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La persistance de la pauvreté, qui pèse de plus en plus sur les femmes

Objectif 1 : "Lutter contre la pauvreté croissante des femmes."

2008

"Plus d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui dans une pauvreté inacceptable, principalement dans les pays en développement, et les femmes en composent l’immense majorité..."


- Objectif stratégique A.1.
Revoir, adopter et appliquer des politiques macro-économiques et des stratégies de développement répondant aux besoins et aux efforts des femmes vivant dans la pauvreté
- Objectif stratégique A.2.
Réviser les législations et les pratiques administratives en vue d’assurer l’égalité des droits sur les ressources économiques et un accès plus large des femmes à ces ressources
- Objectif stratégique A.3.
Ouvrir aux femmes l’accès à l’épargne et aux mécanismes et institutions de crédit
- Objectif stratégique A.4.
Mettre au point des méthodes tenant compte des spécificités de chaque sexe et chercher les moyens de combattre la féminisation de la pauvreté

 Introduction

47. Plus d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui dans une pauvreté inacceptable, principalement dans les pays en développement, et les femmes en composent l’immense majorité.

La pauvreté a des causes diverses, entre autres des causes structurelles. Ç’est un problème complexe et multiforme, dont il faut chercher l’origine à la fois dans le contexte national et sur le plan international. La mondialisation de l’économie et l’interdépendance croissante entre les nations créent à la fois de nouveaux défis et de nouvelles possibilités de croissance économique et de développement soutenus, ainsi que des risques et des incertitudes sur l’avenir de l’économie mondiale. À l’incertitude de la conjoncture économique mondiale s’ajoutent les effets des restructurations économiques ainsi que, dans un certain nombre de pays, d’un endettement persistant et ingérable et des programmes d’ajustement structurel. En outre, des conflits de tous types, les déplacements de populations et la dégradation de l’environnement ont réduit la capacité des gouvernements de répondre aux besoins fondamentaux des populations.

Les transformations de l’économie mondiale modifient radicalement les données du développement social dans tous les pays. Un phénomène notable à cet égard est la paupérisation des femmes, que l’on observe à des degrés divers selon les régions, et qui est dû en grande partie au partage inégal du pouvoir économique entre les deux sexes. Les migrations et les changements des structures familiales qu’elles ont entraînés ont encore alourdi le fardeau qui pèse sur les femmes, notamment celles qui ont plusieurs personnes à leur charge.

Face à ces tendances, il faut repenser et reformuler les politiques macro- économiques. Ces politiques touchent presque exclusivement le secteur structuré de l’économie. En outre, elles ont tendance à entraver les initiatives des femmes et elles sont conçues sans tenir compte du fait que les diverses mesures ont un impact différent sur les femmes et sur les hommes. L’analyse des sexospécificités de toutes sortes de politiques et programmes est essentielle au succès de la lutte contre la pauvreté. Pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable, il faut que les hommes et les femmes participent pleinement et sur un pied d’égalité à la formulation des politiques et des stratégies macro-économiques et sociales.

L’élimination de la pauvreté ne peut se faire sur la seule base de programmes de dépaupérisation mais exige une participation démocratique et doit passer par une modification des structures économiques afin de garantir à toutes les femmes l’égalité des chances et l’accès aux ressources et aux services publics. Les manifestations de la pauvreté sont diverses : revenus et moyens de production insuffisants ; faim et malnutrition ; mauvaise santé ; difficulté d’accès à l’éducation et autres services de base ; taux croissants de morbidité et de mortalité dus aux maladies ; absence de logement et mauvaises conditions de logement ; insécurité, discrimination sociale et marginalisation. Elle se caractérise également par l’exclusion de la prise de décisions et de la vie civile, sociale et culturelle.

Tous les pays sont touchés : de nombreux pays en développement par le paupérisme massif et les pays développés par l’existence de poches de pauvreté au milieu de la prospérité. La pauvreté peut être causée par une récession économique entraînant une perte d’emplois ou par une catastrophe ou un conflit. Il ne faut pas oublier la pauvreté des travailleurs mal payés à bas revenu et l’indigence totale de ceux qui ne sont pas protégés par les réseaux d’entraide familiale, par des services sociaux ou par des filets de sécurité.

48. Au cours des 10 dernières années, le nombre de femmes vivant dans la pauvreté a augmenté plus rapidement que celui des hommes, en particulier dans les pays en développement. La féminisation de la pauvreté est également devenue un problème important dans les pays en transition du fait des conséquences à court terme des transformations politiques, économiques et sociales. Aux facteurs économiques s’ajoutent la rigidité des rôles dévolus par la société aux hommes et aux femmes et l’insuffisance de l’accès des femmes au pouvoir, à l’éducation, à la formation et aux ressources productives ainsi que de nouveaux facteurs qui peuvent fragiliser la sécurité des familles. Le fait que l’on n’ait pas systématiquement adopté une démarche soucieuse de l’équité entre les sexes dans les analyses et les plans économiques et que l’on n’ait pas remédié aux causes structurelles de la pauvreté a également contribué à l’appauvrissement des femmes.

49. Les femmes participent à la vie économique et à la lutte contre la pauvreté par leurs activités domestiques, communautaires et professionnelles rémunérées et non rémunérées. Leur autonomie économique est une condition essentielle à l’élimination de la pauvreté.

50. La pauvreté touche toute la famille mais, du fait de la répartition des tâches et des responsabilités entre les sexes, les femmes, qui doivent gérer la consommation et la production des ménages quand les pénuries s’aggravent, en sont les principales victimes, surtout dans les familles rurales.

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51. La pauvreté des femmes est directement liée au manque de perspectives et d’autonomie économiques, au fait qu’elles n’ont accès ni aux ressources économiques þ crédit, propriété foncière, succession, etc. þ ni à l’éducation et aux services d’appui, et au fait qu’elles participent très peu aux prises de décisions. La pauvreté peut également rendre les femmes vulnérables à l’exploitation sexuelle.

52. Dans de trop nombreux pays, les services de protection sociale ne tiennent pas suffisamment compte de la situation spécifique des femmes pauvres et la tendance est à la réduction de ces services. Le risque de sombrer dans la pauvreté est plus grand pour les femmes que pour les hommes, en particulier après un certain âge, quand la protection sociale est liée à un emploi rémunéré continu. Il arrive en effet que les femmes ne remplissent pas les conditions requises à cause des interruptions de travail dues à la répartition déséquilibrée du travail rémunéré et non rémunéré. En outre, après un certain âge, les femmes se heurtent à des obstacles beaucoup plus grands lorsqu’elles veulent rentrer dans la vie active.

53. Dans de nombreux pays développés, où le niveau d’instruction générale et la formation professionnelle des hommes et des femmes sont similaires et où il existe des systèmes de protection contre la discrimination, les transformations économiques qui ont eu lieu dans certains secteurs au cours de la dernière décennie ont soit considérablement augmenté le chômage des femmes, soit rendu leur emploi beaucoup plus précaire. La proportion de femmes pauvres a donc augmenté. Dans les pays où le taux de scolarisation des filles est élevé, ce sont celles qui quittent l’école le plus tôt, souvent sans aucune qualification, qui sont les plus vulnérables sur le marché du travail.

54. Dans les pays en transition et les autres pays en pleine mutation politique, économique et sociale, ces mutations ont souvent réduit les revenus des femmes ou les ont même privées de tout revenu.

55. Dans les pays en développement, en particulier, il conviendrait d’accroître la capacité de production des femmes en leur donnant accès au capital, aux ressources, au crédit, à la terre, à la technologie, à l’information, à l’assistance technique et à la formation afin qu’elles puissent gagner plus d’argent et améliorer la nutrition, l’éducation, les soins de santé et leur propre condition au sein de la famille. Il est essentiel de libérer le potentiel productif des femmes si l’on veut briser le cercle vicieux de la pauvreté et faire bénéficier pleinement les femmes du développement et des fruits de leur travail.

56. Un développement durable et une croissance économique à la fois soutenue et durable ne seront possibles que si l’on améliore la situation économique, sociale, politique, juridique et culturelle des femmes. Le développement durable doit s’appuyer sur un développement social équitable qui donne aux pauvres, et plus particulièrement aux femmes pauvres, les moyens d’exploiter rationnellement les ressources naturelles.

57. Pour que les politiques et les mesures spécifiques visant à promouvoir et renforcer l’égalité entre les sexes et à améliorer la condition de la femme puissent aboutir, il faut que les politiques générales concernant tous les secteurs de la société soient conçues dans une perspective égalitaire et que des mesures concrètes bénéficiant d’un soutien institutionnel et financier suffisant soient appliquées à tous les niveaux.

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 Objectif stratégique A.1. Revoir, adopter et appliquer des politiques macro-économiques et des stratégies de développement répondant aux besoins et aux efforts des femmes vivant dans la pauvreté.

Mesures à prendre

58. Les gouvernements devraient :

a) Revoir et réorienter, avec la pleine participation des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, les politiques macro-économiques et sociales en vue d’atteindre les objectifs du Programme d’action ;

b) Analyser dans une perspective égalitaire, les politiques et les programmes, y compris ceux qui ont trait à la stabilité macro-économique, à l’ajustement structurel, à la dette extérieure, à la fiscalité, à l’investissement, à l’emploi, aux marchés et à tous les secteurs de l’économie, afin d’évaluer leur impact sur la pauvreté, sur l’inégalité, en particulier entre les sexes, ainsi que sur le bien-être et les conditions de vie des familles, et les adapter, au besoin, pour parvenir à une répartition plus équitable des moyens de production, des richesses, des chances, des revenus et des services ;

c) Appliquer des politiques macro-économiques et sectorielles judicieuses et stables, à la conception et au suivi desquelles les femmes participent pleinement et sur un pied d’égalité, en vue de favoriser une croissance économique large et soutenue, s’attaquer aux causes structurelles du paupérisme et éliminer ce fléau, et réduire les disparités fondées sur le sexe dans le contexte du développement durable au service de l’individu ;

d) Restructurer et cibler les dépenses publiques pour promouvoir l’égalité des perspectives économiques ainsi qu’un accès égal aux moyens de production, et répondre aux besoins de services sociaux de base, d’éducation et de santé des femmes, en particulier des femmes pauvres ;

e) Développer l’agriculture et la pêche, chaque fois qu’il le faudra, afin d’assurer un degré approprié de sécurité et d’autosuffisance alimentaires, tant au niveau des ménages qu’au niveau national, en y consacrant les ressources financières, techniques et humaines nécessaires ;

f) Élaborer des politiques et des programmes propres à favoriser une répartition équitable des produits alimentaires dans les familles ;

g) Intégrer dans la politique sociale la création de filets de sécurité adéquats et le renforcement des services nationaux et communautaires afin de permettre aux femmes de survivre dans des environnements économiques adverses et de préserver leurs moyens d’existence et leurs revenus en temps de crise ;

h) Élaborer des politiques économiques ayant un effet positif sur l’emploi et le revenu des travailleuses, tant dans le secteur structuré que dans le secteur informel et adopter des mesures spécifiques de lutte contre le chômage féminin, en particulier le chômage de longue durée ;

i) Formuler et appliquer, chaque foi que nécessaire, des politiques dans les domaines économique, social, agricole et les domaines connexes visant spécifiquement à aider les ménages ayant à leur tête une femme ;

j) Élaborer et appliquer des programmes de lutte contre la pauvreté, y compris des plans favorisant l’emploi, afin d’améliorer l’accès des femmes pauvres à la nourriture, en recourant notamment à des mécanismes adéquats d’établissement des prix et de distribution ;

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k) Faire en sorte que toutes les migrantes, y compris les travailleuses migrantes, jouissent pleinement de leurs droits fondamentaux et les protéger contre la violence et l’exploitation. Prendre des mesures pour démarginaliser les migrantes en situation régulière, y compris les travailleuses migrantes, et faciliter l’emploi productif de ces dernières en reconnaissant davantage leurs compétences, ainsi que leurs études et leurs titres étrangers, et appuyer leur pleine intégration dans la population active ;

l) Adopter des mesures destinées à favoriser l’insertion ou la réinsertion des femmes pauvres et marginalisées dans des emplois productifs et dans le secteur structuré, assurer aux femmes déplacées à l’intérieur de leur pays l’égalité des chances sur le plan économique et reconnaître les qualifications et les compétences des immigrantes et des réfugiées ;

m) Faire en sorte que les femmes puissent se loger à des prix abordables et avoir accès à la terre, notamment en supprimant toutes les pratiques restrictives, en particulier celles qui visent les femmes, et en insistant sur les besoins des femmes pauvres et des femmes chefs de famille ;

n) Élaborer et appliquer des politiques et des programmes qui favorisent l’accès des productrices des secteurs agricole et halieutique, y compris celles qui produisent pour l’autoconsommation, surtout dans les zones rurales, aux services financiers, techniques, de vulgarisation et de commercialisation ; leur donner l’accès à la terre et le droit d’en disposer librement, ainsi que l’accès aux techniques et aux infrastructures nécessaires pour qu’elles puissent gagner leur vie et pour améliorer la sécurité alimentaire des ménages, en particulier dans les zones rurales et, s’il y a lieu, favoriser la création de coopératives de producteurs obéissant aux lois du marché ;

o) Mettre en place des systèmes de sécurité sociale partout où il n’y en a pas et réaménager ceux qui existent afin d’assurer la parité entre les sexes, à tous les âges de la vie ;

p) Assurer l’accès à des services juridiques gratuits ou peu coûteux spécialement conçus à l’intention des femmes pauvres, y compris des services de vulgarisation juridique ;

q) S’attacher tout particulièrement à promouvoir et développer des politiques largement participatives et respectueuses des diversités culturelles qui donnent aux femmes des populations autochtones la possibilité de participer librement aux processus de développement et d’échapper ainsi à la pauvreté.

59. Les institutions multilatérales de financement et de développement, notamment la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les banques régionales de développement, ainsi que les organismes de coopération bilatérale devraient :

a) Conformément aux engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social, s’efforcer de mobiliser des ressources financières nouvelles et additionnelles qui soient à la fois suffisantes et prévisibles, selon une formule qui rende ces ressources aussi accessibles que possible et tire parti de tous les mécanismes et sources de financement disponibles en vue de contribuer à éliminer la pauvreté et de concentrer les efforts sur les femmes pauvres ;

b) Renforcer les capacités d’analyse afin d’adopter plus systématiquement une perspective égalitaire et de l’intégrer dans la conception et l’application des programmes de prêt, y compris les programmes d’ajustement structurel et de relance économique ;

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c) Trouver des solutions efficaces, orientées vers le développement et durables au problème de la dette extérieure, pour faciliter le financement de programmes et projets axés sur le développement, et notamment sur la promotion de la femme, en appliquant immédiatement les conditions convenues par le Club de Paris en décembre 1994, qui comprennent des formules de réduction et d’annulation de la dette, et mettre au point des techniques de conversion de la dette en faveur de programmes et projets de développement social, conformément aux priorités du Programme d’action ;

d) Inviter les institutions financières internationales à examiner des moyens novateurs d’alléger la dette des pays à faible revenu et dont la dette est majoritairement multilatérale ;

e) Faire en sorte que les programmes d’ajustement structurel soient conçus de façon à peser le moins possible sur les groupes et communautés vulnérables et désavantagés et à les aider en empêchant leur marginalisation économique et sociale et en prenant des mesures pour qu’ils aient accès aux ressources économiques et aux activités économiques et sociales et en aient la maîtrise ; prendre des initiatives pour réduire l’inégalité et les disparités économiques ;

f) Étudier les répercussions des programmes d’ajustement structurel sur le développement social, en évaluant leur coût social pour chacun des deux sexes et par d’autres méthodes appropriées, afin d’élaborer des politiques visant à réduire leurs effets négatifs et à accroître leurs effets positifs en veillant à ce que les femmes ne supportent pas une charge disproportionnée du coût de la transition ; compléter les prêts d’aide à l’ajustement par des prêts accrus et ciblés en faveur du développement social ;

g) Créer des conditions propices pour que les femmes puissent subvenir durablement à leurs besoins.

60. Les organisations non gouvernementales nationales et internationales et les associations féminines devraient :

a) Veiller à ce que toutes les parties au processus de développement, y compris les institutions universitaires, les organisations non gouvernementales et les groupes locaux et féminins, se mobilisent pour améliorer l’efficacité des programmes de dépaupérisation ciblés sur les groupes de femmes les plus pauvres et les plus défavorisées, comme les femmes rurales et les femmes autochtones, les femmes chefs de famille, les jeunes femmes et les femmes âgées, les réfugiées, les migrantes et les handicapées, étant entendu que le développement social relève principalement de la responsabilité des gouvernements ;

b) Participer à des groupes de pression, établir des mécanismes de suivi selon qu’il conviendra et lancer d’autres activités propres à assurer l’application des recommandations concernant l’élimination de la pauvreté qui figurent dans le Programme d’action et qui visent à assurer le respect des principes de responsabilité et la transparence tant dans le secteur public que dans le secteur privé ;

c) Viser dans leurs programmes des femmes ayant des besoins divers ; reconnaître que les organisations de jeunes sont des partenaires de plus en plus efficaces pour l’exécution des programmes de développement ;

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d) En coopération avec les secteurs public et privé, participer à la mise au point d’une stratégie nationale d’ensemble pour améliorer les services de santé, d’enseignement et de protection sociale et les rendre accessibles aux femmes pauvres, à toutes les étapes de leur vie ; mobiliser des ressources pour assurer l’accès à ces services dans un souci d’égalité entre les sexes et les étendre aux zones rurales et isolées qui ne sont pas desservies par les institutions publiques ;

e) En coopération avec les gouvernements, les employeurs, les autres partenaires sociaux et toutes les parties intéressées, contribuer à l’élaboration de politiques d’éducation, de formation et de perfectionnement visant à permettre aux femmes d’acquérir diverses compétences pour répondre aux besoins nouveaux ;

f) Se mobiliser pour protéger le droit des femmes au plein accès, dans des conditions d’égalité, aux ressources économiques, y compris le droit de succession et le droit à la propriété foncière et autre, au crédit, aux ressources naturelles et aux technologies appropriées.

 Objectif stratégique A.2. Réviser les législations et les pratiques administratives en vue d’assurer l’égalité des droits sur les ressources économiques et un accès plus large des femmes à ces ressources

Mesures à prendre

61. Les gouvernements devraient :

a) Assurer l’accès à des services juridiques gratuits ou peu coûteux spécialement conçus à l’intention des femmes pauvres, y compris des services de vulgarisation juridique ;

b) Entreprendre des réformes législatives et administratives en vue d’assurer pleinement l’égalité d’accès aux ressources économiques, notamment en ce qui concerne le droit à la succession et à la propriété foncière ou autre, au crédit, aux ressources naturelles et aux techniques adaptées ;

c) Envisager de ratifier la Convention No 169 de l’OIT dans le cadre de leur politique de promotion et de protection des droits des populations autochtones.

 Objectif stratégique A.3. Ouvrir aux femmes l’accès à l’épargne et aux mécanismes et institutions de crédit

Mesures à prendre

62. Les gouvernements devraient :

a) Faciliter aux femmes désavantagées, notamment à celles qui entreprennent des activités économiques, tant dans des régions rurales et isolées que dans les zones urbaines, l’accès aux services financiers et à cet effet : resserrer les liens entre les institutions bancaires et les organismes de crédit intermédiaires þ notamment par voie législative ; dispenser une formation aux femmes et renforcer les organismes d’intermédiaires pour leur permettre de mobiliser des capitaux et d’offrir davantage de crédits ;

b) Encourager l’établissement de liens entre les institutions financières et les organisations non gouvernementales et appuyer les formules novatrices de crédit, notamment en associant les opérations de crédit aux autres prestations destinées aux femmes et à la formation, et en mettant du crédit à la disposition des femmes rurales.

63. Les banques commerciales, les institutions financières spécialisées et le secteur privé devraient réexaminer leurs politiques, et notamment :

64. Les organismes multilatéraux et bilatéraux d’aide au développement devraient :

Fournir des capitaux et des ressources, aux établissements financiers qui servent les femmes à bas revenus, chefs de petites et micro-entreprises ou exerçant des activités productives, tant dans le secteur structuré que dans le secteur non structuré.

65. Les gouvernements et les institutions financières multilatérales devraient, s’il y a lieu :

Fournir aux établissements qui servent efficacement une vaste clientèle d’hommes et de femmes à bas revenu du capital, des refinancements et un appui institutionnel selon des modalités qui les encouragent à devenir autonomes.

66. Les organisations internationales devraient :

Fournir davantage de financements pour des programmes et projets visant à promouvoir des entreprises productives et viables qui procurent des revenus aux femmes désavantagées et aux femmes pauvres.

 Objectif stratégique A.4. Mettre au point des méthodes tenant compte des spécificités de chaque sexe et chercher les moyens de combattre la féminisation de la pauvreté

Mesures à prendre

67. Les gouvernements, les organisations intergouvernementales, les établissements universitaires et de recherche et le secteur privé devraient :

a) Concevoir une théorie et une méthodologie pour intégrer la problématique hommes-femmes dans tous les aspects de l’élaboration des politiques économiques, y compris dans les programmes et plans d’ajustement structurel ;

b) Appliquer ces méthodes dans le cadre d’études analysant les effets sexospécifiques des programmes et des politiques, et notamment des programmes d’ajustement structurel, et diffuser les résultats de ces recherches.

68. Les organismes nationaux et internationaux de statistique devraient :

a) Rassembler des données ventilées par sexe et par âge sur la pauvreté et sur tous les aspects de l’activité économique, et élaborer des indicateurs statistiques qualitatifs et quantitatifs pour faciliter l’évaluation de la performance économique dans la perspective de l’égalité entre les sexes ;

b) Concevoir des outils statistiques permettant d’évaluer et de faire ressortir toute l’ampleur du travail des femmes et de leurs contributions à l’économie nationale, y compris dans les secteurs non monétaire et domestique, et examiner la corrélation entre le travail non rémunéré des femmes et l’incidence de la pauvreté et le risque de pauvreté parmi les femmes.

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