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Circulaire "Généralisation de l’éducation au DD"

Extrait de la circulaire n°2007-077 DU 29-3-2007

2008

Suite au premier plan triennal de généralisation de l’éducation à l’environnement pour un développement durable en 2004, un nouveau plan triennal (2007-2010) a été lancé par l’Education nationale.


Le nouveau plan triennal en faveur de l’éducation au développement durable (EDD) couvrira la période 2007-2010 et s’articulera autour de trois axes prioritaires :

- Inscrire plus largement l’éducation au développement durable dans les programmes d’enseignement.
- Multiplier les démarches globales d’éducation au développement durable dans les établissements et les écoles.
- Former les professeurs et les autres personnels impliqués dans cette éducation.

Cette deuxième phase se développe dans un double contexte :

- un cadre institutionnel, avec la Charte de l’environnement qui inscrit les questions environnementales dans les grands principes de la République française depuis mars 2005 ;
- un nouveau cadre mondial voulu par l’Organisation des Nations unies : "la Décennie pour l’éducation au développement durable" déclinée au niveau européen par la stratégie de Vilnius. Elle élargit son champ à de nouvelles problématiques et à de nouveaux thèmes pour prendre pleinement en compte les trois volets - environnemental, économique, social et culturel - qui fondent le développement durable.

 Inscrire plus largement l’éducation au développement durable dans les programmes d’enseignement

La mise en œuvre de l’EDD doit d’abord reposer sur les enseignements obligatoires. Grâce au socle commun de connaissances et de compétences, le développement durable est désormais solidement ancré dans la base des savoirs fondamentaux. Ainsi le socle inclut la connaissance de “l’impact sur l’environnement” de nos activités techniques, il fait référence à une attitude de “responsabilité face à l’environnement, au monde vivant, à la santé “, il mentionne le développement durable comme un moyen de “comprendre l’unité et la complexité du monde”.

Cette logique de socle implique de poursuivre l’adaptation des programmes ; de mobiliser toutes les disciplines à l’école primaire, au collège et au lycée. Elle implique également de développer le travail entre les disciplines et les approches croisées pour comprendre un phénomène par nature complexe, et de recourir aux dispositifs susceptibles de favoriser les travaux transversaux ; au collège, les thèmes de convergence et les itinéraires de découvertes ; au lycée, les travaux personnels encadrés, les projets personnels à caractère professionnel, l’éducation civique, juridique et sociale.

Sur l’ensemble des niveaux d’enseignement, l’approche codisciplinaire permet la nécessaire prise en compte de la complexité des situations et des problématiques liées au développement durable. Elle ouvre aussi l’éventail des thèmes que l’on peut aborder dans ce cadre : ressources, risques majeurs, changement climatique, biodiversité, ville durable, transports et mobilités, aménagement et développement des territoires, agriculture durable et alimentation de la population mondiale, enjeux démographiques... Chaque discipline contribue, par ses contenus et ses méthodes, à construire les bases permettant de mettre en place les concepts liés au développement durable dans ses différents volets, environnemental, économique, social et culturel ; le croisement de ces apports disciplinaires permet d’en construire une approche globale.

L’EDD doit former à une démarche scientifique et prospective, permettant à chaque citoyen d’opérer ses choix et ses engagements en les appuyant sur une réflexion lucide et éclairée. Elle doit également conduire à une réflexion sur les valeurs, à la prise de conscience des responsabilités individuelles et collectives et à la nécessaire solidarité entre les territoires, intra et intergénérationnelle.

Un important travail d’accompagnement portant sur les programmes actuels est disponible sur le site eduscol pour quelques disciplines. Des exemples y sont explicitement développés pour aider les enseignants à une relecture des programmes intégrant pleinement les problématiques du développement durable à travers des grilles de relecture de programmes et des “zooms” disciplinaires et codisciplinaires. Pour le premier degré, quatre grands thèmes ont été retenus : la biodiversité, l’évolution des pay sages, la gestion des environnements, réduire-réutiliser-recycler. Ce travail sera poursuivi et complété.

Progressivement les nouveaux programmes intégreront explicitement l’éducation au développement durable. C’est déjà le cas pour ceux du collège dans les disciplines scientifiques, ainsi que pour ceux de CAP et des séries technologiques pour l’histoire et la géographie.

  Multiplier les démarches globales dans les établissements et les écoles

De nombreux établissements sont déjà des lieux d’actions concrètes entreprises dans un esprit de développement durable. Les établissements éco-responsables s’engagent à réduire leurs déchets, leur consommation d’énergie, d’eau, de papier. Ils ont une action volontariste en matière d’alimentation, de santé, de risques, de transport et d’accès à l’établissement... L’encouragement aux bonnes pratiques s’accompagne d’une réflexion sur le bâti et les normes environnementales.

D’autres établissements appliquent le programme d’actions pour le XXIème siècle, “agenda 21” orienté vers le développement durable qui a été adopté par les membres de l’Organisation des Nations unies à la Conférence de Rio (1992). Ils s’engagent sur trois points principalement : la consommation responsable, la solidarité locale et internationale, la diversité biologique et culturelle. Des méthodes spécifiques sont développées comme le travail par projets structurés, la démarche qualité, ou encore le processus participatif. L’adoption de ces règles de vie collective et de ces grandes orientations dans la gestion apparaît comme un impératif. Cependant, ces actions si elles impliquent d’apprendre des gestes et des comportements ne doivent pas s’y limiter, et il importe qu’elles s’appuient, dans l’école, sur une véritable démarche éducative globale.

Un “établissement en démarche de développement durable” (E3D) se caractérise par l’articulation et la mise en synergie entre les différents niveaux d’action. Le travail dans les disciplines peut s’appuyer sur des exemples, des situations, des études de cas, des problématiques identifiées dans le territoire de l’établissement, à différentes échelles, la commune, le département, la région. Ainsi la construction des contenus, des concepts précisés dans les programmes nationaux pourra se faire en mettant en parallèle une meilleure compréhension du territoire, de ses enjeux, et des caractéristiques de son développement. Menée à plusieurs disciplines, cette démarche permettra en outre de comprendre la complexité des situations, de former à l’exercice local de la citoyenneté ; la proximité favorisant l’intérêt des élèves et les possibilités d’initiatives concrètes.

Ces démarches nécessitent aussi que soient établis et développés des partenariats étroits avec les collectivités territoriales qui ont souvent dans ce domaine un important rôle d’impulsion, avec les services déconcentrés de l’État relevant d’autres ministères, comme les directions régionales de l’environnement, des structures comme l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie et tout acteur civil (entreprise, association, fondation...) dont l’expertise en la matière peut permettre de mener au mieux le projet de l’établissement. Selon les priorités locales, l’éducation aux risques majeurs, l’éducation à la santé ou la promotion de l’utilisation du vélo à l’école et pour aller à l’école, par exemple, peuvent aussi donner lieu à des projets spécifiques dans une perspective de développement durable.

Les écoles comme les établissements ont vocation à s’engager dans cette démarche de projets. Ceux-ci permettront de construire avec les partenaires, à l’initiative des équipes éducatives, des conventionnements adaptés à chaque cas afin que soient assurés la répartition des responsabilités et des engagements ainsi que la cohérence des processus éducatifs associés. Des expérimentations inscrites dans le cadre de l’article 34 de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école pourront aussi être mises en œuvre, pour explorer des formes et des contenus d’enseignement novateurs.

 Former les professeurs et les autres personnels impliqués dans cette éducation

Les sujets liés à l’environnement sont souvent surmédiatisés. L’éducation nationale doit donc prendre toute sa place et apporter des explications s’appuyant sur des connaissances scientifiques avérées. Le rôle des professeurs est d’apprendre aux élèves à développer leur esprit critique. Il convient de les “éduquer au choix” et non d’“enseigner des choix”. Et pour ce faire, tous doivent être formés. La recherche de l’objectivité scientifique doit rester le but de l’éducation nationale, il en va de sa crédibilité et du respect de ses principes fondamentaux.

La formation des enseignants doit donc porter d’abord sur les contenus disciplinaires et permettre le renouvellement des problématiques en les ouvrant à des objectifs éducatifs plus vastes. Elle doit aussi préparer à la pratique de la codisciplinarité en leur permettant de partager leurs cultures. Les enjeux de ces croisements correspondent à ceux développés dans le socle ou les thèmes de convergence et le domaine du développement durable est tout à fait propice à développer des pratiques pédagogiques plus intégrées et plus efficaces.

Il apparaît aussi indispensable d’accompagner la réflexion des cadres, en particulier des chefs d’établissement, et de les mobiliser. Ils peuvent favoriser l’articulation entre les différents types d’action. Leur responsabilité pédagogique, s’exerçant en particulier dans le cadre du conseil pédagogique et des conseils d’enseignement, leur permet de participer à la mise en cohérence des projets d’enseignement avec l’EDD et de solliciter de façon pertinente les autres structures susceptibles d’y contribuer comme les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, les comités d’hygiène et de sécurité, les conseils de la vie lycéenne...

La diversité des formations disciplinaires, transversales, intercatégorielles, permettra d’atteindre ces différents objectifs. Elles devront être organisées aux échelons pertinents : l’aca démie, le département le bassin ou l’établis sement.

Il est important que les structures de formation initiale, l’École supérieure de l’éducation nationale pour les cadres, les IUFM dans la formation des stagiaires et des néotitulaires, en particulier dans le cadre du nouveau cahier des charges, aient conscience de l’intérêt d’intégrer pleinement ce domaine.

- Texte complet sur le site de l’éducation nationale

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