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Agenda 21 Chapitre 11. Lutte contre le déboisement

2008

"Les politiques, méthodes et mécanismes adoptés pour soutenir et développer les rôles écologique, économique, social et culturel multiples des arbres, des forêts et des terres forestières souffrent de graves insuffisances. De nombreux pays développés sont confrontés aux effets de la pollution atmosphérique et des incendies sur leurs forêts. Il faut souvent adopter au niveau national des mesures et des méthodes plus efficaces pour améliorer et harmoniser l’élaboration des politiques..."


 11B. Amélioration de la protection, de la gestion écologiquement viable et de la préservation de toutes les forêts, et verdissage des zones dégradées par des mesures de relèvement telles que la remise en état des forêts, le boisement et le reboisement

Principes d’action

11.10.
Toutes les forêts sont menacées par leur dégradation incontrôlée et par le développement incontrôlé d’autres types d’utilisation des sols, dû en partie à l’accroissement des besoins de l’homme, par l’expansion de l’agriculture, une mauvaise gestion de l’environnement englobant, par exemple, l’insuffisance des moyens de lutte contre les incendies de forêts et le braconnage, l’abattage à des fins commerciales, insoutenable à terme, le surpâturage et la paissance non réglementée, les effets nocifs des polluants atmosphériques, les incitations économiques et autres mesures prises par d’autres secteurs de l’économie. L’appauvrissement et le dépérissement des forêts ont pour conséquences l’érosion des sols, la perte de diversité biologique, les dommages causés à l’habitat de la faune et de la flore et la dégradation des bassins hydrographiques, la détérioration de la qualité de vie et la réduction des possibilités de développement.

11.11.
La situation actuelle appelle des mesures urgentes et cohérentes pour conserver et entretenir les ressources forestières. La création d’espaces verts appropriés constitue, par toutes les activités dont elle se compose, un moyen efficace d’accroître la sensibilisation du public et sa participation à la protection et à la gestion des ressources forestières. Il convient notamment d’examiner les modes d’utilisation des sols et de faire-valoir et les besoins locaux, et d’énoncer clairement les objectifs des différents types d’activités de boisement.

Objectifs

11.12.
Les objectifs de ce domaine d’activité sont les suivants :

a) Maintenir les forêts existantes par des mesures de conservation et de gestion, et entretenir et accroître la superficie des forêts et des terres boisées dans les régions appropriées des pays développés et des pays en développement, par des mesures de préservation des forêts naturelles, de protection, de remise en état, de régénération, de boisement et de reboisement et par la plantation d’arbres, en vue de maintenir ou de rétablir l’équilibre écologique et d’accroître leur contribution à la satisfaction des besoins et au bien- être de l’humanité ;

b) Etablir et appliquer, le cas échéant, des programmes d’action nationaux en matière de foresterie ou des plans de gestion, de préservation et de mise en valeur durable des forêts. Ces programmes ou plans devraient être rattachés à ceux relatifs aux autres modes d’utilisation des sols. Dans ce contexte, des programmes ou plans d’action nationaux en matière de foresterie s’inscrivant dans le cadre du Programme d’action pour les forêts tropicales sont actuellement mis en oeuvre dans plus de 80 pays avec l’appui de la communauté internationale ;

c) Assurer une gestion rationnelle à long terme et, le cas échéant, la préservation des ressources forestières existantes et à venir ;

d) Maintenir et accroître les contributions écologiques, biologiques, climatiques, socioculturelles et économiques des ressources forestières ;

e) Faciliter et promouvoir la mise en oeuvre effective de la déclaration de principes non juridiquement contraignante mais faisant autorité, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts adoptée par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, et, sur la base de l’application de ces principes, examiner la nécessité et l’applicabilité de toutes sortes d’arrangements appropriés convenus au plan international pour promouvoir la coopération internationale en matière de gestion, conservation et exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts, notamment par le biais du boisement, du reboisement et de la remise en état.

Activités

A) Activités liées à la gestion

11.13.
Les gouvernements devraient prendre conscience de la nécessité de classer les forêts, dans le cadre d’une politique de conservation et de gestion à long terme, en différentes catégories, et de créer des unités viables dans chaque région/bassin en vue d’assurer la protection des forêts. Les gouvernements, avec le concours du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des communautés locales, des populations autochtones, des femmes, des services de l’administration locale et du public en général, devraient s’employer à entretenir et accroître le couvert végétal partout où cela est écologiquement, socialement et économiquement possible, grâce à la coopération technique et à d’autres formes d’appui. Les principales activités à envisager consistent à :

a) Assurer une gestion viable de tous les écosystèmes forestiers et des terres boisées par une bonne planification, une meilleure gestion, et l’exécution en temps utile des activités sylvicoles, y compris les inventaires et les recherches pertinentes, ainsi que la remise en état des forêts naturelles dégradées, afin de restaurer leur productivité et leur contribution écologique, en accordant une attention particulière aux besoins des populations en ce qui concerne les services économiques et écologiques, l’énergie tirée du bois, l’agroforesterie, les services et produits forestiers autres que le bois, la protection des bassins et des sols, la gestion de la faune sauvage et les ressources génétiques forestières ;

b) Créer, développer et aménager, en fonction du contexte de chaque pays, des zones protégées comprenant des systèmes d’unités de conservation, compte tenu de leurs fonctions et de leurs valeurs écologique, sociale et spirituelle, notamment en assurant la protection des forêts qui représentent des systèmes écologiques et des paysages typiques, des forêts anciennes, la protection et la gestion de la faune sauvage, la désignation, le cas échéant, de sites comme patrimoine mondial dans le cadre de la Convention relative au patrimoine mondial, la conservation des ressources génétiques par des mesures in situ et ex situ et la mise en oeuvre de mesures d’appui pour assurer l’exploitation rationnelle des ressources biologiques et la préservation de la diversité biologique et des habitats traditionnels forestiers, des habitants des forêts et des collectivités locales ;

c) Entreprendre et promouvoir l’aménagement de zones tampons et de zones de transition ;

d) Régénérer la végétation dans les zones appropriées de montagne, sur les hauts plateaux, les terres dénudées, les terres agricoles dégradées, les terres arides et semi-arides et les zones côtières pour lutter contre la désertification et éviter les problèmes d’érosion et à d’autres fins de protection, ainsi que dans le cadre de programmes nationaux de remise en état des sols dégradés, y compris des activités forestières communautaires et sociales, des activités agroforestières et le pâturage en forêt, tout en tenant compte du rôle des forêts en tant que puits et réservoirs à carbone ;

e) Développer les forêts plantées industrielles et non industrielles pour appuyer et promouvoir les programmes nationaux écologiquement rationnels de boisement et de reboisement/régénération sur des sites appropriés, et améliorer les forêts plantées existantes répondant à des besoins industriels, non industriels et commerciaux, pour augmenter leur contribution à la satisfaction des besoins des populations et à atténuer les pressions sur les anciennes forêts. Des mesures devraient être prises en vue d’assurer des rendements intermédiaires et d’améliorer le taux de rendement des investissements effectués dans les forêts plantées, par la mise en place de plantations intercalaires ou de plantations en sous-étage qui sont des plus utiles dans ce domaine ;

f) Mettre au point et renforcer un plan national ou directeur pour les forêts plantées, à titre prioritaire, en indiquant notamment l’emplacement, l’étendue, les essences, en délimitant les forêts plantées existantes nécessitant une remise en état, en tenant compte des aspects économiques, pour le développement des futures forêts plantées et en privilégiant les essences indigènes ;

g) Renforcer la protection des forêts contre les polluants, les incendies, les parasites et les maladies ainsi que d’autres activités humaines telles que le braconnage, l’extraction minière et l’agriculture itinérante abusive et non réglementée, l’introduction de végétaux et d’espèces animales exotiques ; développer et accélérer la recherche afin de mieux comprendre les problèmes ayant trait à la gestion et à la régénération de tous les types de forêts ; renforcer ou mettre en place des mesures appropriées pour contrôler et pour évaluer le mouvement transfrontière des végétaux et matériaux connexes ;

h) Encourager le développement de la foresterie urbaine pour la création d’espaces verts dans les villes, à leur périphérie et dans les zones rurales habitées, à des fins d’agrément, de loisirs et de production et pour la protection des arbres et des bosquets ;

i) Créer ou améliorer les conditions d’une participation de tous les secteurs de la population, notamment les jeunes, les femmes, les populations autochtones et les communautés locales à la formulation, à la mise au point et à l’exécution des programmes et activités relatives aux forêts, compte dûment tenu des besoins locaux et des valeurs culturelles ;

j) Limiter l’agriculture itinérante ayant des effets destructeurs et s’efforcer d’y mettre fin, en s’attaquant à ses causes sociales et écologiques profondes.

B) Données et information

11.14.
Les activités relatives à la gestion devraient comporter la collecte, le rassemblement et l’analyse de données/d’éléments d’information, y compris des enquêtes initiales. Voici quelques-unes des activités concrètes à entreprendre :

a) Effectuer des enquêtes et établir et exécuter des plans d’occupation des sols aux fins de création d’espaces verts/de la plantation/ du boisement/du reboisement/et de la remise en état des forêts ;

b) Rassembler et mettre à jour des données sur l’utilisation des sols et sur l’inventaire et l’aménagement forestiers aux fins de la planification de l’utilisation des sols et de la gestion des ressources forestières (bois et autres), y compris des données sur l’agriculture itinérante et d’autres agents de destruction des forêts ;

c) Récapituler des données sur les ressources génétiques et les biotechnologies y relatives en procédant aux enquêtes et aux études nécessaires ;

d) Entreprendre des enquêtes et des travaux de recherche concernant les connaissances des populations locales/autochtones sur les arbres et les forêts et leur utilisation pour améliorer la planification et la réalisation d’un aménagement forestier rationnel ;

e) Rassembler et analyser les données provenant des travaux de recherche sur l’interaction entre les essences utilisées dans les forêts plantées et leur site, évaluer l’incidence virtuelle du changement climatique sur les forêts, ainsi que l’influence des forêts sur le climat, et entreprendre des études approfondies sur le cycle du carbone dans les différents types de forêts, afin de fournir des conseils scientifiques et un appui technique ;

f) Etablir des liens avec les autres sources de données/ d’informations relatives à la gestion et à l’utilisation rationnelles des forêts et améliorer l’accès aux données et à l’information ;

g) Développer et intensifier les travaux de recherche pour améliorer la connaissance et la compréhension des problèmes et des mécanismes naturels ayant trait à l’aménagement et à la remise en état des forêts, en ce qui concerne notamment la faune et ses relations avec la forêt ;

h) Récapituler les informations sur l’état des forêts et l’influence des immissions et des émissions sur les sites.

C) Coopération et coordination internationales et régionales

11.15.
La création de zones vertes est une tâche d’une importance et d’une portée mondiales. La communauté internationale et les communautés régionales devraient donc apporter à ce programme un appui technique et d’autres moyens. Les activités particulières de caractère international destinées à appuyer les efforts nationaux devraient notamment viser à :

a) Renforcer les mesures prises en coopération pour réduire la pollution et ses effets transfrontières néfastes pour la santé des arbres et des forêts et la conservation des écosystèmes typiques ;

b) Coordonner les travaux de recherche menés à l’échelle régionale et sous-régionale sur la retenue du carbone, la pollution atmosphérique et d’autres questions relatives à l’environnement ;

c) Etayer et échanger des informations/données d’expérience au bénéfice des pays dont les problèmes et les perspectives sont similaires ;

d) Renforcer la coordination et améliorer la capacité des organisations internationales, comme la FAO, l’OIBT, le PNUE et l’Unesco, de fournir un appui technique pour l’aménagement des forêts, leur conservation et leur exploitation rationnelle, et d’appuyer la renégociation de l’Accord international de 1983 sur les bois tropicaux prévue pour 1992/93.

Moyens d’exécution

A) Financement et évaluation des coûts

11.16.
Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ 10 milliards de dollars par an, y compris un montant de 3,7 milliards de dollars environ qui serait financé par la communauté internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s’agit que d’estimations approximatives données à titre indicatif, qui n’ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.

B) Moyens scientifiques et techniques

11.17.
L’analyse des données, la planification, la recherche, le transfert/développement des techniques et/ou les activités de formation font partie intégrante des activités du programme et fournissent les moyens d’exécution scientifiques et techniques. Les institutions nationales devraient :

a) Réaliser des études de faisabilité et renforcer la planification opérationnelle concernant les principales activités forestières ;

b) Mettre au point et appliquer des techniques écologiquement rationnelles répondant aux diverses activités énumérées ;

c) Développer l’action relative à l’amélioration des ressources génétiques et à l’application de la biotechnologie pour améliorer la productivité et la tolérance à l’agression environnementale, y compris, par exemple, l’arboriculture, la technique des semences, les réseaux d’achat de semences, les banques de plasma germinatif, les techniques "in vitro", la conservation in situ et ex situ.

C) Mise en valeur des ressources humaines

11.18.
Parmi les moyens indispensables pour mener à bien les activités figurent la formation d’un personnel qualifié et l’amélioration des compétences, des installations et conditions de travail, et la motivation et la sensibilisation du public. Il s’agit notamment :

a) De fournir une formation spécialisée dans les domaines de la planification et de la gestion, de la protection de l’environnement, des biotechnologies, etc. ;

b) De créer des zones de démonstration qui puissent servir de modèles et de moyens de formation ;

c) D’apporter un appui aux organisations et aux communautés locales, aux organisations non gouvernementales, aux propriétaires fonciers privés, en particulier aux femmes, aux jeunes, aux exploitants agricoles et aux populations autochtones/agriculteurs itinérants, par des programmes de vulgarisation, la fourniture de facteurs de production et la formation.

D) Renforcement des capacités

11.19.
Les gouvernements, le secteur privé, les organisations/communautés locales, les populations indigènes, les syndicats et les organisations non gouvernementales devraient, avec l’appui des organisations internationales compétentes, créer la capacité d’exécuter les activités du programme. Cette capacité devrait être développée et renforcée en fonction des activités prévues. Le renforcement des capacités comprend notamment le cadre de politique générale et le cadre juridique, le renforcement des institutions nationales, la mise en valeur des ressources humaines, le développement de la recherche et de la technologie, le développement de l’infrastructure, la sensibilisation du public, etc.

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