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Genre et économie, les femmes actrices de développement, Programme AGLAE

FSP mobilisateur

Mercredi 1er décembre 2010

ONG : Consortium 2 du FSP – Programme AGLAE (Approche genre, levier de l’activité économique)

Adéquations, Aster-International, Ethnik, Equilibres & Populations, Guilde, Terre des Hommes France


 Intitulé du cas pratique

Genre et économie, les femmes actrices du développement dans la filière artisanale et entreprenariale au Bénin, Burkina Faso, Niger, Togo

Champ(s) concerné(s) : approche transversale

Objectif principal : Intégrer le genre dans la conduite de projets sur le terrain avec les partenaires
Autres objectifs : Intégrer le genre dans l’éducation au développement et le plaidoyer
Intégrer le genre dans les orientations stratégiques et le fonctionnement de l’organisation

 1. Résumé du cas pratique

Le programme AGLAÉ (Approche Genre, Levier de l’Activité Économique) regroupe six ONG françaises et dix partenaires au Niger, Burkina Faso, Togo, Bénin. Il a pour objectif de soutenir des actions de développement économique conduites par des femmes et organisations de femmes afin de renforcer des filières porteuses pour les femmes dans le secteur de l’artisanat et de la création de micro-entreprises et de structures d’appui et d’accompagnement.

Le programme est basé sur une collaboration entre des ONG techniques et un pôle genre composé de Adéquations, Aster, Equilibres & Population, en lien avec des référent-es de projet et personnes-ressources genre ponctuelles sur le terrain.

Les projets intègrent donc progressivement une approche de genre, par des concertations sous-régionales, des formations des équipes et des femmes actrices, la création d’outils et d’indicateurs de genre, une action de plaidoyer localement en faveur de l’égalité, une communication et une capitalisation des acquis.

 2. Analyse

Les points forts, les acquis, les résultats positifs

Le mode d’organisation adopté (pôle d’appui genre, budget et ressources humaines locales dédié à l’intégration du genre, formations et concertation des projets) entraîne une meilleure intégration du genre et limite les risques inhérents à tous projets de « l’évaporation » de l’approche genre en cours de route. L’analyse permanente permet également d’introduire des correctifs en cours de route. Ainsi, après une première phase, les projets ont été revus pour que le développement et le renforcement des activités économiques et rémunératrices des femmes bénéficiaires soient mieux articulés à une approche de genre afin que :

- ces activités se développent sans alourdir le travail des femmes : sensibilisation sur la rationalisation quotidienne et le partage de tâches reproductives, sensibilisation des hommes au fait d’utiliser leurs équipements pour la collecte du bois ou de l’eau (Niger), dispositifs de garderies adaptées au contexte local (Togo, Burkina Faso)…
- les choix professionnels des femmes et des hommes ne reposant pas sur des clivages traditionnels (tissage, coiffure, couture /menuiserie, soudure, mécanique) soient favorisés, tout en aidant les femmes à se positionner sur des filières porteuses (soumbala au BF, par ex.)
- la conduite d’activités économiques et rémunératrices et la création de micro entreprises s’accompagnent de prises de responsabilités décisionnelles dans la famille, l’espace de travail, la communauté, les instances professionnelles (tous les projets prévoient des formations et sensibilisation) ;
- l’accès à des nouveaux revenus se fasse de pair avec le contrôle de l’utilisation de ces revenus (des outils de suivi sont mis en place)
- l’accès et le contrôle des facteurs de production (crédit, foncier, outils et machines, main-d’œuvre, déplacements etc.) soient pris en compte : tous les projets incluent une ou plusieurs de ces composantes.

Les faiblesses, difficultés, résistances rencontrées

Le mode de gouvernance du programme est complexe compte-tenu de la multiplicité des acteurs impliqués, tant au Nord qu’au Sud. Les ONG et leurs partenaires avaient pour la plupart peu de connaissances de l’approche genre, et l’intégration de cette approche est progressive.

Le temps du programme mobilisateur Genre et économie est de trois ans (2009- 2012), ce qui est très court pour mener à la fois des projets rémunérateurs, un plaidoyer pour l’égalité femmes-hommes et pour une appropriation pérenne de l’approche genre par les partenaires au Nord comme au Sud.

Les actions d’empowerment des femmes se heurtent souvent à des résistances, voire à des conflits au sein des communautés et des familles. Des projets du programme AGLAE se sont réajustés en mettant en place des démarches de médiations.

Les indicateurs de genre (mesure de l’évolution des rapports hommes-femmes) sont extrêmement complexes à élaborer et à mettre en œuvre, par exemple, la mesure de l’évolution des revenus et des temps de travail des femmes et des hommes.

Les enseignements, recommandations

Il est important de bien préparer en amont la « mise à niveau » de toutes les structures impliquées, et la formation de tous les acteurs du projet (au Nord comme au Sud), ainsi que la mutualisation des outils – même s’il faut faire comprendre qu’il n’y a pas de « recette genre », et que la formation ne suffit pas. En matière de genre, de réelles démarches de recherche-action sont nécessaires avec un accompagnement sur la durée.

Il faut intégrer le fait que l’approche genre est avant tout une approche participative. Elle est plus facile à approprier et à mettre en œuvre si les acteurs ont déjà une pratique de conduite de projet participative, et une approche par la "recherche-action".

Un partenariat effectif avec le bailleur ayant lancé le Fonds de solidarité prioritaire Genre et développement est important, avec la mise en place d’un comité de suivi, qui doit pouvoir épauler les ONG compte-tenu des moyens réduits et des exigences (collaboration d’expert-es, sociologues, etc.)

  Les acteurs impliqués, les partenariats, les ouvertures…

Les acteurs impliqués sont les 5 ONG du programme AGLAE et leurs partenaires en Afrique de l’ouest. De plus le programme AGLAE est en concertation avec le programme Tchiwara, constitué du « consortium 1 » du programme Genre et développement économique (Afrique Verte, Asfodevh, AVSF, Enda, GRET, Techdev) (cf. fiche pratique) et de leurs partenaires. Le ministères des affaires étrangères, SCAC ; et d’autres institutions de développement (OIT Unifem…) ou des réseaux de la société civile et des administrations (Chambres de commerce et d’artisanat, services des droits des femmes…)

  Les outils, supports, productions disponibles

Des documents méthodologiques, expériences et témoignages d’actrices et d’acteurs, seront progressivement capitalisés (écrit et audio-visuels) afin de fournir aux ONG et aux acteurs de la coopération au développement en France et en Afrique de l’Ouest, une « boite à outils » sur le thème Genre et projets économiques.

 Nom, mail et téléphone de la personne référente

Animation du pôle genre Programme AGLAE : Yveline Nicolas, ynicolas adequations.org

- Consulter la rubrique Programme mobilisateur "Genre et développement économique"

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