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Mardi 19 mars 2024

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Le Programme d’action de la Conférence de Pékin

Les femmes et l’environnement

Objectif 11 : "Favoriser l’égal accès à la gestion des ressources naturelles et à la préservation de l’environnement."

2008

"Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. Les femmes ont un rôle fondamental à jouer dans l’adoption de modes de consommation, de production et de gestion des ressources naturelles durables et écologiquement rationnels..."


- Objectif stratégique K.1.
Assurer une participation active des femmes aux prises de décisions concernant l’environnement à tous les niveaux
- Objectif stratégique K.2.
Intégrer les besoins, préoccupations et opinions des femmes dans les politiques et programmes en faveur du développement durable
- Objectif stratégique K.3.
Renforcer ou créer des mécanismes aux niveaux national, régional et international pour évaluer l’impact des politiques de développement et de gestion de l’environnement sur les femmes

 Introduction

246. Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. Les femmes ont un rôle fondamental à jouer dans l’adoption de modes de consommation, de production et de gestion des ressources naturelles durables et écologiquement rationnels, comme en ont convenu la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement et la Conférence des Nations Unies sur la population et le développement, et comme il ressort de l’ensemble du programme Action 21.

Ç’est au cours des 10 dernières années que l’on a réellement pris conscience de l’épuisement des ressources, de la dégradation des écosystèmes et des risques que représentent les substances polluantes. Cette détérioration entraîne la destruction d’écosystèmes fragiles, contraignant certaines communautés, et des femmes en particulier, à renoncer à des activités productrices et faisant peser une menace de plus en plus sérieuse sur la sécurité et la salubrité de l’environnement. La pauvreté et la dégradation de l’environnement sont étroitement liées. Alors que la pauvreté est à l’origine de certaines contraintes s’exerçant sur l’environnement, les schémas abusifs de consommation et de production, en particulier dans les pays industrialisés, sont la cause principale de la dégradation persistante du milieu ; une telle situation ne laisse pas d’être préoccupante car elle contribue à aggraver la pauvreté et les déséquilibres.

L’élévation du niveau de la mer, consécutive au réchauffement de la planète, constitue une menace grave et immédiate pour les populations des pays insulaires et des zones côtières. L’utilisation de substances qui appauvrissent la couche d’ozone, telles que les produits contenant des chlorofluorocarbures, des halocarbures et des bromures de méthyle (à partir desquels sont fabriqués les plastiques et les mousses) a de graves répercussions sur l’atmosphère, car elle a pour effet de permettre aux rayons ultraviolets nocifs d’atteindre la surface terrestre en quantités excessives. Ceci nuit gravement à la santé des populations et entraîne notamment une forte incidence des cancers de la peau, des lésions oculaires et l’affaiblissement du système immunitaire. Cela porte en outre gravement atteinte à l’environnement, notamment aux cultures et à la vie marine.

247. Tous les États et tous les peuples coopéreront à la tâche essentielle que constitue l’élimination de la pauvreté, condition sine qua non du développement durable, afin de réduire les disparités du niveau de vie et de mieux satisfaire les besoins de la majorité des individus dans le monde. Les cyclones, typhons et autres catastrophes naturelles, ainsi que la destruction des ressources, la violence, les déplacements de populations et autres conséquences résultant des guerres et des conflits, notamment des conflits armés, de l’utilisation et des essais d’armes nucléaires, et de l’occupation étrangère, peuvent aussi contribuer à la dégradation de l’environnement. La détérioration des ressources naturelles contraint certaines communautés, et les femmes en particulier, à renoncer à des activités génératrices de revenus pour effectuer davantage de tâches non rémunérées. Dans les zones urbaines comme dans les zones rurales, la dégradation de l’environnement a des répercussions négatives sur la santé, le bien-être et la qualité de la vie de l’ensemble de la population, notamment des filles et des femmes de tout âge.

Il faudrait reconnaître le rôle des femmes rurales et des travailleuses du secteur agricole et prêter une attention particulière à leur situation partout où, en leur ouvrant l’accès à une formation, à la terre, aux ressources naturelles et aux facteurs de production, au crédit, à des programmes de développement et à des structures coopératives, on peut les aider à participer davantage au développement durable. L’exposition à des risques écologiques au foyer et au travail peut avoir une incidence disproportionnée sur la santé des femmes parce que leur réaction aux effets toxiques des divers produits chimiques est différente de celle des hommes. La santé des femmes est particulièrement menacée dans les zones urbaines comme dans les zones à faible revenu où il existe une forte concentration d’établissements industriels pollueurs.

248. Les femmes assurent la subsistance de leur famille et de leur communauté en gérant et utilisant judicieusement les ressources naturelles. En tant que consommatrices et productrices et parce qu’elles prennent soin de leur famille et éduquent leurs enfants, en raison aussi du souci qu’elles ont de préserver la qualité de la vie pour les générations présentes et futures, les femmes ont un rôle important à jouer dans la promotion du développement durable. Les gouvernements se sont engagés, au chapitre 24 d’Action 21 19/, à définir un nouveau modèle de développement qui mette l’accent à la fois sur la durabilité de l’environnement, sur l’égalité entre les sexes et sur la justice non seulement entre les membres d’une même génération, mais d’une génération à l’autre.

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249. Les femmes ne sont généralement pas associées à la formulation des politiques ou à la prise de décisions dans le domaine de la gestion, de la préservation, de la protection et de la régénération des ressources naturelles et de l’environnement, et les organes de décision, les établissements d’enseignement et les organismes liés à la protection de l’environnement continuent bien souvent à faire peu de cas de leur expérience et de leurs compétences en matière de promotion et de surveillance de la gestion des ressources naturelles. Elles reçoivent rarement une formation professionnelle qui leur permette de gérer les ressources naturelles à un poste de décision, par exemple en qualité d’ingénieurs agronomes, de sylvicultrices ou de spécialistes de l’aménagement du territoire, des sciences de la mer ou du droit de l’environnement. Même lorsqu’elles ont reçu la formation voulue, elles sont souvent sous-représentées dans les organismes officiels habilités à prendre les décisions aux niveaux national, régional et international. Il arrive fréquemment qu’elles ne participent pas, à égalité avec les hommes, à la gestion des institutions financières et des entreprises dont les décisions pèsent le plus lourdement sur la qualité de l’environnement.

En outre, même si les organisations non gouvernementales de femmes qui travaillent sur les questions d’environnement à tous les niveaux ont récemment connu un développement rapide et acquis une certaine notoriété, leur coordination avec les organismes nationaux présente des faiblesses institutionnelles.

250. Les femmes ont souvent joué un rôle moteur ou précurseur : elles ont promu une éthique écologique et réduit la production de déchets et le gaspillage en réutilisant et en recyclant les ressources. Elles peuvent avoir une grande influence sur les décisions prises pour favoriser les modes de consommation viables. En outre, les femmes ont contribué à la gestion de l’environnement au niveau local, là où une action décentralisée est aussi nécessaire que décisive, en menant des campagnes dans les communautés et auprès des jeunes en faveur de la protection de l’environnement. Les femmes, en particulier dans les populations autochtones, sont conscientes de l’interdépendance des éléments qui composent le milieu naturel et savent gérer des écosystèmes fragiles.

Dans de nombreuses communautés, les produits de subsistance, y compris ceux de la mer, sont essentiellement dus au travail des femmes ; elles jouent ainsi un rôle essentiel dans l’alimentation et la nutrition, l’amélioration des moyens de subsistance, le secteur informel et la protection de l’environnement. Dans certaines régions, les femmes sont généralement les membres les plus stables de leur communauté, car les hommes vont souvent travailler au loin, laissant aux femmes le soin de préserver l’environnement et d’assurer une répartition adéquate et viable des ressources dans leur foyer et leur communauté.

251. Une gestion saine de l’environnement requiert des actions stratégiques qui s’inscrivent dans une approche intégrée, multidisciplinaire et intersectorielle, à laquelle il est indispensable que les femmes participent en tous points et à tous les niveaux. Les dernières conférences internationales de l’Organisation des Nations Unies sur le développement, ainsi que les conférences régionales préparatoires à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, ont toutes déclaré que les politiques en faveur du développement durable qui ne font pas intervenir les femmes au même titre que les hommes ne sauraient être couronnées de succès à long terme. Elles ont préconisé la pleine participation des femmes à la prise de décisions et à la gestion à tous les niveaux dans les domaines de la production de savoir et de la sensibilisation à l’environnement.

L’expérience des femmes et leur contribution à l’instauration d’un environnement rationnel doivent donc avoir une place centrale dans les questions à l’ordre du jour du XXIe siècle. Tant que la contribution des femmes à la gestion de l’environnement ne sera pas reconnue et encouragée, l’objectif du développement durable continuera de se dérober.

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252. Pour que la contribution des femmes à la conservation et à la gestion des ressources naturelles, ainsi qu’à la protection de l’environnement, soit reconnue à sa juste valeur, les gouvernements et les autres acteurs doivent favoriser une politique active et visible en vue d’intégrer une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans toutes les politiques et tous les programmes en analysant notamment, le cas échéant, les conséquences qui en résultent, respectivement, pour les femmes et pour les hommes, avant toute prise de décisions.

 Objectif stratégique K.1. Assurer une participation active des femmes aux prises de décisions concernant l’environnement à tous les niveaux

Mesures à prendre

253. Les pouvoirs publics devraient, à tous les niveaux, y compris le niveau municipal, et autant que de besoin :

a) Donner aux femmes, et en particulier aux femmes autochtones, la possibilité de participer aux prises de décisions concernant l’environnement à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne la gestion, la conception, la planification, l’exécution et l’évaluation des projets concernant l’environnement ;

b) Permettre aux femmes d’avoir plus facilement et plus largement accès à l’information et à l’éducation, notamment dans le domaine des sciences, de la technologie et de l’économie, de façon qu’elles puissent améliorer leurs connaissances et compétences et soient mieux à même de participer aux décisions concernant l’environnement ;

c) Encourager, dans le respect de la législation nationale et conformément à la Convention sur la diversité biologique la préservation et l’utilisation efficaces des connaissances, innovations et pratiques des femmes des communautés autochtones et locales, y compris dans le domaine des médecines traditionnelles, de la diversité biologique et des techniques autochtones ; veiller à ce que ces connaissances soient respectées, préservées, améliorées et transmises d’une manière écologiquement rationnelle et promouvoir leur application généralisée avec l’approbation et la participation de leurs détenteurs ; garantir par ailleurs les droits de propriété intellectuelle de ces femmes, tels qu’ils sont protégés en vertu du droit national et international ; s’employer activement, s’il y a lieu, à trouver d’autres moyens de protéger et d’utiliser efficacement ces connaissances, innovations et pratiques, dans le respect de la législation nationale et conformément à la Convention sur la diversité biologique et au droit international applicable, et favoriser un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation de ces connaissances, innovations et pratiques ;

d) Prendre les mesures nécessaires pour réduire les risques liés à l’environnement auxquels sont exposées les femmes à leur domicile, sur leur lieu de travail et ailleurs, notamment en développant l’utilisation des technologies non polluantes, conformément à la démarche fondée sur le principe de précaution qui a été adoptée dans la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ;

e) Prendre des mesures pour qu’une place suffisante soit accordée au problème de l’égalité entre les sexes dans la conception et la mise en oeuvre, entre autres choses, de mécanismes de gestion des ressources et de techniques de production écologiquement rationnels et viables, ainsi que dans la construction d’infrastructures dans les zones rurales et urbaines ;

f) Prendre des mesures pour donner aux femmes en tant que productrices et consommatrices, le pouvoir d’agir en faveur de l’environnement, en même temps que les hommes, à leur domicile, dans leur communauté et sur leur lieu de travail ;

g) Favoriser la participation des communautés locales, en particulier des femmes, à l’identification des besoins en matière de services publics, à l’aménagement de l’espace, ainsi qu’à la conception et à la mise en place de l’infrastructure urbaine.

254. Les gouvernements, les organisations internationales et les organismes du secteur privé devraient, comme il convient :

a) Tenir compte des impacts sexospécifiques des travaux de la Commission du développement durable et d’autres organes compétents des Nations Unies, ainsi que des activités des institutions financières internationales ;

b) Promouvoir la participation des femmes et tenir compte de la spécificité de leurs problèmes lors de l’élaboration, de l’adoption et de l’exécution des projets financés par le Fonds pour l’environnement mondial et d’autres organismes compétents des Nations Unies ;

c) Encourager l’élaboration de projets en faveur des femmes et de projets gérés par des femmes dans les domaines d’intervention du Fonds pour l’environnement mondial ;

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d) Élaborer des stratégies et mettre en place des mécanismes en vue d’accroître, notamment au niveau local, la proportion de femmes participant à l’élaboration, à l’adoption et à l’exécution des politiques et programmes de gestion des ressources naturelles et de protection et de conservation de l’environnement, en tant que décideurs, planificateurs, gestionnaires, spécialistes ou conseillers techniques ainsi que comme bénéficiaires de ces politiques et programmes ;

e) Inciter les institutions sociales, économiques, politiques et scientifiques à se préoccuper de la dégradation de l’environnement et des conséquences qui en résultent pour les femmes.

255. Les organisations non gouvernementales et le secteur privé devraient :

a) Sensibiliser l’opinion aux questions relatives à l’environnement et à la gestion des ressources naturelles qui intéressent les femmes, pour communiquer les informations et contribuer à la mobilisation des ressources destinées à la protection et à la conservation de l’environnement ;

b) Faciliter l’accès des femmes travaillant dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage à l’éducation, à la formation et aux services de commercialisation ainsi qu’aux techniques qui respectent l’environnement afin d’appuyer et de renforcer le rôle décisif qu’elles jouent ainsi que leur savoir-faire dans les domaines de la gestion des ressources et de la conservation de la diversité biologique.

 Objectif stratégique K.2. Intégrer les besoins, préoccupations et opinions des femmes dans les politiques et programmes en faveur du développement durable

Mesures à prendre

256. Les gouvernements devraient :

a) Dans la prise de décisions concernant la gestion durable des ressources et l’élaboration des politiques et programmes en faveur du développement durable, et plus particulièrement de ceux qui visent à remédier à la dégradation de l’environnement terrestre et à empêcher de nouvelles dégradations, tenir compte des femmes, y compris les femmes autochtones, sur un pied d’égalité avec les hommes, ainsi que de leurs points de vue et de leur savoir ;

b) Évaluer les politiques et programmes en fonction de leurs répercussions sur l’environnement et des possibilités qu’ils donnent aux femmes d’accéder aux ressources naturelles et de les utiliser ;

c) Mener les recherches appropriées afin d’évaluer la sensibilité et la vulnérabilité particulières des femmes aux dégradations de l’environnement et aux risques écologiques, y compris, le cas échéant, des études et collectes de données sur des groupes spécifiques de femmes, notamment les femmes ayant de faibles revenus, les femmes autochtones et les femmes appartenant à des minorités ;

d) Tenir compte des connaissances et pratiques traditionnelles des femmes rurales en matière d’utilisation et de gestion durables des ressources dans l’élaboration des programmes d’aménagement de l’environnement et des programmes de vulgarisation ;

e) Tenir compte dans les politiques générales, des résultats des recherches ayant trait aux problèmes spécifiques des femmes, afin de mettre en place des établissements humains viables ;

f) Faire connaître le rôle des femmes, et surtout des femmes rurales et des femmes autochtones, dans les domaines de la cueillette et de la production alimentaire, de la conservation des sols, de l’irrigation, de l’aménagement des bassins versants, de la gestion des zones côtières et des ressources marines, de la lutte intégrée contre les ravageurs, de la planification de l’utilisation des sols, de la conservation des forêts et de la foresterie communautaire, des pêches, de la prévention des catastrophes naturelles et des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, et subventionner des recherches sur ces questions en accordant une place particulière aux connaissances et à l’expérience des femmes autochtones ;

g) Mettre au point une stratégie en vue d’éliminer tous les obstacles qui s’opposent à la participation pleine et entière des femmes au développement durable et à leur accès aux ressources sur un pied d’égalité avec les hommes, ainsi qu’à la maîtrise de ces ressources ;

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h) Promouvoir l’éducation des filles et celle des femmes de tout âge dans les domaines des sciences, des techniques et de l’économie ainsi que dans d’autres disciplines ayant trait au milieu naturel, de façon qu’elles puissent, en connaissance de cause, faire des choix et formuler des propositions tendant à déterminer au plan local les priorités économiques, scientifiques et écologiques, en vue d’une gestion et d’une utilisation rationnelles des ressources naturelles et des ressources locales ainsi que des écosystèmes ;

i) Élaborer des programmes qui permettent à des femmes cadres ou experts scientifiques, ainsi qu’à des femmes dotées de compétences techniques, administratives et de secrétariat, de participer à la gestion de l’environnement en développant les programmes de formation des filles et des femmes, en favorisant l’embauche des femmes et en accélérant leur promotion, et mettre en œuvre des mesures spécifiques qui permettent aux femmes d’accroître leurs compétences techniques et leur participation aux activités menées dans ce domaine ;

j) Identifier et promouvoir des techniques écologiquement rationnelles, conçues, élaborées et améliorées en collaboration avec des femmes, et adaptées tant aux femmes qu’aux hommes ;

k) Appuyer les efforts visant à assurer aux femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, l’accès au logement, à l’eau potable, à des techniques énergétiques rationnelles et peu coûteuses (énergie éolienne, énergie solaire, biomasse et autres sources d’énergie renouvelables), grâce à des programmes participatifs d’évaluation des besoins, de planification et de formulation de politiques dans le domaine de l’énergie aux niveaux local et national ;

l) Faire le nécessaire pour assurer l’accès de tous à une eau salubre d’ici à l’an 2000 et concevoir et mettre en œuvre des plans de protection et de conservation de l’environnement permettant d’assainir les systèmes hydrologiques pollués et de restaurer les bassins versants dégradés.

257. Les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et les organismes du secteur privé devraient :

a) Inciter les femmes travaillant dans le secteur de la communication à sensibiliser le public aux problèmes écologiques, notamment à l’incidence sur l’environnement et la santé des produits, technologies et processus industriels ;

b) Inciter les consommateurs à utiliser leur pouvoir d’achat pour encourager la production de produits qui respectent l’environnement et les encourager à investir dans des activités et technologies agricoles, halieutiques, commerciales et industrielles productives et non nuisibles pour l’environnement ;

c) Encourager les initiatives des consommatrices en favorisant la commercialisation d’aliments organiques, les moyens de recyclage, l’information sur les produits et l’étiquetage des produits, notamment l’étiquetage des conteneurs de substances chimiques toxiques et de pesticides en employant des termes et des symboles qui soient compris de tous les consommateurs, quel que soit leur âge et qu’ils sachent lire ou non.

 Objectif stratégique K.3. Renforcer ou créer des mécanismes aux niveaux national, régional et international pour évaluer l’impact des politiques de développement et de gestion de l’environnement sur les femmes

Mesures à prendre

258. Les gouvernements, les organisations régionales et internationales et les organisations non gouvernementales devraient, comme il convient :

a) Apporter une assistance technique aux femmes, notamment dans les pays en développement, dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, des petites entreprises, du commerce et de l’industrie pour assurer la promotion soutenue de la mise en valeur des ressources humaines, de la mise au point d’écotechnologies rationnelles et de l’entreprenariat des femmes ;

b) En collaboration avec les universités et les chercheuses locales, constituer des bases de données et des systèmes d’information et des mécanismes de contrôle, effectuer des recherches, élaborer des méthodologies et réaliser des analyses décisionnelles, dans une perspective pratique, participative et soucieuse de l’égalité entre les sexes, en vue de :

i) Recenser les connaissances et l’expérience des femmes en matière de gestion et de protection des ressources naturelles afin d’en tirer parti dans les bases de données et les systèmes d’information utilisés en vue du développement durable ;

ii) Déterminer les répercussions qu’a sur les femmes la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles, due, notamment, à des schémas de production et de consommation non viables, à la sécheresse, à la mauvaise qualité de l’eau, au réchauffement de la planète, à la désertification, à l’élévation du niveau de la mer, aux déchets dangereux, aux catastrophes naturelles, aux résidus de substances chimiques toxiques et de pesticides, aux déchets radioactifs, aux conflits armés et à leurs conséquences ;

iii) Analyser les liens structurels existant entre les relations hommes-femmes, l’environnement et le développement, en particulier dans certains secteurs comme l’agriculture, l’industrie, la pêche, l’exploitation forestière, l’hygiène du milieu, la biodiversité, le climat, les ressources en eau et l’assainissement ;

iv) Prendre des mesures pour effectuer des analyses environnementales, économiques, culturelles, sociales et sexospécifiques pour les intégrer en tant qu’élément essentiel dans l’élaboration et le suivi des programmes et des politiques ;

v) Élaborer des programmes visant à créer des centres ruraux et urbains de formation, de recherche et de documentation qui permettront de diffuser des technologies écologiquement rationnelles auprès des femmes ;

c) Assurer le respect intégral des obligations internationales pertinentes, notamment, le cas échéant, celles découlant de la Convention de Bâle et d’autres conventions relatives aux mouvements transfrontières de déchets dangereux (y compris les déchets toxiques) et du Code international de pratiques concernant les mouvements de déchets radioactifs (Agence internationale de l’énergie atomique) ; adopter et appliquer des réglementations pour une gestion écologiquement rationnelle s’agissant du stockage et des mouvements de ces déchets dans des conditions de sûreté ; envisager de prendre des mesures visant à interdire ces mouvements dangereux et hasardeux ; assurer le contrôle et la gestion stricts des déchets dangereux et des déchets radioactifs, dans le respect des obligations internationales et régionales pertinentes, et mettre un terme à l’exportation de ces déchets vers des pays qui, individuellement ou par des accords internationaux, en interdisent l’importation ;

d) Promouvoir, tant à l’intérieur des organismes qu’entre eux þ la coordination qu’exige la mise en œuvre du Programme d’action et du chapitre 24 d’Action 21, notamment en priant la Commission du développement durable, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, de solliciter les vues de la Commission de la condition de la femme (...)

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