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Le PNUD publie son Rapport mondial 2009 sur le développement humain et met en avant la question des migrantsMardi 6 octobre 2009 |
Communiqué de l’ONU, 5 octobre 2009
Permettre la migration (à l’intérieur où au-delà des frontières) peut potentiellement augmenter la liberté des populations et améliorer la vie de millions de personnes dans le monde, selon le Rapport mondial sur le développement humain 2009, publié lundi à Bangkok par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Près d’un milliard de personnes sont des migrants, soit une personne sur sept. Le Rapport intitulé Lever les barrières : mobilité et développement humains, montre que la migration peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ, affirme le PNUD dans un communiqué.
Les conclusions du Rapport apportent un éclairage nouveau à certaines idées reçues.
La plupart des migrants ne franchissent pas les frontières nationales mais se déplacent à l’intérieur de leur pays. 740 millions de personnes sont des migrants internes, soit plus de trois fois le nombre de migrants internationaux. Parmi les migrants internationaux, moins de 30% se déplacent d’un pays en développement vers un pays développé. Par exemple, seuls 3% des Africains vivent en dehors de leur pays de naissance.
Contrairement à ce qui est généralement admis, les migrants développent l’activité économique et donnent plus qu’ils ne reçoivent. Des enquêtes détaillées montrent que l’immigration augmente généralement l’emploi dans les communautés d’accueil, n’encombre pas le marché du travail local et améliore le taux d’investissement dans les entreprises et initiatives nouvelles. De manière générale, l’impact des migrants sur les finances publiques (nationales et locales) reste relativement faible, tandis que les avantages qu’ils apportent dans d’autres domaines, tels que la diversité sociale et la capacité d’innovation, ont été largement démontrés.
Les auteurs indiquent que les gains pour les migrants peuvent être énormes. Une étude a révélé que les migrants issus des pays les plus pauvres ont, en moyenne, vu leur revenu multiplié en moyenne par 15, leur taux de scolarisation doublé et leur mortalité infantile divisée par 16 après une migration vers un pays développé.
Pour les pays d’origine des migrants, le rapport avertit que la migration ne saurait être à elle seule une solution au développement. Néanmoins, la mobilité apporte souvent des idées, des connaissances et des ressources nouvelles (aux migrants et aux pays d’origine) qui complètent, voire améliorent, le développement humain et économique.
Dans de nombreux pays, l’argent envoyé par les migrants dépasse l’aide officielle.
Les gains des migrants sont souvent partagés avec la famille et la communauté d’origine. Dans de nombreux cas, cela se matérialise par des transferts de fonds, mais les familles de migrants tirent également d’autres avantages. Ces « transferts sociaux » incluent la réduction de la fertilité, l’augmentation du taux de scolarisation et l’autonomisation des femmes.
Le Rapport soutient également que l’exode de la main-d’oeuvre hautement qualifiée, par exemple les médecins, les infirmières et les enseignants (sujet d’inquiétude majeur pour un certain nombre de pays en développement qui perdent ces professionnels) est plus un symptôme qu’une cause de l’échec des systèmes publics.
Une fois intégrée dans des stratégies nationales de développement plus larges, la migration constitue un complément aux efforts généraux locaux et nationaux pour réduire la pauvreté et améliorer le développement social et économique.
Le rapport recommande notamment d’ouvrir les voies d’entrée existantes à davantage de travailleurs, notamment les moins qualifiés ; de garantir le respect des droits humains fondamentaux des migrants, notamment l’accès aux services d’éducation et de santé ainsi qu’au droit de vote ; de réduire les coûts des démarches liées à la migration ; de trouver des solutions concertées bénéfiques pour les pays d’accueil comme pour les migrants ; d’éradiquer les obstacles à la mobilité interne ; et d’intégrer la migration dans les stratégies de développement des pays d’origine.
En termes de migration internationale, le rapport ne défend pas une libéralisation à tous crins car la population du pays de destination a le droit de modeler sa société, mais il soutient qu’il serait plus judicieux d’augmenter l’accès aux secteurs ayant une forte demande de main-d’oeuvre, y compris pour les emplois peu qualifiés. Cet aspect est particulièrement important pour les pays développés frappés par le vieillissement de la population car ce phénomène entraîne l’augmentation de la demande de travailleurs migrants.
Extrait de la synthèse du Rapport 2009 sur le développement humain
L’indice de développement humain (IDH) est une mesure synthétique permettant de connaître le niveau de développement humain d’un pays.
Il mesure le niveau atteint par celui-ci au regard de dimensions essentielles :
la durée et la qualité de la vie, obtenues à partir de l’espérance de vie à la naissance ;
l’accès à l’éducation, calculé grâce au taux d’alphabétisation des adultes et au taux brut combiné de scolarisation ; et
le niveau de vie, mesuré par le PIB par habitant en termes de parité du pouvoir d’achat (PPA) en dollars US.
Ces trois dimensions sont ramenées à des valeurs comprises entre 0 et 1, et la moyenne simple est utilisée pour parvenir à une valeur globale de l’IDH comprise entre 0 et 1. Les pays sont ensuite classés en fonction de celle-ci, « 1 » représentant la valeur maximale de l’indice.
L’IDH de cette année, qui exploite les données obtenues pour 2007, a été calculé pour 182 pays. Trois nouveaux États ont été inclus : Andorre et le Liechtenstein pour la toute première fois, et l’Afghanistan, qui était absent des classements depuis 1996. Les résultats présentés dans le rapport tiennent compte à la fois des nouvelles données et des révisions apportées aux séries passées.
Il est important de noter que ces résultats en termes d’IDH se fondent sur les données de 2007 et ne reflètent donc pas les effets de la crise économique mondiale, qui devrait avoir des répercussions massives sur les résultats en matière de développement humain dans de nombreux pays du monde.
Les flèches du tableau indiquent les variations de classement entre 2006 et 2007 selon les données d’une série temporelle cohérente. Au cours de cette période, la valeur de l’IDH a reculé dans quatre pays, chaque fois en raison de la baisse du PIB par habitant, alors qu’elle a augmenté dans 174 pays. Le classement des pays a connu pour sa part de nombreux changements. Entre 2006 et 2007, 50 pays ont ainsi perdu au moins une place, tandis que 50 gagnaient place ou plus. Cela vient du fait que le classement évolue non seulement en fonction de la performance de chaque pays, mais aussi en fonction des progrès que ces pays ont réalisés par rapport aux autres pays, en particulier dans les cas où les écarts de valeur sont réduits. La Chine a enregistré la plus forte progression (sept places), suivie par la Colombie et le Pérou (cinq places), à chaque fois en raison d’une croissance relativement rapide des revenus.
La Norvège arrive en tête de liste, devant l’Australie et l’Islande ; elles occupent la même place que l’année dernière, selon les données les plus récentes. On constate peu de changements dans les dix premiers rangs du classement : il n’y a qu’un seul nouveau-venu, la France, qui a délogé le Luxembourg. Tout en bas du classement, le Niger, l’Afghanistan et la Sierra Leone ferment la marche, comme c’était déjà précédemment le cas. Aucun pays n’a rejoint les dix derniers entre 2006 et 2007.
La plupart des pays n’ont pas bougé de plus d’une ou deux places. Ainsi, en Afrique subsaharienne, le Ghana a gagné deux places (grâce à ses progrès en matière d’éducation), tandis que le Tchad, Maurice et le Swaziland ont reculé de deux rangs.
Télécharger la synthèse du rapport : voir ci-dessous
Lien pour télécharger le rapport complet (pdf 4,8 Mo) :
http://hdr.undp.org/en/media/HDR_2009_FR_Complete.pdf
A consulter sur le site d’Adéquations :
Les indicateurs de développement durable
Migrants, réfugiés, personnes déplacées
Les Objectifs du millénaire pour le développement
Notre actualité France : le HCR inquiet du sort de migrants après le démantèlement d’un camp à Calais