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963 millions de sous-alimentés dans le monde

Un communiqué de l’ONU

Mercredi 10 décembre 2008

Quarante millions de personnes supplémentaires ont rejoint cette année les rangs des sous-alimentés de la planète du fait principalement de la hausse des prix des denrées alimentaires, ce qui porte le nombre d’affamés dans le monde à 963 millions, selon les estimations préliminaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


... Et la crise économique et financière actuelle pourrait entraîner une augmentation du nombre des victimes de la faim et de la pauvreté, met en garde la FAO dans un communiqué publié mercredi.

"Les prix des denrées alimentaires ont chuté depuis le début de l’année, mais cela n’a pas mis fin à la crise alimentaire dans beaucoup de pays pauvres", a déclaré le sous-directeur général de la FAO, Hafez Ghanem." Pour des millions de personnes dans les pays en développement, manger le minimum requis pour mener une vie saine et active reste un rêve lointain. Les problèmes structurels de la faim et du manque d’accès à la terre, au crédit et à l’emploi ainsi que les prix élevés des denrées alimentaires demeurent une réalité cruelle", a-t-il ajouté.

Les prix des principales céréales ont chuté de plus de moitié par rapport aux sommets atteints début 2008, mais ils restent élevés comparés aux niveaux des années précédentes. Bien qu’il ait fortement baissé au cours des derniers mois, l’indice FAO des prix des denrées alimentaires était, en octobre 2008, toujours plus haut de 28% par rapport à son niveau d’octobre 2006.

Les prix des semences, des fertilisants (et d’autres intrants) ayant plus que doublé depuis 2006, les paysans pauvres n’arrivent plus à augmenter leur production alors que les fermiers riches, notamment dans les pays développés, ont les moyens de faire face à la hausse des coûts des intrants et peuvent s’agrandir. Résultat : l’accroissement de la production céréalière dans les pays développés atteindrait au moins 10% en 2008 alors qu’il ne dépasserait même pas 1% dans les pays en développement.

"Si le recul des prix et les restrictions sur le crédit associés à la crise économique devaient forcer les paysans à réduire les surfaces plantées, un nouveau cycle dramatique affectant les prix des denrées alimentaires pourrait se déclencher l’an prochain", a indiqué M. Ghanem.

"L’objectif du Sommet mondial de l’alimentation de 1996 relatif à la réduction de moitié du nombre de sous-alimentés à l’horizon 2015 nécessite une forte volonté politique et des investissements dans les pays pauvres d’au moins 30 milliards de dollars par an pour l’agriculture et la protection sociale des pauvres", a-t-il rappelé.

La grande majorité de la population sous-alimentée vit dans les pays en développement. Ils étaient 907 millions en 2007, selon L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, sept pays rassemblant, à eux seuls, 65% de ces personnes : Inde, Chine, République démocratique du Congo, Bangladesh, Indonésie, Pakistan et Ethiopie.

Il est évident que des progrès dans ces pays très peuplés pourraient avoir d’importantes répercussions sur la diminution générale de la faim dans le monde, indique le rapport.

L’Asie étant très peuplée et les progrès en matière de réduction de la faim étant relativement lents, environ deux tiers des sous-alimentés du monde vivent dans cette région, soit 583 millions de personnes en 2007. Côté positif, certains pays d’Asie du Sud-Est comme la Thaïlande et le Vietnam sont sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de réduction de la faim du Sommet mondial de l’alimentation. Mais l’Asie du Sud et l’Asie Centrale ont essuyé des revers dans ce domaine, selon le rapport.

En Afrique subsaharienne, une personne sur trois (soit 236 millions en 2007) souffre de faim chronique. Cette partie du monde possède la plus forte proportion de personnes sous-alimentées par rapport à la population totale, selon le rapport de la FAO.

L’augmentation du nombre de sous-alimentés est due, en grande partie, à un seul pays : la République démocratique du Congo. Secoué en permanence par des conflits de grande ampleur, ce pays a vu son nombre de personnes souffrant de faim chronique passer de 11 millions à 43 millions d’individus (en 2003 / 2005) alors que la proportion de personnes sous-alimentées augmentait de 29 à 76%.

Dans l’ensemble, l’Afrique subsaharienne a fait quelques progrès en réduisant la proportion de personnes souffrant de faim chronique de 34 (1995 / 199797) à 30% (2003 / 2005). Le Ghana, le Congo, le Nigéria, le Mozambique et le Malawi ont réussi à réduire fortement la part de leur population sous-alimentée.

Le Ghana est le seul pays qui soit parvenu à atteindre les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation et ceux du Millénaire pour le développement. La croissance de la production agricole a joué un rôle déterminant à cet égard.

L’Amérique latine et les Caraïbes ont obtenu les meilleurs résultats en matière de réduction de la faim, mais c’était avant la flambée des prix des denrées alimentaires. Celle-ci a accru le nombre d’affamés dans cette partie du monde, le portant à 51 millions de personnes en 2007.

Les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord sont en général ceux chez qui les taux de sous-alimentation sont les plus bas du monde en développement. Mais les conflits notamment en Afghanistan et en Irak ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires ont fait passer le nombre de sous-alimentés de 15 millions en 1990 à 37 millions de personnes en 2007.

Un certain nombre de pays étaient sur la bonne voie pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation avant que ne survienne la flambée des prix des denrées alimentaires.

Toutefois, même ces pays ont payé leur tribut, une partie des progrès ayant été annulée par la hausse des prix alors que la crise affectait principalement les plus pauvres, les paysans sans terre et les ménages dirigés par des femmes, a indiqué M. Ghanem.

Il faudrait un effort mondial considérable et une détermination sans faille ainsi que des actions concrètes pour réduire de 500 millions le nombre de sous-alimentés à l’horizon 2015.

Le problème de la faim dans le monde pourrait s’aggraver davantage au moment où la crise financière secoue l’économie réelle d’un nombre croissant de pays.

Le recul de la demande dans les pays développés menace les revenus tirés des exportations dans les pays en développement. Les rapatriements de salaires, les investissements et les autres flux de capitaux, notamment l’aide au développement, sont également un risque.

Les économies émergentes resteraient particulièrement vulnérables au tarissement du crédit même s’il s’avérait possible de surmonter la crise à terme.

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