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L’« affaire DSK » et les réactions suscitées : laboratoire pour l’analyse de genre ?Samedi 3 septembre 2011 Ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire DSK », et son traitement médiatique et politique, a constitué une onde de choc. Des prises de conscience ont émergé dans les médias et parmi la classe politique. Les mouvements féministes se sont mobilisés dans leur diversité autour des questions de sexisme, de patriarcat et de violence. On a vu une éclosion de réactions et d’analyses sur la question du genre, dont on trouvera un aperçu ci-dessous… Un débat a été relancé dans les milieux intellectuels sur "le féminisme à la française". |
Quelle qu’en soit l’issue juridique, sur le plan symbolique, l’affaire est emblématique d’une multitude d’enjeux à l’intersection des questions de genre, de classe sociale, d’origine culturelle, de générations ; elle interroge la façon d’agir et l’articulation entre eux des différents pouvoirs, politiques, medias, justice… Ses acteurs ou victimes font figure, malgré eux, de véritables stéréotypes : un homme parmi les plus influents du monde, présidentiable, directeur d’une institution financière (à laquelle les ONG et mouvements altermondialistes reprochent de générer de la misère dans les pays les plus fragiles), une épouse abandonnant sa carrière pour mettre fortune et talent à la disposition de celle de son mari, dont elle pardonne "les frasques", une femme immigrée d’une région parmi les plus pauvres du monde (excisée dans l’enfance, mariée précocement à un cousin, mère dès l’adolescence), cette femme passant en deux jours de la figure d’humble travailleuse irréprochable à celle de mafieuse menteuse prostituée, un procureur et une floppée d’avocats célèbres, tous hommes, sans compter les détectives, un aperçu d’une prison sordide où l’on entasse le « lumpenprolétariat » noir et latino, un logement social dans un quartier déshérité, une résidence de grand luxe dans le quartier le plus branché de la ville…
23 août 2011 : à la demande du procureur le juge a abandonné les poursuites pour crimes sexuels contre Dominique Strauss-Kahn, ce qui clot le volet pénal de l’affaire.
Lire le rapport du procureur sur le site du New York Times
Le rapport traduit en français pour Rue89
Pour le procureur, "La nature des accusations exige que l’on soit en mesure de prouver avec certitude que l’accusé a engagé un acte sexuel avec la plaignante sous la contrainte, et sans son consentement. Après enquête approfondie, il apparaît que la preuve de deux éléments essentiels – l’usage de la force et l’absence de consentement – ne peut reposer que sur le témoignage de la plaignante lors d’un procès.
Les preuves physiques, scientifiques et d’autres natures, indiquent que l’accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante, mais elles ne permettent pas de dire si l’acte a eu lieu sous contrainte et sans consentement. Mis à part la plaignante et l’accusé, il n’y a pas d’autre témoin de l’incident.
Quelle que soit la réalité des faits dans cette affaire, le nombre et la nature des mensonges de la plaignante nous empêchent de faire confiance sa version des faits au-delà de tout doute raisonnable. Si nous ne pouvons la croire sans douter, nous ne pouvons pas demander à un jury de le faire"
Le 8 août, la plaignante a déposé plainte pour agression sexuelle devant un tribunal civil du Bronx, demandant des dommages et intérêts.
Télécharger le document de plainte de Nafissatou Diallo au civil (en français pdf, 19 pages)
1er juillet 2011 : « La justice américaine a décidé de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole, mais sans abandonner les poursuites pour crimes sexuels (...) », voir dépêche AFP
Dominique Strauss Kahn a nié les accusions dans leur totalité et plaidé non coupable lors de l’audience du 6 mai 2011 au tribunal de New York. (Voir les faits qui étaient reprochés à DSK, tels qu’exposés par l’accusation. Libération, édition du 17/05/2011 : >>>>>)
"Selon le Rapport annuel 2009 de l’Observatoire National de la Délinquance (OND), le viol donne lieu à moins de 10% de plaintes, 3% de poursuites judiciaires et entre 1 et 2 % de condamnations. En France on compte 75 000 viols par an, et 2 000 seulement aboutissent à une condamnation. Les 73 000 autres personnes violées seraient-elles des menteuses ? Le plus souvent les accusés sont relaxés au bénéfice du doute. Les charges sont abandonnées et il n’y a pas de procès équitable.
Prouver un viol, revient pour la victime, à donner la preuve absolue de son non consentement. Son passé est fouillé, le fait qu’elle se soit rendue dans tel endroit, dans telle tenue vestimentaire, à telle heure, le fait qu’elle ait hurlé seulement une fois « non », un regard, un silence peuvent être tenu pour potentiel consentement. Alors qui peut être une victime crédible ?" .
Article dans lesnouvellesnews.com 11 septembre 2011, avec le texte des Appels
"Je m’intéresse quant à moi à l’indigence, l’indulgence et l’indécence qui ont marqué la relation médiatique de ce détestable feuilleton.
Et j’y vois le signe que, près d’un demi-siècle après le nouveau combat des femmes pour exister comme individus à part entière, après la réforme du code pénal quant au viol (à l’initiative de Choisir la cause des femmes), leur dignité peut être foulée aux pieds comme dans le passé".
Point de vue de Gisèle Halimi, Le Monde 6 septembre 2011
"Quand l’hebdomadaire VSD et Harris Interactive se piquent de sonder l’opinion sur Anne Sinclair, ça fait très mal à l’image des femmes. L’épouse de Dominique Strauss-Kahn serait l’incarnation de « la femme courage », comme le titre le magazine, repris par la plupart des journaux. Prenez-en de la graine, les filles ! L’image de la femme sacrificielle, que les générations précédentes ont essayé de balayer, est de retour".
Point de vue de Isabelle Germain dans http://www.lesnouvellesnews.fr du 1 septembre 2011
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"Certains hommes considèrent le sexe comme une récompense qui leur est due ; mais aujourd’hui, des acteurs puissants, dans la société et dans la justice, s’opposent à eux et sanctionnent leur comportement. Cela ne signifie pas que les violences sexuelles seront rayées de ce monde ; l’affaire DSK a au contraire montré à quel point le problème est virulent. Toujours est-il que, jamais auparavant, un homme puissant et prestigieux n’avait été ainsi publiquement mis au pilori pour son comportement sexuel agressif."
Article de Inès Kappert dans Die Tageszeitung sur le site du Courrier International 29 août 2011
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"D’une part, un crime est par définition quelque chose que la victime ne peut pas désirer et qui est contraire à la vie commune, à la sociabilité souhaitable. Or, on présume que ce qui est sexuel est désiré par les individus et constitue une des bases de la sociabilité. Présumer que le viol est sexuel et non sexiste sape les bases mêmes des poursuites : quelque chose d’ordinaire ne peut être qualifié de crime, quelque chose de désiré ne peut être dénoncé… ces paradoxes jettent un soupçon latent sur la crédibilité des victimes."
Article de Annie Ferrand sur sisyphe.org 29 août 2011
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Les charges contre Strauss-Kahn n’ont pas été abandonnées en raison d’un doute sur le fait qu’un acte sexuel ait été commis. Elles ont été abandonnées parce que Vance et l’accusation ont jugé que Diallo était devenue un témoin peu crédible du fait des changements apportés dans les détails de sa version des faits, et parce qu’elle avait menti pour obtenir l’asile aux États-Unis, en arrivant de Guinée. Toutefois, lorsqu’on s’en tient aux déclarations de Diallo, son récit est resté depuis le début celui d’une agression sexuelle. (...) Le traitement hargneux subi par Diallo et l’hostilité manifestée envers ses dires sont caractéristiques de ce que de nombreuses femmes doivent subir lorsqu’elles se déclarent victime d’une agression sexuelle".
Publié sur SocialistWorker.org le 29 août 2011 – Traduction Yann Lecrivain http://www.contretemps.eu/ >>>>>
"75 000 femmes sont violées chaque année en France. Beaucoup d’entre elles renoncent à parler sous la pression de l’entourage ou sous le poids du tabou : seules 10 % de femmes victimes portent plainte. (...) Dans les faits, le viol reste souvent impuni : seuls 2% des auteurs sont condamnés. Les peines relèvent parfois davantage du symbole que de la sanction tant elles peuvent être légères.(...) Or, nous le rappelons une fois encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise victime. Rien de ce qu’une femme a fait ou dit dans le passé ne devrait permettre de minorer la violence qu’elle a subi"
Communiqué de Osez le Féminisme du 23 août 2011
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"Dans cette affaire, trois éléments sont venus nous rappeler que l’établissement d’une vérité est indissociable des rapports de pouvoir. Le premier touche bien sûr, puisqu’il s’agit de viol, au sexe – soit à la fois à la sexualité et au genre. On retrouve une logique bien connue des féministes : s’il est juste que l’accusé soit présumé innocent, trop souvent, la plaignante n’est-elle pas présumée coupable ? On demande à l’accusatrice (et non à l’accusé) d’être irréprochable, et d’abord sexuellement. La crédibilité de la femme est donc un enjeu, plus que celle de l’homme. C’est ainsi que, pour le procureur, les informations qui ont circulé sur leur vie sexuelle auront nui à Nafissatou Diallo (depuis la rumeur de sida jusqu’aux allégations de prostitution) bien plus qu’à Dominique Strauss-Kahn (des rumeurs sur son libertinage jusqu’à la plainte pour tentative de viol déposée en France par Tristane Banon)".
Eric Fassin, chercheur, 25 août 2011
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"Chaque jour, cela arrive à des plaignantes. Elles ne sont pas crues, on classe sans suite les affaires, pour « manque de preuves », quand on ne les accuse pas en retour de dénonciation calomnieuse (ce qui normalement, ne devrait plus être possible désormais). (...) Chaque jour, la vie de ces victimes est épluchée, on guette leur moindre mensonge, leur moindre incohérence, pour tenter de remettre en cause leur plainte.
En face, les accusés ou mis en examen sont-ils soumis au même interrogatoire ? À la même mise en cause de leur crédibilité ? Tant mieux s’ils sont présumés innocents, mais pour faire la justice, peut-on se contenter de leur phrase : « elle était consentante » ? Ne doit-on pas aussi les interroger ? Sur comment ce consentement s’est manifesté ? Car le présumé consentement, ça n’existe pas. Et céder ce n’est pas consentir, ni désirer. Le présumé non-consentement, dans la tête des hommes lui, pourrait peut-être exister ?"
Texte co-signé par Sandrine Goldschmidt journaliste et militante féministe et Muriel Salmona psychiatre-psychothérapeute, 22 août 2011
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Pétition en ligne
Les commentateurs avaient beaucoup glosé sur la vidéo de Nafissatou Diallo, où elle racontait son viol supposé : pas crédible, surjouée... Peggy Sastre a eu la bonne idée de la regarder à froid, un mois plus tard.
"Voilà donc ce qui passe mal : un individu parlant une langue qu’il ne maîtrise pas, décrivant un événement qu’il aurait voulu ne jamais avoir à vivre, dans un environnement et selon des codes avec lesquels il pensait ne rien avoir à faire. La victime n’est pas médiatisable, la victime n’est pas vendable, la victime n’est pas crédible. Voici ce que l’on entend aujourd’hui – ou ce que j’entends, aujourd’hui, de mon côté de la "meute".
Les moments les plus intéressants (...) ne sont pas, à tout prendre, ceux où elle détaille le viol et ses circonstances, mais ceux où elle parle de sa joie d’être aux États-Unis, de pouvoir y travailler, de pouvoir jouir d’une assurance santé pour elle et sa fille". (...)
Au lendemain de la diffusion de cette vidéo, ses spectateurs ont été nombreux (...) à dire que Nafissatou en faisait trop. Quelle était trop éplorée, trop angoissée, trop détruite, trop bancale. (...)
En réalité, les commentaires ont été exactement identiques à ceux glosant sur le passage de Tristane Banon chez Ardisson – sauf qu’elle, elle n’en faisait pas assez. Elle était trop détachée, trop rigolarde, trop claire, trop insouciante, trop précise...
Le problème, c’est qu’il n’y a pas de bonne façon de parler de viol, et toutes les victimes de violences sexuelles sont a priori louches, tant l’autre problème, le problème surplombant peut-être, c’est qu’il n’y a pas de bonne façon de parler de sexe (...) ".
Contribution Peggy Sastre dans le plusnouvelsobs, 28 août 2011
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Voir l’interview de Nafissatou Diallo sur ABCnews
"Si le sexe et la politique constituent à l’évidence les ingrédients de base de l’"affaire DSK", son scénario peut aussi se lire comme une formidable parabole sur la béance du fossé Nord-Sud, les déchirements liés à l’immigration et à la société de l’information à deux vitesses. (...). Ce que les Occidentaux perçoivent comme une fascinante intrigue politico-judiciaire est vu par beaucoup d’Africains aussi comme le symbole de l’affrontement entre ceux qui mènent le monde et ceux qui sont soumis à leur loi". (...)
"les probables mensonges de l’émigrante Nafissatou Diallo, considérés en Occident comme des infractions aux lois sur l’immigration, paraissent relever de la stricte nécessité aux yeux des masses africaines qui rêvent de fuir".
Point de vue de Philippe Bernard (service international) dans Le Monde du 26 juillet 2011
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« Pan Suiming est reconnu en Chine et à l’étranger comme un des plus grands spécialistes de la sexualité. Défenseur majeur de la liberté sexuelle, Pan Suiming est professeur de sociologie à l’Université du Peuple à Pékin, où il dirige l’Institut de la Sexualité et du Genre qu’il a fondé en 1993. A la lumière des questions soulevées par l’affaire DSK en France, Lucas Monteil, spécialiste des questions de genre et de sexualité en Chine, l’a interrogé sur un aspect méconnu du géant... »
Interview de Pan Suiming sur le blog Observatoire de la diversité du 21 juillet 2011
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« (...) Ainsi donc nous nous serions trompés, nous aurions mieux fait de nous taire, plutôt que de dénoncer l’ancestrale connivence entre sexe et pouvoir et, par là-même, la longue et pérenne subordination des femmes au désir masculin ».
Contribution de Marie-Joseph Bertini, Philosophe et essayiste, professeure des universités dans http://www.egalite-infos.fr/ du 22 juillet 2011
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« (...) S’il était prouvé que Nafissatou Diallo avait menti, ce serait un camouflet pour la justice, une délivrance pour DSK et ses proches après une terrible épreuve, ainsi qu’un coup très dur porté aux femmes victimes de viol. Il faudrait alors qu’une majorité de voix s’élève pour ne pas abandonner le combat contre le sexisme et le viol. Nous assisterions à un véritable "backlash", pour reprendre le titre du célèbre best-seller féministe de Susan Faludi, si la parole des femmes violées devenait plus suspecte encore qu’avant l’"affaire". Nous ne voulons pas y croire. »
Tribune de Clémentine Autain, codirectrice du mensuel Regards et Audrey Pulvar, journaliste, dans Le Monde du 5 juillet 2011
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« C’est une intuition plus qu’une étude scientifique : mais avez-vous remarqué la différence de réactions entre hommes et femmes aux derniers développements de l’affaire DSK ? Les premiers, me semble-t-il, sont plus prompts à tourner la page en considérant d’ores et déjà le dossier comme clos, tandis que les secondes conservent un goût amer face à tout ce que cette affaire a fait remonter à la surface (...) »
Par Pierre Haski dans Rue89 le 3 juin 2011 >>>>>
« (...) Que la femme de chambre ait menti ne change rien ? "Si les journalistes viennent nous voir aujourd’hui pour qu’on leur parle de DSK, s’ils pensent que ce ’coup de théâtre’ modifie notre façon de voir les choses, ils se trompent !", fait mine de s’énerver la jeune dirigeante. "Pourquoi a-t-il fallu attendre cette affaire pour qu’on nous invite sur les plateaux de télé ? poursuit-elle. Nous existons depuis deux ans. Le Planning familial depuis des décennies. Ce n’est pas nous, qui surfons sur la vague. Pourquoi faut-il l’affaire DSK pour que la classe politique et le monde de la presse ’découvrent’ qu’il y a 75 000 femmes violées en France, chaque année ? Que l’inégalité professionnelle demeure la règle ? Que la parité est un mirage ?" (...) »
Article de Catherine Simon dans Le Monde du 3 juillet 2011 >>>>>
« "Et s’il a sauté une femme de chambre, ça ne nous regarde pas". Grande classe d’Olivier Mazerolle, journaliste sur BFM TV qui s’exprimait ainsi en commentant la décision de libérer DSK vendredi 1er juillet. Pour le voir : www.twitvid.com/7KG5D.
Les accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn se dégonflent, mais ce qui reste constant dans les commentaires sur cette affaire, c’est ce mépris des femmes et cette façon de minimiser ou de requalifier les violences subies par les femmes (...) »
Article publié sur www.lesnouvellesnews.fr >>>>>
(...) « Ne retenez pas seulement "en fait, c’était une prostituée" ; ni même "en fait, selon le New York Post c’était une prostituée", mais mobilisez vos neurones pour retenir la proposition entière : "En fait, selon des détectives employés par la défense de DSK, et dont le New York Post prétend qu’ils lui ont parlé, c’était une prostituée" (...) »
Point de vue de Daniel Schneidermann dans Rue89 le 4 juillet 2011 >>>>>
Un reportage dans La Voix du Nord du 4 juillet 2011 >>>>>
Ce recueil de textes de féministes en réaction aux petites phrases et attitudes de la classe politique et des médias au moment de la révélation de l’affaire DSK, coordonné par Christine Delphy, est paru le 1er septembre aux éditions Syllepse, Nouvelles questions féministes.
Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent !
« Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du "il n’y a pas mort d’homme" au "troussage de domestique" en passant par "c’est un tort d’aimer les femmes ?" ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.
Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés » (...)
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« (...) la classe politique s’émeut sur le sort réservé à Dominique Strauss Kahn sans penser une seconde à la souffrance qu’endure cette femme qui a subi peut être une tentative de viol et une agression sexuelle (...) la France a toujours un problème avec son appréhension des violences faites aux femmes (...) » >>>>>
Le Collectif national pour les droits des femmes relaie une pétition lancée par des féministes des Etats Unis, qui déclarent notamment : « Pour nous, en tant que féministes, l’arrestation de l’ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle, est l’occasion d’accroître la prise de conscience du public et d’attirer l’attention sur la nécessité de relancer la lutte contre la violence sexuelle, non seulement aux Etats-Unis, où il a été arrêté, et en France, où les médias et nombre de personnalités en vue le dépeignent comme la victime, mais également dans le monde entier (...) » >>>>>
« Promouvoir une culture de l’égalité.
Le Laboratoire de l’égalité déplore la persistance de stéréotypes sexistes dans les discours de certaines personnalités politiques et de leaders d’opinion, relayés sans recul par certains médias, et qui semblent bien rétrogrades au regard des attentes des Françaises et des Français en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Ces prises de position sont la conséquence de l’absence de parité dans notre monde politique et économique, où la présence masculine, et en conséquence les voix masculines, sont majoritaires (...) » >>>>>
« Les personnes beaucoup trop nombreuses, qui immédiatement, dans un réflexe d’auto protection ont manifesté leur soutien à M. Dominique Strauss-Kahn, nous renseignent sur l’état de notre capacité à situer les crimes sexuels dans notre conscience collective.
L’ordre sexuel du système patriarcat et la domination masculine ont, de nos jours, encore une telle emprise sur notre société que seule les voies solidaires au présumé coupables se sont faites immédiatement entendre dans les médias et les déclarations de politiques qui se sont déconsidérés en la circonstance (...) » >>>>>
... publie un « coup de gueule » signé Catherine Albertini, qui écrit notamment : « (...) Il me semble que le respect de la parole de la victime, l’importance du dol qu’elle a subi, s’imposent avec force, eux aussi, au monde des puissants un peu vite enclins à la victimisation du présumé innocent d’un crime grave qui n’a rien à voir ni avec la drague, ni la séduction, ni le libertinage (...) » >>>>>
... publie sur son site cite une analyse « L’"affaire Strauss-Kahn" : confusion des genres ».
« (...) Pour faire avancer la liberté sexuelle, en France comme outre-Atlantique, il importe de supprimer toute confusion : seul le consentement mutuel entre adultes vaut en matière de relations sexuelles. Le viol est un crime. Et ce, quel que soit le statut social des protagonistes (...) » ; Béatrice Gamba, Mix-Cité Paris ; Emmanuelle Piet, Collectif féministe contre le viol >>>>>
... publie un édito sur son site : « Pour une classe politique ni pute ni soumise, brisons la loi du silence »
« Depuis l’inculpation de Dominique Strauss Kahn, éminent patron du FMI, pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration, les réactions des différents responsables politiques nous inquiètent sur l’omerta et la loi du silence qui règnent au sein de la classe politique (...) » >>>>>
... publie un Edito de Maudy Piot, « Non à la banalisation du viol »
« L’association (...) tient à exprimer son indignation face aux commentaires de l’affaire Strauss-Kahn tendant à minimiser et à banaliser la réalité du viol, oubliant que le viol est un crime, en France, depuis 1810 et qu’il est passible de 15 ans de réclusion criminelle depuis 1980 (...) » >>>>>
... publient des images et du son pris à l’occasion de la manif du 22 mai, des dessins, de nombreux liens vers des médias, sites et blogs qui traient de "l’affaire DSK" >>>>>
« Affaire DSK - Au-delà des prises de position, il faut que les lois changent. (...) Au-delà de ces prises de position liées à l’actualité, pour que les droits des femmes avancent, il faut que les politiques s’en saisissent et modifient les lois. La CLEF regrette que les actions n’avancent pas au rythme des besoins et des attentes des Françaises et des Français, particulièrement en matière d’égalité professionnelle, de lutte contre les violences, de prostitution et de défense des droits sexuels et reproductifs (...) » >>>>>
(communiqué publié sur le site sisyphe.org)
Feminism ? A Foreign Import ; cet article du 20 mai de Joan Scott dans le New York Times a (re)lancé une polémique sur le "féminisme à la française".
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L’article d’Irène Théry dans Le Monde, qui y répond : "Un féminisme à la française" a entrainé de multiples réactions, notamment son analyse des rapports de "séduction", sa mention des "plaisirs asymétriques de la séduction".
« (...) C’était le choc de deux figures, deux symboles, deux incarnations si extrêmes des inégalités du monde contemporain, que la réalité semblait dépasser la fiction. Elle, une femme de chambre immigrée d’origine guinéenne, pauvre, vivant dans un logement social du Bronx, veuve, mère de famille monoparentale. Lui : un des représentants les plus connus du monde très fermé de la haute finance internationale, une figure de la politique française, de l’intelligentsia de gauche, une incarnation aussi, de la réussite sociale, de l’entre-soi des riches et de la jouissance facile. La femme de chambre et le financier, ou le choc de celui qui avait tout et de celle qui n’était rien.
Dans ce face à face presque mythique, les individus singuliers disparaissent, absorbés par tout ce qu’incarnent les personnages. C’est pourquoi il y a quelque chose d’épique dans ce qui s’est passé. En prenant en considération la parole d’une simple femme de chambre et en lui accordant la présomption de véracité, la police new-yorkaise n’a pas seulement démontré qu’elle pouvait en quatre heures renverser l’ordre du pouvoir et saisir au collet le puissant financier. Elle a aussi mis en scène une sorte de condensé inouï des incertitudes, des injustices et des espoirs de notre temps, et engagé un processus où vont venir s’engouffrer toutes les passions qui meuvent les sociétés démocratiques (...) »
Irène Théry, directrice d’études à l’EHESS, dans Le Monde du 23/05/2011 >>>>>
(...)"La nouveauté est que l’on puisse se saisir de l’affaire DSK pour tenter de disqualifier moralement une certaine approche de la question des sexes en sciences sociales, son refus du schéma dominants-dominées, son souci d’inscrire les statuts respectifs des hommes et des femmes dans la complexité du tissu social, son ambition aussi d’inscrire les relations sexuées au sein d’une vaste histoire des processus démocratiques, sans confondre enjeux de moeurs et enjeux de droit". (...)"Mon sentiment est que, par-delà mes convictions, le féminisme à la française est toujours vivant. Il est fait d’une certaine façon de vivre et pas seulement de penser, qui refuse les impasses du politiquement correct, veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu des du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés".
Irène Théry, directrice d’études à l’EHESS, dans Le Monde du 28/05/2011 : « Un féminisme à la française »>>>>>
Il n’est pas étonnant que le cas de Dominique Strauss-Kahn ait autant troublé les partisans d’une idéologie dans laquelle la séduction tient une place aussi déterminante. Car il ne s’agit pas seulement de la sexualité ou de la vie privée, ni même de ce qui compte en matière de consentement ; il ne s’agit pas seulement du droit des hommes et de la soumission des femmes. Ce qui se joue dans cette affaire est la question de savoir comment la différence et l’égalité sont appréhendées dans le contexte de l’identité nationale française.
Réaction de Joan Scott "Féminisme à la française" d’Irère Théry dans Libération le 9 juin >>>>>
"Nous refusons de considérer que la revendication de l’égalité épuise la question des relations entre les hommes et les femmes, et que (horresco referens) nous n’hésitons pas à jouer de l’héritage culturel pour mieux comprendre cette inépuisable question.
De là, sans doute, notre attachement à la littérature française, qui nous a légué des nuances infinies : amour tendre, galant, libertin, romantique… Si l’on peut vivre à la fois, comme l’a écrit Irène Théry dans une formule qui scandalise Joan Scott, « le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés », c’est grâce à ces modèles si variés de comportement. A eux tous, ils forment une précieuse ressource pour l’agrément, l’ornement et la compréhension de nos vies, c’est-à-dire pour le plaisir, la beauté, l’examen de soi. Rien d’étonnant si les femmes en tirent des ressources pour penser leurs conduites : cette grande culture donne de la marge et du jeu"
Réponse de Claude Habib Paris-III, Mona Ozouf CNRS, Philippe Raynaud Paris-II et Irène Théry EHESS dans Libération le 17 juin >>>>>
En incorporant à la pratique de la séduction les emportements du désir, ou en suggérant (comme le fait Raynaud) que « la galanterie… compense l’inégalité des sexes par la politesse, par le respect et par la générosité », ces auteurs tentent de rendre opaques, en les voilant de rose, les problèmes créés par un rapport de forces inégales.
Ces problèmes ont été au cœur des batailles menées par des générations de féministes qui, refusant de voir les femmes réduites à leur corps, ont demandé à bénéficier non pas d’un traitement séparé, mais d’un traitement égal. Elles voulaient que les femmes et les hommes soient traités à égalité, sur tous les plans. C’est en cela qu’elles étaient, selon les critères républicains, des universalistes. Le différentialisme défendu par Habib et ses collègues est aux racines de l’inégalité contre laquelle des féministes françaises luttent depuis si longtemps. Si la séduction représente la clé théorique des relations entre les sexes, alors l’inégalité dans tous les domaines de la vie politique et sociale - non pas seulement au lit ou dans la famille - en est le résultat inévitable.
Complément de réaction de Joan Scott dans Libération le 22 juin >>>>>
"(...) Bref, les féministes américaines crieraient au viol, tandis que les Françaises goûteraient le jeu de séduction.
L’affaire DSK vient gâter cette image d’Epinal. Comment un "dragueur lourd" pourrait-il encore évoquer la légèreté galante ? La séduction d’antan paraît décidément moins séduisante… Les thuriféraires de la singularité nationale invoquent encore Madame de Merteuil ; mais c’est oublier qu’elle-même rappelait à Valmont la violente injustice de la séduction : "Pour vous autres, hommes, les défaites ne sont que des succès de moins. Dans cette partie si inégale, notre fortune est de ne pas perdre, et votre malheur de ne pas gagner." (...) "Sans doute faut-il renoncer au fantasme d’affranchir le sexe du pouvoir : la séduction vise une emprise sur l’objet désiré, à condition toutefois qu’il existe aussi en tant que sujet de désir"
Point de vue d’Eric Fassin, chercheur, dans Le Monde "L’après DSK, pour une séduction féministe >>>>>
"Sous couvert de défendre une « singularité française » contre le « féminisme américain », c’est le féminisme en général, et notamment le féminisme français, qui constituait l’objet de leur vindicte" (...) Bref, une idéologie qui en appelle tantôt à l’ordre « naturel » des choses, tantôt à notre « culture nationale » - ce qui signifie, dans les deux cas, à l’ordre politique ancien - contre une pensée qui regarde les réalités du monde social comme un ensemble de constructions historiques qu’il convient de défaire et de transformer. Une tentative de restauration réactionnaire dressée contre l’activité démocratique et émancipatrice. Une banale pensée de droite, contre la pensée de gauche".
Point de vue de Didier Eribon Fassin, professeur à l’université d’Amiens, dans Libération du 22 juin "Féminisme à la française ou néoconservatisme" >>>>>
"Etrange que la séduction soit présentée comme le pilier de la réconciliation des « sexes ». Etrange que la séduction apparaisse comme une réponse politique à l’heure où la violence conjugale, l’écart des salaires et des retraites, le chômage des femmes et d’autres inégalités constituent encore et toujours le lot quotidien de la majorité des Françaises. Etrange encore qu’au moment où le féminisme constitue une internationale nouvelle manière, la séduction serve de socle au « féminisme français ».
Au lieu de nous réfugier dans une illusion d’« exceptionnalité », il nous faut dialoguer avec toutes les formes de féminismes. Y compris, pourquoi pas, avec ce « féminisme français », à condition qu’il n’ait pas l’ambition de vouloir représenter l’ensemble du féminisme en France. La renationalisation qu’il propose constituerait plutôt une consolidation de son aile conservatrice, ou une déclinaison nouvelle au sein de la nébuleuse féministe actuelle".
Réponse de Laure Bereni, sociologue, Rose-Marie Lagrave, sociologue, Sébastien Roux sociologue, Eleni Varikas Politiste "Le féminisme à la française, ça n’existe pas" dans Libération le 30 juin >>>>>
"Or je dois faire remarquer avec force que sur la notion de "féminisme a la française" mon article indiquait très clairement son but : non pas promouvoir une sorte de nationalisme féministe (pourquoi donc ?) , mais tout simplement relever le gant et "retourner le stigmate" après les attaques francophobes et sexistes qui s’en sont prises dès les premiers jours de l’affaire DSK, dans le New York Times, aux femmes françaises en général, et aux féministes universalistes "à la française" en particulier (dans le texte de J. Scott). On ne peut rien comprendre à ces débats si on n’a pas en tête la différence entre les contexte français et americains ici et maintenant,dans le cadre de l’affaire DSK". (...) "La question posée est donc celle – et c’est ce que j’écris – d’une approche du consentement qui soit à la fois intransigeante en matière de consentement, et capable de ne pas réduire la séduction à une simple manipulation du faible par le fort, ou de la femme par l’homme, ce que faisait justement Scott dans son premier papier du New York Times, celui qui a déclenché toute cette polémique".
Réponse d’Irène Théry sur le site arretssurimage.net >>>>>
"La morale de ces morales, article du blog féministe collectif Les Entrailles de Mademoiselle, 12 juin, analyse critique des articles d’Irène Théry >>>>>
"Affaire DSK, féminisme et exception française, tribune d’Éliane Viennot, Université Jean Monnet & Institut universitaire de France. Vice-présidente de l’Institut Emilie du Châtelet dans http://www.egalite-infos.fr/ 13 juillet 2011 >>>>>
"D’une violence à l’autre", Entretien avec Natacha Chetcuti, sociologue et docteure en anthropologie sociale, chercheuse en contrat post-doctoral à l’INSERM dans l’équipe Genre, santé sexuelle et reproductive, réalisé entre le 4 juin et le 10 juillet par Salima Amari, Aminata M Baye, Sylvie Duverger et Caterina Rea, sur le blog féministes en tous genres >>>>>
Sous le titre « Qui accuse qui dans l’affaire Strauss-Kahn ? » :
(...) « Sur cet aspect du sexisme, beaucoup de choses ont été dites et d’autres le seront. Mais l’aspect juridique n’a pas été évoqué. Ou plutôt, quand il est évoqué dans les médias, nous avons droit à des célébrations du système judiciaire français, opposé aux mœurs aussi brutales qu’étranges des "Américains", et non à des explications sereines, aux informations auxquelles nous avons droit (...) Ce qui est frappant, depuis une semaine que les journalistes de la presse écrite et de la télévision consacrent la majeure partie du temps des infos à l’affaire, citant celui-ci ou invitant celui-là, c’est d’une part l’ignorance généralisée quant aux principes du droit pénal appliqué aux Etats-Unis – mais aussi en France – et d’autre part une confusion entre procédures pénales et procédures civiles, aux Etats-Unis – mais aussi en France » (...) >>>>>
Sous le titre « Natacha Henry : "Les journalistes ne sont pas obligés de véhiculer des stéréotypes sexistes" » :
« (...) Lorsqu’on va faire un reportage à l’hôpital, par exemple, on n’est pas obligé d’interroger "le professeur Jean Dupont" et "une infirmière". Les journalistes ne sont pas obligés de véhiculer des stéréotypes sexistes. Pourquoi ne seraient-ils pas là pour contribuer à transformer la société ? (...) L’affaire DSK change tout. Elle a été l’occasion d’une mise en avant du ringardisme de certains intellectuels français totalement sexistes, à qui l’on donne beaucoup la parole dans les médias. Et ce qui a changé, c’est que tout le grand public a été d’accord avec les féministes pour dire qu’il y en avait assez des propos tenus par BHL, Jean-François Kahn ou Jack Lang, notamment. La masse critique a basculé. Pour la première fois, les féministes sont officiellement du côté de la modernité. Grâce à cette histoire là, je suis très optimiste. » >>>>>
Interview de Natacha Henry, journaliste et écrivaine, par Isabelle Maradan, le 24 mai 2011
Sous le titre « Aux Etats-Unis, c’est l’agresseur qui est surexposé. En France, c’est la victime ! » :
« (...) Aux Etats-Unis, il y a une surexposition de l’auteur et une sous-exposition de la victime. Il est notable que l’auteur est livré en pâture aux médias, ce qui est interdit en France (...) il y a ce que l’on pourrait appeler la présomption de crédibilité des propos de la victime (...) En France, c’est l’inverse total, le système pénal s’appuie sur l’exposition de la victime présumée. Le principe de présomption d’innocence est beaucoup mieux protégé (...) Les femmes [qui ont été violées] se sentent dévalorisées, elles ont honte, elles ont peur, elles ont perdu leur identité. On est face à des femmes amputées. Le viol est un meurtre psychique (...) La liberté des femmes pose question dans les dossiers de viol (...) Le procès DSK amène un mouvement en faveur de la crédibilité de la parole des victimes. Une femme de ménage va faire bouger la cause des femmes, va faire bouger les lignes. »
Interview d’Isabelle Steyer, avocate pénaliste spécialiste des affaires de violences faites aux femmes, par Caroline FLEPP sur le site egalite-infos.fr, le 1er juin 2011 >>>>>
Sous le titre « L’affaire DSK et l’omerta sur les violences sexuelles » :
« "J’ai empêché ma fille de porter plainte" : une élue socialiste, dont la fille aurait été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn, regrette aujourd’hui son silence. Comme dans bien des cas de viol, la victime s’est tue. Pour préserver la paix. Celle du coupable.
Les faits qui ont conduit à l’arrestation de Dominique Strauss Khan à New York ne sont pas encore clairement connus, mais le discours médiatique qui entoure cette affaire confirme une nouvelle fois que, de ce côté-ci de l’Atlantique, en cas de viol ou de harcèlement sexuel, le coupable présumé est vite transformé en victime et vice-versa (...) » >>>>>
Écrit par Isabelle Germain, lundi 16 Mai 2011
Sous le titre « Comment les victimes deviennent les coupables, ou le traitement médiatique des violences faites aux femmes : l’exemple de l’affaire DSK » :
« L’encre coule et la salive dégouline à propos de l’enième affaire "Strauss-Kahn". Complot ou pas complot telle semble être la question qui agite le débat public. Que ce soit au bistrot du coin, dans la "classe politique" ou dans les grands médias, l’euphémisme le dispute à l’ouvertement sexiste, le médiocre côtoie le stupide (...) » >>>>>
Sous le titre « Du voile intégral à l’affaire DSK : qui montre son vrai visage ? »
« (...) Et l’on voudrait croire que le déferlement de sexisme de ces derniers jours autour de "l’affaire DSK" est nouveau. Mais non ! Il se révèle à nouveau. C’est juste que, face à l’inculpation pour tentative de viol et séquestration (entre autres) de l’un de leurs pairs : bien né, richissime, bien blanc, bien puissant, beaucoup de ces mêmes hommes se lèvent maintenant comme un seul homme (c’est vraiment le cas de le dire) pour le défendre (...) » >>>>>
En vidéo et en chanson, sur le blog "mauvaise herbe" : « un p’tit viol sympa » (extrait de l’émission "Arrêt sur image") >>>>>
Sous le titre « DSK inculpé de "tentative de viol" à New York » :
« (...) Les médias et les politiques connaissent depuis longtemps les appétits sexuels irrépressibles de DSK dont le comportement à l’égard des femmes est à tout le moins "inapproprié" (en France, on préfère dire qu’il est un "séducteur invétéré"). Pour l’avoir écrit en juillet 2007, sur ce blog, j’avais encouru les foudres de certains de mes collègues et d’une partie de la classe politique, sans parler de quelques internautes, qui estimaient que j’empiétais sur la "vie privée" d’un politique (...) » >>>>>
Sous le titre « Et la présomption de victime ? »
« "Indignez-vous" ? Je le suis, indigné, par les réactions politico-médiatiques manifestant "la stupeur", "l’incrédulité", affirmant que "tout cela ne ressemble en rien à DSK", voire évoquant un "complot" … alors que dans le même temps on n’entend rien, aucune marque de respect, aucune solidarité avec la "femme de chambre", comme ils disent – hormis quelques questions soupçonneuses à son égard (...) » >>>>>
Sous le titre « DSK et les hypocrites. Après Polanski, DSK sert de révélateur » :
« (...) Une fois de plus est entretenue la confusion entre le désir sexuel et le besoin pathologique de dominer violemment. Ce qui est bon pour le nevropathe drogué à la prostitution c’est qu’il paie. Ce qui est bon pour le violeur c’est qu’il prend de force. Rien à voir avec le désir.
Ce qui frappe, c’est que l’homme menotté a un visage connu, c’est qu’il représente une catégorie sociale qui fixe les règles, qui préside aux choix politiques nationaux et même ici internationaux. Il faut tout à coup accepter l’idée qu’il s’agit d’hommes et de femmes avec les mêmes problèmes, pulsions, manies, angoisses. Une sorte de caste d’intouchables mais à l’envers. » >>>>>
Sous le titre « De l’affaire DSK comme troussage de domestique : Jean-François Kahn et l’inconscient machiste français » :
« Un vent de panique s’est soudain emparé de la caste des oligarques français : il serait désormais interdit, à ce qu’on raconte, de sauter librement ces êtres naturellement inférieurs que sont les femmes, et tout spécialement ces doubles inférieures – sociales et sexuelles – que sont les femmes de chambre, les caméristes, les blanchisseuses, les repasseuses et autres femmes de ménage ! Stupeur. Indignation. Tremblements dans les caleçons. Comment cela ? (...) » : >>>>>
Sous le titre « FMI, lamentable symbole d’un système capitaliste et patriarcal » :
« Depuis quelques jours, tous les médias internationaux relatent l’information d’une possible agression sexuelle par Dominique Strauss Kahn à New York et la photo du directeur général du FMI menotté a fait le tour du monde. Sans nous prononcer sur son éventuelle culpabilité, nous voulons dénoncer un autre scandale : celui de l’action même du FMI (...)
Le système international en place aujourd’hui est non seulement capitaliste, mais aussi patriarcal et machiste. Seuls des hommes président jusqu’ici des institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce.
Le machisme et le caractère patriarcal vont automatiquement de pair avec des comportements de domination, de harcèlement ou de violence sexuelle. Indépendamment de la responsabilité réelle ou non de DSK dans l’affaire actuellement médiatisée, la banalisation de tels comportements doit être dénoncée. La lutte contre le capitalisme est indissociable de celle contre un système patriarcal tant ces systèmes de domination ont des racines communes et s’alimentent mutuellement (...) » >>>>>
Le 18 mai 2011 par Stéphanie Jacquemont, Damien Millet, Eric Toussaint, Christine Vanden Daelen
Sous le titre « Affaire DSK : la double présomption d’innocence » :
« (...) Dans les années 1970 il était encore courant que la plainte d’une femme pour viol soit considérée a priori mensongère, et beaucoup de commissariats accueillaient les femmes de façon si humiliante que les victimes ne portaient pas plainte. Je me souviens avoir participé à des meetings organisé par le Mouvement des Femmes pour la défense des droits des femmes violées. Depuis, un bon bout de chemin a été fait, et la plainte des femmes victimes est au moins écoutée. Quelle régression depuis dimanche ! (...) » >>>>>
Second billet sur la même affaire, 23 mai : >>>>>
Sous le titre « Affaire DSK : faites entrer l’accusée » :
« Le procès n’a pas encore commencé que la coupable est déjà connue. Nafissatou Diallo (c’est son nom) passera le reste de sa vie à regretter ce maudit jour où elle a rencontré DSK. Que le tribunal lui donne raison ou pas, son destin est scellé : ce sera dorénavant celui d’une paria condamnée à raser les murs et à subir la vindicte des puissants, les regards des vicelards et les chuchotements des bigots. La femme dans ce genre de situation est toujours la suspecte : toutes putes, toutes légères, toutes aguicheuses, est-ce vraiment un cliché ? (...) » >>>>>
Par Tierno Monénembo, 4 juin 2011
Sous le titre « Ce que je sais de Dominique Strauss-Kahn » :
« (...) Et ce que je sais, encore, c’est que le Strauss-Kahn que je connais, le Strauss-Kahn dont je suis l’ami depuis vingt cinq ans et dont je resterai l’ami, ne ressemble pas au monstre, à la bête insatiable et maléfique, à l’homme des cavernes, que l’on nous décrit désormais un peu partout : séducteur, sûrement ; charmeur, ami des femmes et, d’abord, de la sienne, naturellement ; mais ce personnage brutal et violent, cet animal sauvage, ce primate, bien évidemment non, c’est absurde.
J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre (...) » >>>>>
Bernard-Henri Lévy [Bernard-Henri Lévy est directeur du comité de rédaction de laregledujeu.org]
Voir aussi sur le même site, du même auteur : « Affaire Strauss-Kahn : question de principe » >>>>>
"Le modèle archaïque s’appuie sur quatre piliers : 1) l’impossibilité pour la femme de disposer librement de son corps ; 2) l’impossibilité d’accéder au savoir - lequel ouvre à l’esprit critique et donc à l’émancipation ; 3) l’impossibilité d’accéder au pouvoir ; 4) le mépris, enfin, qui lie l’ensemble en lui donnant son efficacité et sa cohérence." "Ce sur quoi on a encore politiquement fort peu travaillé, et qui est fondamental, est ce quatrième pilier : la dévalorisation, le mépris, le dénigrement de la partie opprimée justifiant la domination".
"L’affaire DSK a montré que les femmes ont encore un statut inférieur" Rencontre avec Françoise Héritier Le Figaro du 4 juillet 2011
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"Les trois semaines qui ont séparé l’arrestation de DSK le 14 mai et son audience devant le juge le 6 juin, ont vu réapparaître une question d’ordinaire peu présente dans le discours journalistique en France : celle du féminisme. Or, ce qui aurait pu constituer une prise de conscience féconde des nouveaux questionnements liés aux rapports de genre s’est dilué, au fil des jours, dans le prolongement des déplorations sur un machisme français de type culturel – donc immuable".
Par Aurélie Olivesi dans egalite-infos.fr, 27 juin 2011 >>>>>
"Ce qu’il est convenu d’appeler désormais "l’affaire DSK" peut fort bien avoir pour effet immédiat la mise à mal d’une omerta millénaire. Sans préjuger de la culpabilité ou de l’innocence de celui par qui le séisme est arrivé, il devient - inconsciemment - du fait d’un système judiciaire exceptionnel - le révélateur de pratiques sexuelles masculines ancestrales, banalisées - mais destructrices - couvertes jusqu’ici par des silences, des sourires entendus, de la majeure partie de la gent masculine de la société française, et aussi d’une part non négligeable de la gent féminine".
Par Yvette Roudy dans Le Monde, 28 juin 2011 >>>>>
« (...) Deux députées UMP voulaient récuser l’image d’une Assemblée caricaturée en repaire de machistes depuis l’affaire DSK. Mais des collaborateurs parlementaires sont venus soulever les abus de pouvoir dont sont victimes certains de leurs collègues (...) »
Par Laure Equy dans Libération, 7 juin 2011 >>>>>
« (...) Selon Souleymane Diallo (sans lien de parenté avec la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn), Nafissatou Diallo est une "femme honnête et travailleuse, ne songeant qu’à assurer les études et l’avenir de sa fille âgée de 16 ans".
"Cela ne se fait pas de travailler dans un hôtel"
Pourtant, assure-t-il, son emploi au Sofitel la distingue des Guinéennes émigrées aux Etats-Unis, en particulier de celles qui appartiennent, comme elle, à l’ethnie peule : "Je n’en connais aucune autre qui occupe ce genre d’emploi. Ici, les femmes peules travaillent avec leurs maris dans leurs propres petits commerces ou restaurants. Ou alors elles sont employées par des associations d’aide ménagère auprès de personnes âgées. Dans la culture peule, cela ne se fait pas de travailler dans un grand hôtel." (...)
"Elle ne trouvera plus jamais de mari"
Aujourd’hui pourtant, dit encore Souleymane Diallo, cet emploi "exceptionnel", révélé par l’affaire DSK, vaut à Nafissatou les reproches d’une partie de sa communauté. Le viol qu’elle dit avoir subi viendrait punir sa transgression. En outre, dans la culture peule, il la condamne au déshonneur. "Elle ne trouvera plus jamais de mari" se désole Souleymane Diallo qui œuvre pour faire évoluer les mentalités (...) »
Article de Marie-France Etchegoin dans Le Nouvel Observateur, 3 juin 2011 >>>>>
« Anne Mansouret, conseillère générale de l’Eure et régionale de Haute-Normandie, candidate aux primaires socialistes pour l’élection présidentielle de 2012, confirme ce dimanche que sa fille aurait été victime d’une tentative d’agression sexuelle de la part de Dominique Strauss-kahn en 2002, comme elle l’a révélé en 2007 dans une émission de Thierry Ardisson. Aujourd’hui, la mère de Tristane Banon regrette d’avoir dissuadé sa fille à porter plainte (...) »
Par Baptiste Laureau dans Paris Normandie, >>>>>
La Chronique de Clémentine Autain, sur France Culture : >>>>>
Voir aussi interview de Clémentine Autain dans France Soir du 26/05/2011 >>>>>
« (...) On ne peut vouloir que "la honte change de camp" et s’indigner que, dans une démocratie, la parole d’une femme de chambre ait du poids face à celle du patron du FMI. Le scandale aurait été qu’on n’écoute pas cette femme. On a échappé à ce scandale. Voilà pourquoi je n’aurais pas parlé de cette affaire si les commentaires que j’ai entendus ne m’avaient rappelé ceux d’il y a quarante ans, à propos de Louison. » >>>>>
Par Annie Sugier, Présidente de la Ligue du droit international des femmes, dans Libération du 18/05/2011
« Au-delà des suites politico-légales de cette affaire retentissante, un autre procès s’est ouvert en France le week-end du 14 mai avec le sursaut des mouvements citoyens et féministes : celui de l’élite mâle qui s’est ruée à la rescousse de Dominique Strauss-Kahn et a inondé les médias de propos scandaleusement misogynes. Celui aussi des "intellectuels" qui ont participé aux amalgames. C’est là l’autre scandale DSK : une complaisance coupable, impensable, envers des faits et des propos qu’on aurait aimé croire d’une autre époque (...) Le respect des opinions contraires, de l’intégrité de l’autre quelle que soit sa classe sociale, et des droits des femmes en particulier, ne relève pas de questions privées lorsqu’on est candidat présumé à la plus haute fonction de l’Etat. Renier à l’autre le droit de dire non est un abus de pouvoir qui augure mal de la capacité à incarner les valeurs démocratiques les plus élémentaires. On ne peut qu’espérer que cette affaire trop prévisible et la réaction délétère qu’elle a suscitée chez certaines élites masculines provoquent un sursaut de conscience en France (...) »
Par Cécile Alduy, "associate professor" de littérature française à Stanford University (Etats-Unis), Le Monde, 27/05/2011 >>>>>
« (...) Indépendamment de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, la France a toujours un problème avec son appréhension des violences faites aux femmes. La volonté politique d’une lutte claire et affirmée manque. Depuis sa naissance, il y a quarante ans, le mouvement féministe contemporain a inscrit dans ses urgences la lutte contre les violences faites aux femmes (...) »
Par Suzy Rojtman et Maya Surduts, porte-parole du Comité national des droits des femmes, L’Humanité, 20/05/2011 >>>>>
« (...) Dès l’inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause (...) Dans un curieux renversement des rôles, les agresseurs, avérés ou présumés, sont présentés comme de petites choses sans défense à qui on a tendu un traquenard (...) »
Par Mona Chollet dans Le Monde diplomatique, 23/05/2011 >>>>>
« (...) Pour faire reculer ces violences, il est essentiel d’écouter la parole des victimes, même supposées. Si la présomption d’innocence est un principe fondamental, elle ne peut être un alibi à la négation de cette parole (...) »
Béatrice Gamba, Agnès Guérin-Battesti, porte-parole de l’association Mix-Cité Paris, dans Le Monde du 20/05/2011 >>>>>
« (...) Aux Etats-Unis, les scandales sexuels n’ont donc pas disparu avec les années 2000 ; mais ils ne font plus la politique, ni ne définissent la culture. Le sexe n’est plus la loi de vérité qu’imposent les médias au débat public. Il a cessé d’être le langage public par excellence. Aujourd’hui, le fait divers est moins qu’hier un fait de société. Pour autant, il ne bénéficie pas d’une immunité politique, comme jusqu’à présent en France. Outre-Atlantique, le DSKgate devrait le confirmer, il s’agit simplement de justice : le sexe est désormais soumis à la loi ordinaire, et donc au droit commun. » >>>>>
Eric Fassin, auteur du Sexe politique. Genre et sexualité au miroir transatlantique (éd. EHESS, 2009), dans Le Monde du 20/05/2011
« (...) Tout ce que les amis de DSK disent – les Badinter, les BHL, les lieutenants –, les proches de Karim, Benoît ou Roger, détenus à la maison d’arrêt de Fresnes, et qui eux aussi ont une famille et un emploi, le disent aussi (...) Ce qui est insupportable, c’est que ça se passe tous les jours en France, pour Karim, pour Benoît, qu’ils soient coupables ou pas (...) En France, DSK aurait sans doute été remis en liberté, éventuellement sous contrôle judiciaire, mais pas Karim, ni Benoît ou Roger (...) »
Laure Heinich-Luijer, avocate, sur le site Rue89 le 17/05/2011 >>>>>
« Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne sont pas entendus. Connivence ? Autocensure ? Légitime respect de la vie privée et de la loi ? Le cas "DSK" pose la question de l’omerta à la française. Quinze jours après l’annonce de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn par la police de New York, la stupéfaction a laissé place à la polémique. Pour la grande majorité des Français, c’est une certitude : journalistes et politiques savaient et n’ont rien dit. Ils ne pouvaient ignorer les pulsions de DSK mais, comme d’habitude, ont refusé d’en parler dans leurs médias, dans le seul but de le protéger. La réalité est évidemment plus complexe (...) » >>>>>
Par Carl Meeus dans Le Figaro du 27/05/2011
« Les poursuites judiciaires engagées contre Dominique Strauss-Kahn soulèvent de la pire façon (violence et voyeurisme planétaires), avec un chef d’accusation délictueux en diable, ce que la France n’a jamais su affronter : sa complaisance envers ce qu’il est convenu de nommer "les frasques" de son personnel politique (...) » >>>>>
Par Antoine Perraud, sur Mediapart, 16/05/2011
« Une fois de plus, les élites françaises se scandalisent du fonctionnement de la justice quand elle s’applique à l’un d’eux (...) L’indignation française dans l’affaire DSK agit comme un miroir d’une démocratie bancale. La rencontre entre l’un des membres les plus éminents de l’élite, et la justice américaine n’est pas brutale en soi : elle montre surtout le chemin qui reste à parcourir en termes de séparation des pouvoirs dans notre pays. » >>>>>
De Jacques Follorou dans Le Monde du 21/05/2011
« L’Elysée, bien plus que les médias, n’ignorait rien de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn. Le pouvoir, alimenté par ses relais dans la police, sait tout des secrets les plus intimes des hommes politiques, jusqu’à user des informations graveleuses dont il dispose (...) » >>>>>
Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans Le Monde du 25/05/2011
« Du soupçon pesant sur l’ancien directeur général du FMI, accusé d’agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel, on était passé en quelques jours au soupçon sur les hommes politiques en général et… les femmes journalistes en particulier. Comme si l’agression présumée d’un haut responsable international sur l’employée d’un hôtel n’était au fond que la traduction paroxystique des relations habituelles entre hommes de pouvoir et femmes journalistes, dont elles seules seraient à la fois les actrices, les complices et les témoins (…) Ce curieux amalgame est en passe de devenir l’une des plaies du métier de journaliste pour les femmes qui l’exercent. Je dis bien pour les femmes (…) En somme, il serait temps de considérer qu’une femme peut se comporter professionnellement sans qu’on la soupçonne systématiquement de s’être, au sens littéral du terme, couchée. » >>>>>
Raphaëlle Bacqué, dans Le Monde le 27/05/2011
Sur le site lesnouvellesnews, Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre, estime que l’affaire DSK ne suffira pas à libérer la parole des victimes de harcèlement et violences sexuelles ou à changer la place des femmes dans la société. "L’oligarchie régnante" tient bon. Il faudra une révolution des moeurs pour que les femmes, assaillies de culpabilité ou paralysées par la peur, osent parler ailleurs que dans le cabinet du psy. >>>>>
Affaire DSK : des organisations féministes montent au créneau
... sur le site de Libération : >>>>>
Affaire DSK : les associations féministes voient rouge
... sur le site de Marianne, 18 mai 2011 : >>>>>
DSK, le bêtisier. Approximations, erreurs factuelles et témoignages invérifiables : distribution de prix (contenu évolutif)
... sur le site d’Arrêt sur images : >>>>>
Kahn, Lang, BHL, Sabban : les pires avocats de DSK
... sur le site Rue89 : >>>>>
DSK : échange virulent entre Robert Badinter et Laurent Joffrin ;
Valls en colère sur l’affaire DSK
... En vidéo sur le site du Nouvel Observateur : >>>>>
DSK inculpé : "un coup de tonnerre" à gauche
Recueil des réactions des principaux acteurs à gauche, dans Le Nouvel observateur : >>>>>
L’affaire de DSK : "Un troussage de domestique"
Commentaires et vidéo sur le site de l’Express : >>>>>
(Jean-François Kahn, à qui l’on doit cette "analyse", a publié ensuite une tribune dans Le Monde : « Ne jetez pas mes combats aux oubliettes ! (...) réentendue, l’expression devint inadmissible à mes propres oreilles (...) » >>>>> )
Le Courrier international reprend un article du New York Post et l’introduit ainsi : « Jour après jour, sans crainte de recourir à un langage parfois outrancier, le quotidien new-yorkais y va de ses petites révélations, plus ou moins vérifiées. Pour lui, l’ex-patron du FMI est le mal incarné. Cet article paru le 24 mai est le plus consulté sur le site Internet du tabloïd conservateur. »
Lire l’article >>>>>
Le Monde propose dans son édition du 20/05/2011 un panorama des réactions de la presse américaines... « Dans les médias anglo-saxons, les déclarations de soutien de ses amis à Dominique Strauss-Kahn provoquent de vives critiques. Leur cible principale est Bernard-Henri Lévy, qui a d’abord publié une tribune sur le site américain The Daily Beast, lundi 16 mai, avant d’en mettre en ligne une version française sur son site personnel (...) Andrew Sullivan, auteur britannique et blogueur sur The Daily Beast, y voit un simple réflexe de survie : BHL prend "la défense de sa classe sociale" (...) Matt Welch, rédacteur en chef du magazine Reason, s’en prend violemment à celui qu’il appelle le "milliardaire narcissique à la chemise déboutonnée" (...) » >>>>>
« Dans le monde parisien, l’on fait ou défait des réputations par plaisir de la formule, mais surtout on se porte à la défense d’une élite se revendiquant de gauche dès lors qu’elle est mise à mal par les médias ou la justice (...) J’ai assisté sans surprise à l’alignement partisan des uns et des autres, mais avant tout au discours de la gauche dont les propos voilaient à peine le mépris de classe. Comment un homme puissant à la trajectoire stellaire peut-il être mis en accusation par une femme de chambre africaine ? (...) Peu importe l’avenir. La France entière vient de passer dans une autre dimension. Et l’on peut imaginer que les "coqs gaulois" ne pourront plus chanter sous les applaudissements et les sourires (...) Le latin lover à la Berlusconi et l’éloge de la dépravation dans les milieux parisiens recouvrent plutôt une violence à l’égard des femmes et liée au plus archaïque machisme (...) » >>>>>
« On en sait peu sur celle qui a déposé plainte, si ce n’est qu’elle a 32 ans, que c’est une immigrée africaine et qu’elle habite le Bronx, un quartier défavorisé de New York. Mais on imagine qu’elle serait particulièrement choquée de voir que, pour une partie de la presse française et du Parti socialiste français, le statut d’innocente victime est d’emblée mis en doute. Que pèse une pauvre femme de chambre devant la carrière brisée net du directeur général du FMI ? (...) » >>>>>
M. Saadoune, Le Quotidien d’Oran, repris dans Le Courrier international
L’association Acrimed (pour Action critique media) a pour but de « mettre en commun savoirs professionnels, savoirs théoriques et savoirs militants au service d’une critique indépendante, radicale et intransigeante » des médias. Elle a publié sur son site plusieurs articles d’analyse sur la manière dont la presse française traite "l’affaire DSK".
« (...) l’hypertraitement médiatique de "l’affaire" est un puissant révélateur de nombre des pires défauts du journalisme dominant. En particulier du sous-traitement ou du mal-traitement de nombre d’autres questions (...) » >>>>>
"Le harcèlement devient un motif de sanction disciplinaire, voire de licenciement au Fonds monétaire international (FMI), selon le nouveau code de conduite de l’institution secouée de plein fouet par l’affaire Strauss-Kahn. Ce nouveau règlement, qui a été approuvé le 6 mai mais qui n’a été publié que jeudi, fait suite à l’affaire Piroska Nagy, du nom d’une économiste du FMI avec laquelle DSK avait eu une relation extraconjugale en 2008". (Reuters/Bogdan Cristel)
"Des pantalons au Sofitel. Une réunion a eu lieu entre la direction du Sofitel de Manhattan et les représentants syndicaux. Suite à l’affaire DSK, les femmes de chambre pourront désormais, si elles le souhaitent, porter un pantalon, à la place des jupes beige et des chemisiers à col blanc. selon RTL qui révèle l’information, précise que les femmes de chambres avaient menacé de se mettre en grève."
"Un système pour protéger les femmes de chambre. Un élu new-yorkais souhaite que les femmes de chambre soient équipées d’un système d’alerte pour les protéger contre les agressions. Rory Lancman a indiqué à l’AFP qu’il avait préparé une proposition de loi pour que les femmes de chambre s’équipent d’un appareil portable permettant d’alerter un central de sécurité en cas de problème. L’élu démocrate a indiqué que ce système protégerait surtout les femmes, très vulnérables "quand elles pénètrent dans des chambres avec un homme étranger à l’intérieur et sans sécurité" AFP
"Sous prétexte de sourire des mésaventures de Dominique « dragueur lourd » Strauss-Kahn à New York, l’agence qui a produit cette campagne nous montre seize hôtesses Sixt apparement rendues hystériques à l’idée de rencontrer l’ex-patron du Fonds monétaire international et ex-futur-président français. Car dans le monde du travail, les femmes ne rêvent que de harcèlement sexuel, c’est bien connu".
Point de vue 3 septembre 2011 et voir cette publicité sur le blog http://hyperbate.fr
« Pour le philosophe allemand, si l’inconscient monarchique qui sacralise le sperme royal a persisté en France, l’égalité à l’américaine est une comédie » ; « Le prix suspect que certaines femmes doivent payer pour
faire carrière est une réalité universelle pour une raison simple : la
sexualité est moderne dans la mesure où elle est devenue un élément de
la "libération" - au sens chimique du terme - de la force de travail. » « Les féministes défendent une de nos dernières illusions, celle de l’égalité des armes »
Interview de Peter Sloterdijk par Elisabeth Lévy dans Le Point le 2 juin 2011 >>>>>
"Mais ça ne signifie rien l’égalité. Egal en quoi ? le poids ? le fait qu’elles aient un pénis intériorisé au lieu d’un pénis extériorisé ? qu’est ce que vous voulez que ça nous foute ?" "C’est comme ça, c’est la nature".
Sur le blog http://blog.plafonddeverre.fr, le décryptage d’un extrait de l’émission Ce soir où jamais (France 3, 31 mai 2011), où s’illustre particulièrement le neurobiologiste Jean-Didier Vincent : >>>>>
Et ci-dessous l’extrait de l’émission :
"Entre les libéraux libertaires et les féministes morales, la gauche oscille jusqu’au déboussolement." (...) "Rien n’y fait : est élu celui qui met la France dans son lit, comme la femme choisit toujours non pas le meilleur parti mais le plus assidu à la prendre. La Rochefoucauld l’a dit avant moi, suivi par Lacan".
Point de vue de l’écrivain Thomas Clerc dans Libération du 31 mai 2011 >>>>>
Vu par le magazine Elle : "Féminute ou féminionne" ? ou féminette, féminulle, féminuit, féminiaise, etc. Bref, les femmes se rangent dans des catégories, au bout du compte le monde est féministe, et c’est plus simple...