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Vendredi 29 mars 2024

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Agenda 21 chapitre 18. Protection des ressources en eau douce et de leur qualité : application d’approches intégrées de la mise en valeur, de la gestion et de l’utilisation des ressources en eau

2008

L’eau est nécessaire à tous les aspects de la vie. L’objectif général est de veiller à ce que l’ensemble de la population de la planète dispose en permanence d’approvisionnements suffisants en eau de bonne qualité tout en préservant les fonctions hydrologiques, biologiques et chimiques des écosystèmes, en adaptant les activités humaines à la capacité limite de la nature et en luttant contre les vecteurs des maladies liées à l’eau.


 18B. L’évaluation des ressources en eau

Principes d’action

18.23
L’évaluation des ressources en eau, et notamment l’inventaire des sources potentielles d’approvisionnement en eau douce, consiste à déterminer de manière permanente les sources, l’ampleur, la fiabilité et la qualité des ressources en eau et des activités humaines qui affectent ces ressources. Elle permet de gérer ces dernières de manière durable et elle est indispensable pour estimer les possibilités de mise en valeur de ces ressources. Alors que des informations plus précises et plus fiables sur les ressources en eau sont désormais nécessaires, il semblerait que les services hydrologiques et autres organismes concernés ne sont plus vraiment à même de fournir ces données, en particulier concernant les eaux souterraines et la qualité de l’eau. Cela tient principalement au manque de ressources financières, à la fragmentation des services hydrologiques et au manque de personnel qualifié. Par ailleurs, les progrès toujours croissants de la technique de collecte et de gestion des données font que celle-ci est d’un accès de plus en plus difficile pour les pays en développement. La création de bases de données nationales est toutefois vitale pour évaluer les ressources en eau et pour atténuer les effets des inondations, de la sécheresse, de la désertification et de la pollution.

Objectifs

18.24
Fondées sur le Plan d’action de Mar del Plata, les activités entreprises dans ce domaine d’activité se poursuivront dans les années 90 et au-delà avec pour objectif général d’évaluer et de prévoir les ressources en eau, sur le plan quantitatif et qualitatif, afin de procéder à un bilan des quantités disponibles et potentiellement disponibles, de dresser un bilan actuel sur le plan de la qualité, et de prévoir les disparités éventuelles entre offre et demande et de constituer une base de données scientifiques en vue de l’utilisation rationnelle des ressources hydriques.

18.25
Cinq objectifs spécifiques ont donc été définis :

a) Mettre à la disposition de tous les pays des techniques d’évaluation des ressources en eau correspondant à leurs besoins, quel que soit leur niveau de développement, y compris des méthodes d’évaluation de l’impact des changements climatiques sur les eaux douces ;

b) Obtenir de tous les pays, suivant leurs moyens financiers, qu’ils consacrent à l’évaluation des ressources en eau les fonds que justifie la valeur économique et sociale des informations qui leur sont nécessaires sur les ressources en eau ;

c) Faire en sorte qu’il soit pleinement tenu compte des données d’évaluation lors de l’élaboration des politiques de l’eau ;

d) Obtenir de tous les pays qu’ils prennent les dispositions nécessaires afin que la collecte, le traitement, le stockage, la recherche et la diffusion auprès des utilisateurs des données concernant la qualité et la quantité des ressources en eau disponibles au niveau des bassins versants et des nappes aquifères soient assurés de manière intégrée et efficace ;

e) Obtenir que les organismes chargés de l’évaluation des ressources en eau recrutent et conservent un personnel suffisant et compétent et lui permettent d’acquérir la formation initiale et continue nécessaire pour bien assumer ses responsabilités.

18.26
Tous les Etats pourraient, selon leurs capacités et les ressources dont ils disposent, et dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, notamment avec l’Organisation des Nations Unies et d’autres organisations compétentes, le cas échéant, fixer les objectifs ci-après :

a) D’ici à l’an 2000, avoir étudié en détail la faisabilité de la mise en place de services d’évaluation des ressources en eau ;

b) L’objectif à long terme est d’avoir des services pleinement opérationnels, basés sur des réseaux hydrométriques à haute densité.

Activités

18.27
Tous les Etats pourraient, selon leurs capacités et les ressources dont ils disposent, et dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, notamment avec l’Organisation des Nations Unies et d’autres organisations compétentes, le cas échéant, entreprendre les activités suivantes :

a) Cadre institutionnel :

- i) Etablir des cadres politiques appropriés et fixer les priorités qui conviennent au niveau national ;
- ii) Etablir et renforcer le potentiel institutionnel des pays - et en particulier les arrangements législatifs et réglementaires - nécessaire pour assurer l’évaluation adéquate de leurs ressources en eau et la prestation de services de prévision des inondations et des périodes de sécheresse ;
- iii) Etablir et maintenir une coopération efficace au plan national entre les diverses institutions responsables de la collecte, du stockage et de l’analyse des données hydrologiques ;
- iv) Coopérer à l’évaluation des ressources en eau transfrontière, sous réserve de l’accord préalable de chaque Etat riverain concerné ;

b) Systèmes informatiques :

- i) Etudier les réseaux recueillant des données et déterminer leur performance, en particulier pour ceux qui fournissent des informations en temps réel aux fins de la prévision des crues et des périodes de sécheresse ;
- ii) Renforcer les réseaux en fonction des principes directeurs adoptés pour la fourniture de données sur la quantité et la qualité des eaux de surface et souterraines, ainsi que des données pertinentes sur l’utilisation des sols ;
- iii) Adopter des normes et tous autres moyens propres à assurer la compatibilité des données ;
- iv) Améliorer les installations et procédures employées aux fins du stockage, du traitement et de l’analyse des données hydrologiques, et mettre ces données à la disposition des utilisateurs potentiels, avec les prévisions qui en sont tirées ;
- v) Etablir des bases de données sur tous les types de données hydrologiques disponibles au plan national ;
- vi) Procéder à des opérations de "sauvetage des données" (exemple : création d’archives nationales des ressources hydriques) ;
- vii) Utiliser pour le traitement des données hydrologiques des méthodes appropriées largement mises à l’épreuve ;
- viii) Tirer des données hydrologiques ponctuelles des estimations concernant la zone ;
- ix) Assimiler les données obtenues par télédétection et, le cas échéant, l’usage de systèmes d’information géographique ;

c) Diffusion des données :

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- i) Déterminer les données concernant les ressources hydriques, nécessaires à différentes fins de planification ;

- ii) Analyser et présenter les données et autres renseignements sur les ressources en eau, sous la forme requise par les pays aux fins de la planification et de la gestion de leur développement socio-économique, de l’utilisation dans le cadre des stratégies de protection de l’environnement et de la conception et l’exploitation des projets concernant l’eau ;
- iii) Fournir à l’intention du grand public et de la défense civile des prévisions et des services d’alerte aux inondations et aux périodes de sécheresse ;

d) Recherche-développement :

- i) Etablir ou renforcer des programmes de recherche-développement à l’échelle nationale, sous-régionale, régionale et internationale, en appui aux activités d’évaluation des ressources en eau ;
- ii) Suivre les activités de recherche-développement pour s’assurer qu’elles tirent pleinement parti des compétences et autres ressources locales, et qu’elles répondent aux besoins du ou des pays en cause.

Moyens d’exécution

A) Financement et évaluation des coûts

18.28
Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 355 millions de dollars par an, montant qui serait financé à hauteur de 145 millions de dollars environ par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

B) Moyens scientifiques et techniques

18.29
Les trois principaux impératifs de la recherche peuvent être décrits comme suit :

a) élaborer des modèles hydrologiques mondiaux pour faciliter l’analyse des répercussions des changements climatiques et le bilan des ressources hydriques à très grande échelle ;

b) combler le fossé entre hydrologie et écologie terrestres à divers niveaux, et notamment les processus vitaux d’origine hydrique auxquels sont imputables le dépérissement de la végétation, la dégradation des sols et leur remise en état ;

c) étudier les processus essentiels à la genèse de la qualité de l’eau, en vue de l’élimination des disparités entre les débits hydrologiques et les processus biogéochimiques. Ces modèles de recherche devraient être fondés sur l’étude des équilibres hydrologiques et faire une place aux utilisations consomptives de l’eau. Cette approche devrait également être appliquée, le cas échéant, au niveau des bassins hydrographiques.

18.30
L’évaluation des ressources en eau exige le renforcement des systèmes actuels de transfert, d’adaptation et de diffusion des techniques et la mise au point de méthodes nouvelles susceptibles d’être appliquées en conditions de terrain, ainsi que la création de capacités endogènes. Avant de procéder à ces activités, il faudra cataloguer les renseignements dont disposent notamment les gouvernements, le secteur privé, les établissements d’enseignement, les consultants et les organisations locales d’usagers sur les ressources en eau.

C) Mise en valeur des ressources humaines

18.31
L’évaluation des ressources en eau présuppose la création d’un corps d’effectifs qualifiés et motivés, assez nombreux pour entreprendre ces activités. Des programmes d’enseignement et de formation devront être organisés ou renforcés aux niveaux local, national, sous-régional ou régional, afin que des effectifs qualifiés soient disponibles en nombres suffisants. Il faudrait aussi faire en sorte que des conditions d’emploi et de carrière attrayantes soient offertes au personnel administratif et technique. Les besoins en ressources humaines à tous les niveaux devraient être régulièrement suivis. Il faudra dresser des plans pour répondre à ces besoins par des possibilités d’enseignement et de formation ainsi que par des stages et des conférences à l’échelle internationale.

18.32
Comme il est particulièrement important, pour l’évaluation des ressources en eau et la prévision hydrologique, de disposer de personnel qualifié, les questions de personnel devraient recevoir une grande attention. Le but devrait être d’attirer et de retenir un personnel suffisamment nombreux et qualifié, pour s’assurer que les activités d’évaluation prévues seront correctement exécutées. Une formation pourra s’avérer nécessaire, au niveau tant national qu’international, mais les conditions d’emploi sont du ressort de chaque pays.

18.33
Les mesures ci-après sont recommandées :

a) Définir les besoins en matière d’enseignement et de formation en fonction des besoins spécifiques des pays ;

b) Organiser, à l’intention de toutes les catégories de personnel - masculin et féminin - participant aux activités d’évaluation des ressources en eau, des programmes d’enseignement et de formation sur le thème de l’eau dans la perspective du développement et de l’environnement et renforcer les programmes existants, en faisant au besoin appel aux techniques d’enseignement les plus avancées ;

c) Appliquer des politiques rationnelles de recrutement, de personnel et de rémunération pour les organismes nationaux et locaux actifs dans le domaine de l’eau.

D) Renforcement des capacités

18.34
La réalisation de bilans relatifs aux ressources en eau sur la base des réseaux nationaux d’hydrométrie en exploitation repose sur l’existence, à tous les niveaux, d’un environnement propice. Les mesures d’appui ci-après s’imposent au plan national en vue du développement du potentiel des pays :

a) Examiner la base juridique et réglementaire de l’évaluation des ressources en eau ;

b) Favoriser une collaboration étroite entre institutions du secteur de l’eau, et notamment entre producteurs et utilisateurs de l’information ;

c) Mettre en oeuvre des politiques de gestion de l’eau fondées sur une évaluation réaliste de la situation et des tendances des ressources hydriques ;

d) Renforcer la capacité de gestion des groupements d’usagers, notamment des femmes, des jeunes, des populations autochtones et des collectivités locales, afin d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau au niveau local.

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