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Bilan 2008 sur les catastrophes naturelles et leur coût, et les changements climatiquesVendredi 10 avril 2009 |
235.816 personnes ont perdu la vie dans des catastrophes naturelles et techniques en 2008 ce qui fait de 2008 la quatrième année plus meurtrière depuis 1970 et la deuxième plus onéreuse en termes de dommages assurés.
Début mai, le cyclone Nargis a balayé la Birmanie, tuant près de 140.000 personnes et déclenchant une grave crise humanitaire. En mai encore, un séisme d’une magnitude de 7,9 a frappé la province chinoise du Sichuan, coûtant la vie à près de 90.000 personnes et laissant plus de 10 millions de sans abri. La plupart des dommages occasionnés par ces deux catastrophes n’étaient pas assurés.
Les 319 autres catastrophes recensées l’année dernière ont fait au total moins de 10.000 morts, dont deux ont tué plus d’un millier de personnes : les inondations en Inde en juillet-août (1.963 morts) et une vague de froid hivernale en Asie centrale en janvier (1.317 morts).
Signe de l’importance croissante du facteur climatique, les tempêtes et inondations (284 en 2008 contre 255 l’année antérieure) sont, et de loin, le type de catastrophes le plus fréquent. De même, il y a eu l’année dernière 24 vagues de températures extrêmes, vers le haut ou le bas du thermomètre, contre 8 en 2007.
Au-delà des victimes mortelles, 211 millions de personnes ont été affectées par les désastres naturels de 2008.
Leur coût économique a atteint un total de 181 milliards de dollars (dont 85 milliards pour le seul séisme en Chine), soit le double des pertes économiques moyennes annuelles durant la période 2000-2007.
L’impact économique, notamment sur les populations, est particulièrement important dans les pays à moyens revenus comme la Chine. La vulnérabilité des pays tend à augmenter au fur et à mesure qu’ils montent dans l’échelle du développement. Ces pays devraient investir davantage dans des mesures de réduction d’exposition au risque s’ils veulent mieux protéger leurs gains de développement.
Pour les assureurs, la facture s’élève à plus de 43 milliards de dollars (30 milliards d’euros), faisant de 2008 la deuxième année la plus coûteuse de l’histoire de l’assurance. Sur ce montant total, 39 milliards de dollars sont imputables aux seules tempêtes (cyclones, tempêtes tropicales et tempêtes tempérées). Les ouragans aux Etats-Unis et aux Caraïbes ont engendré des dommages records. L’ouragan Ike totalise notamment 20 milliards de dollars de dommages, suivi de l’ouragan Gustav (4 milliards).
Le coût global de 225 milliards de dollars (154,5 milliards d’euros) comprend les dommages assurés et non assurés aux bâtiments, infrastructures et véhicules. Le séisme du Sichuan s’est révélé le plus coûteux, totalisant 85 milliards de dollars. L’ouragan Ike arrive en deuxième position (40 milliards), suivi des tempêtes de neige et des pluies verglaçantes en Chine (20 milliards).
S’il fallait encore des preuves de l’nfluence des changements climatiques, l’année 2008 a constitué une des années les plus catastrophiques en matière d’événements climatiques, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Le cyclone Nargis du mois de mai a fait 78.000 morts au moins au Myanmar, la saison des ouragans dans l’Atlantique a dévasté les Caraïbes, l’Amérique centrale et les Etats Unis, rappelle le PNUE dans un communiqué publié mercredi.
Les coûts associés à ces catastrophes sont estimés par la société d’assurance Munich Re à près de 200 milliards de dollars, dont 45 milliards de dommages assurés. Cela représente le double des coûts pour l’année 2007.
L’année a aussi été marquée par des extrêmes climatiques, des inondations, des sécheresses, des tempêtes de neige, des vagues de chaleur et de froid, tandis que le volume de glace dans l’Arctique a connu un de ses niveaux les plus bas jamais enregistrés.
Le PNUE souligne que les négociations en cours depuis la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali doivent aboutir en 2009 à Copenhague avec une convention ambitieuse imposant des limites à l’émission de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique planétaire.
L’année 2008 devrait se classer au dixième rang des années les plus chaudes depuis 1850, date à laquelle ont débuté les relevés instrumentaux, d’après les données compilées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). On note une augmentation des phénomènes climatiques extrêmes.
La température moyenne combinée de l’air à la surface des terres et de la mer en surface, en 2008, présente actuellement une anomalie positive estimée à 0,31 degré Celsius par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990 (14 degrés Celsius). Elle est légèrement inférieure à celles des années précédentes du XXIe siècle, situation notamment imputable au phénomène La Niña, classé comme étant modéré à fort, qui est apparu au deuxième semestre de 2007. Il s’agit d’informations préliminaires et les chiffres définitifs relatifs à 2008 seront publiés en mars 2009 dans la brochure que l’OMM consacre chaque année à l’état du climat mondial.
Des extrêmes climatiques - crues dévastatrices, sécheresses prononcées et persistantes, tempêtes de neige, vagues de froid et de chaleur, etc. — ont été observés un peu partout dans le monde en 2008, relève l’OMM.
Le cyclone tropical le plus meurtrier observé a été le typhon Nargis qui a pris naissance dans le nord de l’océan Indien et qui a frappé le Myanmar au début du mois de mai, faisant près de 78.000 victimes et détruisant des milliers de foyers. C’est le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu l’Asie depuis 1991 et la pire catastrophe naturelle qui ait frappé le Myanmar.
Un total de 16 tempêtes tropicales baptisées se sont formées au-dessus de l’Atlantique. Huit d’entre elles sont devenues des ouragans dont cinq des ouragans majeurs de catégorie 3 ou supérieure (la moyenne est de onze tempêtes tropicales baptisées, dont six ouragans et deux ouragans majeurs). En 2008, la saison des ouragans dans l’Atlantique a été dévastatrice. Elle a fait en effet de nombreuses victimes et entraîné des destructions étendues dans les Caraïbes, en Amérique centrale et aux États-Unis d’Amérique. Pour la première fois de l’histoire, six cyclones tropicaux (Dolly, Edouard, Fay, Gustav, Hanna et Ike) ont atteint les côtes américaines durant une même saison cyclonique et trois ouragans majeurs (Gustav, Ike et Paloma) ont frappé Cuba, ce qui constitue là aussi un record. Hanna, Ike et Gustav, qui ont fait plusieurs centaines de victimes dans les Caraïbes et en particulier en Haïti (500 morts), ont été les ouragans les plus meurtriers de la saison cyclonique.
Un total de 17 tempêtes tropicales ayant reçu un nom se sont formées en 2008 dans le Pacifique oriental, dont sept sont devenues des ouragans et deux des ouragans majeurs (la moyenne est de seize tempêtes tropicales baptisées, neuf ouragans et quatre ouragans majeurs). Un total de 22 tempêtes tropicales ayant reçu un nom ont été observées en 2008 dans le Pacifique Nord-Ouest, contre une moyenne de 27, et 10 d’entre elles entraient dans la catégorie des typhons, la moyenne étant de 14. Ces systèmes dépressionnaires ont concerné essentiellement les Philippines, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, le Viet Nam et le sud-est de la Chine. Pour la première fois depuis 2001, aucun cyclone tropical ayant reçu un nom n’a atteint cette année les côtes japonaises.
L’OMM note par ailleurs que l’étendue de la banquise de l’Arctique a atteint le 14 septembre 2008 son minimum, dans le cycle annuel de fonte et de gel, qui représente en l’occurrence le deuxième niveau le plus bas qui ait été observé depuis le début des mesures par satellite (1979). L’étendue moyenne de la banquise en septembre, valeur standard de référence pour l’étude scientifique des glaces de l’Arctique, était de 4,67 millions de km2, contre 4,3 millions en 2007, valeur la plus basse jamais constatée. Comme la banquise était plus fine en 2008, le volume global de la glace n’a jamais été aussi faible.
L’année 2008 a été marquée par la disparition spectaculaire d’une partie importante - près de 25% - des plates-formes de glace géantes qui bordent l’île d’Ellesmere. D’une épaisseur de 70 mètres, ces plateaux glaciaires couvraient il y a un siècle 9000 km2 dont il ne reste plus aujourd’hui qu’à peine 1000 km2, attestant ainsi la rapidité des changements qui se produisent dans l’Antarctique. Le recul de la banquise amorcé il y a 30 ans n’a fait que se confirmer cette année.
En ce qui concerne le trou dans la couche d’ozone, l’OMM souligne qu’il a atteint une superficie maximale de 27 millions de km2 le 12 septembre, contre plus de 29 millions en 2006, l’année record et 25 millions en 2007. Les variations interannuelles de la taille du trou d’ozone peuvent s’expliquer dans une large mesure par les conditions météorologiques régnant dans la stratosphère.
A consulter sur le site d’Adéquations : notre rubrique Changement climatique