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La plateforme d’action de Beijing Education et formation des femmesObjectif 2 : "Favoriser l’égal accès à l’éducation et à la formation" 2008 "L’éducation est un droit de l’homme et un moyen essentiel d’atteindre les objectifs d’égalité, de développement et de paix. Filles et garçons ont tout à gagner d’un enseignement non discriminatoire qui, en fin de compte, contribue à instaurer des relations plus égalitaires entre les femmes et les hommes..." |
Objectif stratégique B.1.
Assurer un accès égal à l’éducation
Objectif stratégique B.2.
Éliminer l’analphabétisme féminin
Objectif stratégique B.3.
Améliorer l’accès à la formation professionnelle, à l’enseignement scientifique et technique et à l’éducation permanente
Objectif stratégique B.4.
Mettre au point des systèmes d’enseignement et de formation non discriminatoires
Objectif stratégique B.5.
Allouer des ressources adéquates aux réformes du système éducationnel et suivre leur application
Objectif stratégique B.6.
Promouvoir un processus d’éducation et de formation permanentes à l’intention des filles et des femmes
69. L’éducation est un droit de l’homme et un moyen essentiel d’atteindre les objectifs d’égalité, de développement et de paix. Filles et garçons ont tout à gagner d’un enseignement non discriminatoire qui, en fin de compte, contribue à instaurer des relations plus égalitaires entre les femmes et les hommes. Les femmes ne pourront prendre une part plus active au changement que si l’égalité d’accès à l’éducation et l’obtention de qualifications dans ce domaine leur sont assurées. L’alphabétisation des femmes est un important moyen d’améliorer la santé, la nutrition et l’éducation de la famille et de permettre aux femmes de participer à la prise de décisions intéressant la société. Il s’est avéré extrêmement rentable, sur le plan tant social qu’économique, d’investir dans l’éducation et la formation þ de type classique ou non þ des filles et des femmes : c’est donc là l’un des meilleurs moyens de parvenir à un développement durable et à une croissance économique à la fois soutenue et viable.
70. Au niveau régional, filles et garçons ont désormais également accès à l’enseignement primaire, excepté dans certaines parties de l’Afrique, en particulier dans l’Afrique subsaharienne, et en Asie centrale, où les moyens d’éducation sont encore insuffisants. Les filles sont de plus en plus présentes dans l’enseignement secondaire et, dans certains pays, y sont admises à égalité avec les garçons. Le nombre de filles et de femmes dans l’enseignement supérieur a augmenté considérablement. Dans de nombreux pays, les écoles privées ont également joué un rôle complémentaire important dans l’amélioration de l’accès à l’enseignement à tous les niveaux. Pourtant, plus de cinq ans après l’adoption par la Conférence mondiale sur l’éducation pour tous (Jomtien, Thaïlande, 1990) de la Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous et du Cadre d’action pour répondre aux besoins éducatifs fondamentaux , quelque 100 millions d’enfants, dont au moins 60 millions de filles, n’ont pas accès à l’enseignement primaire, et plus des deux tiers des 960 millions d’analphabètes adultes que compte la population mondiale sont des femmes. Or, le taux d’analphabétisme élevé qui existe dans la plupart des pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne et dans certains États arabes, reste un obstacle majeur à la promotion de la femme et au développement.
71. En matière d’éducation, les filles sont toujours en butte à la discrimination dans bien des régions du monde, du fait des traditions, des mariages et des grossesses précoces, du caractère inapproprié et sexiste des matériels didactiques et d’enseignement, du harcèlement sexuel, et de la pénurie d’établissements scolaires convenablement équipés et d’accès facile. Les filles sont très tôt chargées de pénibles corvées ménagères. On attend des fillettes et des jeunes filles qu’elles s’acquittent de leurs obligations scolaires sans négliger leurs tâches domestiques, ce qui se traduit souvent par des résultats scolaires médiocres et des abandons précoces. Ceci a des conséquences durables sur tous les aspects de la vie des femmes.
72. La création d’un environnement éducatif et social où les femmes et les hommes, les filles et les garçons seraient traités sur un pied d’égalité et encouragés à développer tout leur potentiel, dans le respect de leur liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction, et où les ressources éducatives ne véhiculeraient pas des clichés sexistes sur les hommes et les femmes serait un moyen efficace d’éliminer les causes de la discrimination à l’égard des femmes et les inégalités entre les sexes.
73. Loin de se limiter aux connaissances et savoir-faire acquis pendant la jeunesse, l’éducation des femmes devrait être un processus continu tout au long de la vie, qui englobe l’enseignement et la formation de type classique ainsi que les formes non institutionnelles d’apprentissage telles que le volontariat, le travail non rémunéré et les connaissances traditionnelles.
74. Les programmes scolaires et le matériel pédagogique demeurent dans une large mesure empreints de préjugés sexistes et sont rarement adaptés aux besoins spécifiques des filles et des femmes. Les rôles féminins et masculins traditionnels s’en trouvent ainsi renforcés, ce qui prive les femmes de la possibilité de participer pleinement et sur un pied d’égalité à la vie de la société. Le fait que les éducateurs à tous les niveaux ne sont généralement pas sensibles au problème accentue les disparités existantes en encourageant les comportements discriminatoires et en sapant la confiance en soi des filles. L’absence d’éducation en matière de santé sexuelle et génésique a de graves conséquences pour les femmes et les hommes.
75. L’enseignement des sciences, en particulier, est discriminatoire. Les manuels ne traitent pas des problèmes qui se posent quotidiennement aux femmes et aux filles et ne rendent pas justice aux réalisations des femmes dans le domaine scientifique. Bien souvent, les programmes scolaires destinés aux filles ne comportent ni l’enseignement des mathématiques et des sciences de base ni la formation technique qui pourraient leur permettre d’améliorer la qualité de leur vie quotidienne et accroître leurs possibilités d’emploi. Une formation scientifique et technique solide prépare les femmes à jouer un rôle actif dans le développement technique et industriel de leur pays ; il convient donc de revoir les programmes de formation technique et professionnelle dans ce sens. La technologie est en train de transformer rapidement le monde et modifie également la façon de vivre dans les pays en développement. Il est essentiel que les femmes ne soient pas seulement les bénéficiaires des progrès technologiques mais qu’elles en deviennent aussi les protagonistes, depuis le stade de la conception jusqu’à celui de l’application, du suivi et de l’évaluation.
76. La possibilité d’avoir accès à tous les niveaux de l’enseignement, y compris l’enseignement supérieur, et à toutes les disciplines, et d’aller jusqu’au bout des études entreprises est à l’origine, au moins en partie, des progrès que les filles continuent de faire dans leur activité professionnelle. Néanmoins, elles se trouvent encore concentrées dans un nombre limité de disciplines.
77. Les médias sont l’un des outils d’éducation les plus efficaces. Les éducateurs et les institutions gouvernementales et non gouvernementales doivent en tirer parti pour favoriser la promotion de la femme et le développement. L’enseignement informatisé et les systèmes d’information sont un élément de plus en plus important de l’apprentissage et de la diffusion des connaissances. La télévision, en particulier, a une profonde influence sur les jeunes et, à ce titre, est en mesure d’inculquer des valeurs, de façonner les comportements et de présenter les femmes et les jeunes filles de manière positive ou négative. Il importe donc que les éducateurs enseignent le sens critique et l’esprit d’analyse.
78. Dans de nombreux pays, les ressources consacrées à l’éducation, notamment celle des fillettes et des femmes, sont insuffisantes et elles ont parfois encore été réduites, notamment dans le contexte des politiques et programmes d’ajustement. L’insuffisance de ces allocations a des répercussions négatives durables sur le développement humain, en particulier en ce qui concerne les femmes.
79. Pour traiter le problème de l’inégalité d’accès à l’éducation et de l’insuffisance des possibilités dans ce domaine, les gouvernements et autres intervenants devraient s’employer activement et ostensiblement à intégrer la problématique hommes-femmes dans l’ensemble de leurs politiques et programmes de manière à effectuer, avant de prendre une décision, une analyse de ses répercussions sur les femmes et sur les hommes.
Mesures à prendre
80. Les gouvernements devraient :
a) Progresser vers la réalisation de l’objectif de l’égalité d’accès à l’éducation en prenant des mesures visant à supprimer dans l’enseignement à tous les niveaux la discrimination fondée sur le sexe, la race, la langue, la religion, l’origine nationale, l’âge ou un handicap, ainsi que toute autre forme de discrimination, et, le cas échéant, envisager de mettre en place des procédures de recours ; b) Assurer, d’ici à l’an 2000, l’accès de tous à l’enseignement de base et permettre à 80 % au moins des enfants d’âge scolaire d’achever leurs études primaires ; assurer un accès égal aux filles et aux garçons à l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2005 ; assurer l’enseignement primaire universel dans tous les pays avant 2015 ;
c) Éliminer les inégalités entre les sexes en ce qui concerne l’ensemble des études du troisième cycle, en donnant aux femmes les mêmes possibilités en matière d’organisation des carrières, de formation, de bourses d’études et de perfectionnement, et en adoptant, le cas échéant, des mesures en leur faveur ;
d) Mettre en place un système éducatif attentif aux différences de traitement entre les sexes afin d’offrir à chacun les mêmes possibilités en matière d’études et de formation et d’assurer la participation égale des femmes à la gestion de l’éducation ainsi qu’à l’élaboration des politiques et à la prise de décisions ;
e) En collaboration avec les parents, les organisations non gouvernementales, notamment les organisations de jeunes, les collectivités et le secteur privé, dispenser aux jeunes femmes une formation théorique et technique, leur donner la possibilité d’organiser leur carrière, développer leur aptitude à diriger et leur sens des relations sociales, et leur donner l’expérience du monde du travail afin de les préparer à participer pleinement à la vie de la société ;
f) Améliorer le taux de scolarisation et réduire les taux d’abandon scolaire chez les filles en allouant les ressources budgétaires appropriées, en s’assurant l’appui des parents et de la communauté grâce à des campagnes de sensibilisation, à des horaires scolaires plus souples, à des aides, des bourses et autres moyens de réduire le coût de la scolarité des filles pour leur famille et d’aider les parents à choisir tel ou tel type d’enseignement pour leurs filles ; et en veillant à ce que les établissements scolaires respectent les droits des femmes et des filles à la liberté de conscience et de religion en abolissant toute loi ou législation discriminatoire fondée sur la religion, la race ou la culture ;
g) Favoriser l’institution d’un cadre éducatif qui supprime tous les obstacles à la scolarisation des adolescentes enceintes et des jeunes mères, en offrant, le cas échéant, des services de garderie d’enfants et d’éducation des parents peu onéreux et d’accès facile, afin d’encourager les jeunes filles et les jeunes femmes qui ont des enfants ou des frères et soeurs à charge à poursuivre ou à reprendre leurs études et à les mener à bonne fin ;
h) Améliorer la qualité de l’éducation et l’égalité d’accès à l’enseignement pour les femmes et les hommes, afin que les femmes de tous âges soient en mesure d’acquérir et de développer les connaissances, les compétences, les aptitudes, les talents et les valeurs morales nécessaires pour participer pleinement, dans des conditions d’égalité, au développement social, économique et politique ;
i) Offrir, dans les établissements scolaires, des programmes d’orientation professionnelle non discriminatoires et non sexistes, propres à encourager les filles à choisir des matières classiques et techniques afin d’élargir la gamme des professions qu’elles pourront exercer par la suite ;
j) Encourager les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels .
Mesures à prendre
81. Les gouvernements, les instances régionales, nationales et internationales et les donateurs bilatéraux et multilatéraux, ainsi que les organisations non gouvernementales devraient :
a) Réduire l’analphabétisme féminin à la moitié au moins de son taux de 1990, en mettant l’accent sur l’alphabétisation des femmes rurales, des migrantes, des réfugiées, des femmes déplacées dans leur propre pays et des femmes handicapées ;
b) D’ici à l’an 2000, assurer l’accès universel à l’enseignement et veiller à ce que les filles disposent des mêmes possibilités que les garçons d’achever leurs études primaires ;
c) Éliminer les disparités entre les hommes et les femmes en matière d’instruction élémentaire et d’alphabétisation fonctionnelle, comme le recommande la Déclaration de Jomtien sur l’éducation pour tous ;
d) Réduire les inégalités entre les pays développés et les pays en développement ;
e) Encourager la participation des adultes et des parents en vue de promouvoir l’alphabétisation pour tous ;
f) Promouvoir, en même temps que l’alphabétisation, l’acquisition de compétences pratiques et de connaissances scientifiques et technologiques et chercher à élargir la définition de l’alphabétisation, compte tenu des objectifs et critères actuels.
Mesures à prendre
82. Les gouvernements, en coopération avec les employeurs, les travailleurs et les syndicats, les organisations internationales et non gouvernementales, y compris les associations de femmes et de jeunes, et les établissements d’enseignement devraient :
a) Mettre au point et appliquer des politiques en matière d’éducation, de formation et de recyclage à l’intention des femmes, en particulier des jeunes femmes et de celles qui rentrent sur le marché du travail après l’avoir quitté, pour leur permettre d’acquérir les compétences requises dans un contexte socio-économique en évolution, afin d’améliorer leurs possibilités d’emploi ;
b) Faire en sorte que le système d’enseignement reconnaisse la valeur des formations de type non classique pour les filles et les femmes ; c) Fournir des informations aux femmes et aux filles sur les programmes de formation professionnelle, scientifique et technique et sur les programmes d’éducation permanente et les avantages qu’ils présentent ;
d) Mettre au point des programmes d’enseignement et de formation à l’intention des femmes au chômage afin qu’elles puissent acquérir de nouvelles connaissances et compétences qui leur permettront d’élargir la gamme des possibilités d’emploi, y compris d’emplois indépendants, et de développer leur esprit d’entreprise ;
e) Diversifier les programmes de formation professionnelle et technique et ouvrir plus largement aux filles et aux femmes l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle dans les domaines des sciences, des mathématiques, de l’ingénierie, des sciences et techniques de l’environnement, de l’informatique et des techniques de pointe, ainsi qu’aux études de gestion et réduire les taux d’abandon ;
f) Promouvoir le rôle essentiel qui incombe aux femmes dans les programmes de recherche, de vulgarisation et d’éducation en matière d’alimentation et d’agriculture ;
g) Encourager l’adaptation des programmes scolaires et des matériels didactiques, favoriser la création d’un environnement propice aux activités de formation et prendre les mesures qui s’imposent pour promouvoir la formation à toute la gamme des carrières non traditionnelles offertes aux hommes et aux femmes, en mettant notamment au point, à l’intention des professeurs de sciences et de mathématiques, des cours multidisciplinaires propres à les sensibiliser à l’importance que présente pour les femmes l’initiation aux sciences et aux techniques ;
h) Élaborer des programmes scolaires et des matériels didactiques, et prendre les mesures qui s’imposent pour ouvrir plus largement aux femmes l’accès aux secteurs scientifiques et techniques, en particulier à des domaines où elles ne sont pas représentées ou sont sous-représentées ;
i) Élaborer des politiques et des programmes visant à encourager les femmes à participer à tous les programmes d’apprentissage ;
j) Offrir aux femmes qui travaillent dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie et du commerce, des arts et de l’artisanat une meilleure formation technique ainsi qu’en matière de gestion, de vulgarisation agricole et de commercialisation, pour mieux leur permettre d’exercer des activités rémunératrices, de participer à la prise de décisions dans le domaine économique, en particulier par l’intermédiaire d’organisations féminines à l’échelon local, et de contribuer à la production, à la commercialisation, aux affaires, à la science et à la technique ;
k) Assurer aux femmes adultes sans instruction ou peu instruites, aux femmes handicapées et aux femmes migrantes, réfugiées ou déplacées en situation régulière l’accès à un enseignement et à une formation de qualité, à tous les niveaux appropriés, afin de leur permettre d’améliorer leurs possibilités d’emploi.
Mesures à prendre
83. Les gouvernements, les ministères de l’éducation et autres institutions scolaires et universitaires devraient :
a) Formuler des recommandations et mettre au point des programmes, des manuels scolaires et du matériel didactique exempts de stéréotypes sexuels, à tous les niveaux d’études, y compris à celui de la formation pédagogique, en association avec toutes les parties intéressées þ éditeurs, enseignants, ministères de l’éducation et associations de parents d’élèves ;
b) Mettre au point à l’intention des professeurs et des éducateurs des programmes de formation et du matériel pédagogique propres à les sensibiliser à la place, au rôle et à la contribution des femmes et des hommes dans la famille telle qu’elle est définie au paragraphe 29 ci-dessus, et la société ; dans ce contexte, promouvoir les notions d’égalité, de coopération, de respect mutuel et de partage des responsabilités entre les deux sexes dès le jardin d’enfants et mettre au point en particulier des modules éducatifs pour apprendre aux garçons à subvenir eux-mêmes à leurs besoins domestiques et à partager les responsabilités familiales et la responsabilité des personnes à charge ;
c) Mettre au point à l’intention des professeurs et des éducateurs des programmes de formation et du matériel pédagogique propres à les sensibiliser à leur propre rôle en matière d’éducation en vue de leur enseigner des stratégies efficaces pour dispenser un enseignement attentif aux besoins des femmes ;
d) Prendre les mesures requises pour que les enseignantes à tous les niveaux bénéficient des mêmes possibilités et du même statut que leurs homologues masculins, étant donné qu’il est important de disposer d’enseignantes à tous les niveaux, et afin d’attirer et de garder les filles à l’école ;
e) Instituer et promouvoir une formation au règlement pacifique des conflits ;
f) Prendre les mesures requises pour qu’une plus grande proportion de femmes accèdent à la prise des décisions en matière d’éducation, en particulier parmi les enseignantes à tous les niveaux et dans les disciplines qui sont traditionnellement l’apanage des hommes telles que les disciplines scientifiques et techniques ;
g) Financer et effectuer des études et des recherches sur le rôle des hommes et des femmes à tous les niveaux de l’enseignement, en particulier au niveau des hautes études universitaires, et tenir compte des résultats de ces études pour l’élaboration des programmes d’études, y compris les programmes d’études universitaires, des manuels scolaires et des matériels pédagogiques, ainsi que pour la formation des enseignants ;
h) Assurer à toutes les femmes une formation aux fonctions de direction et leur offrir des possibilités à cet égard afin de les encourager à assumer de telles fonctions au cours de leurs études et dans le cadre de la société civile ;
i) Établir des programmes d’éducation et d’information appropriés, en tenant dûment compte du multilinguisme, notamment en coopération avec les médias, afin de faire prendre conscience au public, et en particulier aux parents, de la nécessité de donner aux enfants une éducation non discriminatoire et à répartir équitablement les responsabilités familiales entre les filles et les garçons ;
j) Élaborer des programmes d’éducation en matière de droits de l’homme qui intègrent la problématique hommes-femmes à tous les niveaux de l’enseignement, notamment en encourageant les établissements d’enseignement supérieur à inclure dans leurs programmes, en particulier dans leurs programmes d’études universitaires supérieures de droit et sciences sociales et politiques, l’étude des droits fondamentaux des femmes, tels qu’ils sont énoncés dans les conventions des Nations Unies ;
k) Éliminer, le cas échéant, les obstacles d’ordre législatif, réglementaire et social à l’éducation en matière d’hygiène sexuelle et de santé génésique dans les programmes d’enseignement de type classique concernant les questions relatives à la santé des femmes ;
l) Encourager, avec l’aide de leurs parents et la coopération du personnel enseignant et des établissements scolaires, l’élaboration de programmes d’enseignement à l’intention des filles et des garçons et la mise en place de services intégrés, afin de leur faire prendre conscience de leurs responsabilités et de les aider à les assumer, compte tenu de l’importance de cet enseignement et de ces services pour l’épanouissement de la personnalité et le respect de soi, ainsi que de l’urgente nécessité d’éviter les grossesses non désirées, la propagation des maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida, et des phénomènes comme la violence sexuelle ;
m) Fournir des équipements récréatifs et sportifs accessibles et établir des programmes non sexistes en faveur des filles et des femmes de tous âges dans le cadre des institutions scolaires et communautaires, ou renforcer ceux qui existent déjà, et encourager la promotion des femmes dans tous les domaines de l’activité sportive et physique, y compris l’entraînement, la formation et l’administration, et en tant que participantes aux niveaux national, régional et international ;
n) Reconnaître et appuyer le droit des femmes et des fillettes autochtones à l’éducation ; et promouvoir une conception multiculturelle de l’éducation qui tienne compte des besoins, des aspirations et de la culture des femmes autochtones, notamment en mettant au point des plans d’enseignement, des programmes d’études et des matériels didactiques appropriés, si possible dans les langues des populations autochtones, et en faisant participer les femmes autochtones à ces processus ;
o) Reconnaître et respecter les activités artistiques, spirituelles et culturelles des femmes autochtones ;
p) Veiller au respect de l’égalité entre les sexes et de la diversité culturelle, religieuse et autre dans les établissements scolaires ;
q) Promouvoir des programmes d’enseignement, de formation et d’information à l’intention des femmes rurales et des exploitantes agricoles en utilisant des technologies abordables et appropriées, et en recourant aux services des médias þ programmes radiophoniques, cassettes et unités mobiles, par exemple ;
r) Dispenser un enseignement de type non formel, notamment à l’intention des femmes rurales, afin de les aider à réaliser leur potentiel dans les domaines de la santé, de la micro-entreprise, de l’agriculture et des droits reconnus par la loi ;
s) Éliminer tous les obstacles à l’accès à l’enseignement formel pour les adolescentes enceintes et les jeunes mères, et favoriser la fourniture de services de garderie et d’autres services d’appui en cas de besoin.
Mesures à prendre
84. Les gouvernements devraient :
a) Allouer les ressources budgétaires nécessaires au secteur de l’enseignement et procéder à des transferts à l’intérieur de ce secteur, afin d’augmenter les fonds destinés à l’éducation de base, selon les besoins ;
b) Créer un mécanisme aux niveaux appropriés pour suivre l’application des réformes et mesures adoptées par les ministères compétents dans le domaine de l’éducation, et mettre en place des programmes d’assistance technique, si besoin est, afin de remédier aux problèmes posés par les activités de suivi.
85. Les gouvernements et, le cas échéant, les institutions privées et publiques, les fondations, les instituts de recherche et les organisations non gouvernementales devraient :
a) En cas de besoin, mobiliser des fonds supplémentaires auprès d’institutions publiques et privées, de fondations, d’instituts de recherche et d’organisations non gouvernementales pour permettre aux fillettes et aux femmes, ainsi qu’aux garçons et aux hommes, dans des conditions d’égalité, de terminer leur scolarité, une attention particulière devant être accordée aux populations mal desservies ;
b) Financer des programmes spéciaux, notamment dans les domaines des mathématiques, des sciences et de l’informatique, afin de promouvoir les chances de toutes les filles et de toutes les femmes.
86. Les organismes multilatéraux de développement, notamment la Banque mondiale et les banques régionales de développement, ainsi que les donateurs bilatéraux et les fondations devraient envisager :
a) D’augmenter les ressources consacrées à l’éducation et à la formation des filles et des femmes, en réservant à ce secteur un rang de priorité élevé dans les programmes d’assistance au développement ;
b) De collaborer avec les gouvernements bénéficiaires, afin de faire en sorte que les ressources allouées à l’éducation des femmes dans les programmes d’ajustement structurel et de relance économique, y compris les programmes de prêt et de stabilisation, soient maintenues ou augmentées.
87. Au niveau mondial, les organisations internationales et intergouvernementales, en particulier l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), devraient :
a) Contribuer à l’évaluation des progrès accomplis, au moyen d’indicateurs éducationnels mis au point par des organismes nationaux, régionaux et internationaux, et inciter les gouvernements, lorsqu’ils appliquent des mesures, à éliminer les différences entre femmes et hommes et entre filles et garçons en ce qui concerne l’accès à l’enseignement et à la formation et les résultats obtenus dans tous les domaines, en particulier dans l’enseignement primaire et l’alphabétisation ;
b) Fournir une assistance technique aux pays en développement, sur leur demande, afin de renforcer leur capacité de suivre les progrès réalisés en vue d’assurer l’égalité entre les hommes et les femmes dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche, et en ce qui concerne les résultats obtenus dans tous les domaines, notamment dans l’éducation de base et l’élimination de l’analphabétisme ;
c) Organiser une campagne internationale visant à promouvoir le droit des femmes et des filles à l’éducation ;
d) Allouer un pourcentage substantiel de leurs ressources à l’éducation de base des femmes et des filles.
Mesures à prendre
88. Les gouvernements, les établissements d’enseignement et les communautés devraient :
a) Proposer une vaste gamme de programmes d’enseignement et de formation permettant aux femmes et aux filles d’acquérir, sur une base continue, les connaissances et compétences requises pour vivre au sein de leur communauté et de leur pays, contribuer à leur développement et en bénéficier ;
b) Subventionner des services de garderie d’enfants et autres services, afin de permettre aux mères de continuer leurs études ;
c) Élaborer des programmes souples en matière d’éducation, de formation et de recyclage pour permettre aux femmes d’acquérir des connaissances sur une base continue et faciliter ainsi la transition entre leurs différentes activités à tous les stades de leur vie.