsi de faire prendre conscience que santé de l’homme et santé de l’écosystème sont liées et contribuer ainsi à une meilleure compréhension de l’enjeu de la biodiversité. Prendre en compte la dimension Santé-Environnement, c’est aussi faire en sorte de mettre fin aux scandales sanitaires, qui, de l’amiante au Médiator en passant par le bisphénol A, traduisent les carences de notre système de sécurité sanitaire, du point de vue protection de l’alerte et de l’expertise. Pour ces raisons, la question Santé-Environnement touche tout un chacun immédiatement et est la plus perceptible par le grand public. Elle contribue ainsi à la mobilisation des citoyens pour la transition écologique. Plus largement, l’enjeu est aujourd’hui de faire en sorte que la science soit au service des citoyens et de la préservation de la planète, et non plus l’outil d’un modèle de développement prédateur. Le lien avec la conférence recherche enseignement supérieur également annoncée est de ce point de vue essentiel pour promouvoir un autre modèle.
Les perspectives nouvelles issues des réponses communes aux crises sociales et écologiques ont plus de chance de se traduire par une dynamique en liant ce que l’on oppose d’habitude : l’économie et l’écologie, et permettre ainsi de redonner espoir à nos concitoyens.
Pour notre part, nous avons décidé de créer le Rassemblement pour la planète pour apporter notre contribution à la réussite de ces manifestations et construire l’espoir d’un monde meilleur pour la planète et ses habitants.
Franck LAVAL & Nadir Saïfi, Ecologie sans frontière
François VEILLERETTE & Nadine LAUVERJAT, Générations futures
André CICOLELLA, Réseau environnement santé
Étienne CENDRIER, Robin des toits
Sébastien VRAY, Respire
www.rassemblementpourlaplanete.org
contact rassemblementpourlaplanete.org
ARCHIVES
Communiqué du 28 juin 2012
Conférence de Presse Lundi 2 Juillet 2012 à 11h00
au « Café le Rubis », 165 avenue du Maine 75014,
métro Mouton Duvernet (ligne 4) / Gaité (ligne 13)
Alors que le nouveau Président élu doit engager prochainement la Conférence Environnementale, des ONG – reconnues pour leur expertise sur des domaines précis – ont décidé de s’unir pour peser dans les débats et ne pas bâcler certains sujets de fonds (notamment ceux traitant dans la santé Humaine), comme cela fut le cas lors du Grenelle de l’Environnement.
Ces ONG formeront dès lundi une fédération d’associations nationales spécialisées.
Le Rassemblement pour la Planète comprend 4 pôles d’Environnement : Biodiversité, Énergies, Gouvernance Environnementale, Santé-Environnement.
Le Rassemblement pour la Planète est initié par :
ECOLOGIE SANS FRONTIERES : pollution de l’air et gouvernance environnementale,
GENERATIONS FUTURES : pesticides etc.,
RESEAU ENVIRONNEMENT SANTE : santé environnement,
ROBIN DES TOITS : champs électromagnétiques des technologies sans-fil,
RESPIRE : pollution de l’air,
SEA-SHEPHERD : biodiversité, océans,
GREEN CROSS FRANCE ET TERRITOIRES : plaidoyer et projets – eau, alimentation, énergies, éducation…
D’autres ONG spécialisées rejoignent le Rassemblement et seront présentes à cette conférence de presse.
Offrant une synergie des spécialistes de chaque thématique, le Rassemblement pour la Planète sera présent à tous les grands rendez-vous qui s’annoncent ainsi qu’à la Conférence Environnementale avec pour objectif d’amorcer véritablement la transition écologique pour sortir de la crise économique, sociale, sanitaire … et écologique !
Cette conférence de presse sera l’occasion de vous présenter cette nouvelle Association, son Manifeste qui fixe sa philosophie, et nos premières propositions faites dans le cadre des futures Conférences nationales (qu’il s’agisse de la conférence sociale ou environnementale).
Le Rassemblement a vocation à prendre part aux débats nationaux avec pour objectif d’amorcer une véritable transition écologique au profit de tous.
Communiqué original sur le site du Réseau environnement santé