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Concepts & outils pratiques du genre - Centre de ressources en ligne2008 L’analyse de genre propose différents outils pratiques, intéressants et très utiles pour analyser des situations ou évaluer l’impact d’actions en matière de développement durable et de solidarité, au Nord, comme au Sud. |
L’approche "genre" prend en compte et analyse les différents rôles sociaux et la façon dont ces rôles sont assumés de façon généralement différente par les femmes et les hommes :
Il s’agit des activités qui sont à la base du développement économique et productif des sociétés :
soins aux enfants, garde des enfants
tâches domestiques (nettoyages, bricolage, réparations...)
alimentation (achat, préparation...)
activités liées à la santé
Partout dans le monde, ces activités sont assumées dans leur immense majorité par les femmes, et ce à titre gratuit.
Il s’agit des activités économiques et génératrices de revenus.
activité salariée ou indépendante
activités informelles
Ces activités sont assurées par les hommes et par les femmes. Mais les femmes occupent un éventail de métiers beaucoup plus restreint que les hommes, ont des salaires moindres, occupent des emplois plus précaires et sont majoritaires dans le secteur informel.
Il s’agit des activités et contributions bénévoles à la vie sociale et communautaire.
bénévolat associatif, activités culturelles
fêtes et rites
soins aux personnes âgées
entretien de l’environnement...
Une partie importante de ces tâches sont assumées par les femmes.
Il s’agit de l’exercice du pouvoir et de la participation à la prise de décision à tous les niveaux.
Niveau politique (international, sous-régional, national, local)
Niveau associatif et autres responsabilités sociétales
Niveau interne à la communauté, à la famille
Le pouvoir et le processus décisionnel restent l’apanage des hommes partout dans le monde, particulièrement au niveau de la représentation politique et de la définition des politiques économiques et financières.
Les femmes assument l’essentiel des activités reproductives.
Ainsi dans la plupart des pays du monde, même en ayant une activité professionnelle ou de production informelle (rôle « productif »), les femmes assument les tâches ménagères (rôle « reproductif »). Ces tâches dites reproductives sont nécessaires pour permettre le rôle productif - rôle qui sans elles s’effondrerait rapidement - mais elles ne sont pas comptabilisées dans les richesses nationales. En France, en moyenne, les femmes consacrent près de 3h30 par jour aux tâches domestiques contre moins de 2 heures pour les hommes.
Dans de nombreux cas, les femmes assument également une part importante des activités communautaires bénévoles, notamment les activités d’exécution.
Parallèmement, d’une manière générale, les femmes sont beaucoup moins représentées dans les activités politiques et les processus décisionnels, où elles occupent généralement des postes moins élevés. Dans la sphère des activités productives, elles occupent des postes moins élevés et, à compétences et responsabilités égales, elles ont une moindre rémunération.
Les évolutions sont lentes, dans la mesure où les rôles sont intériorisés culturellement et où les inégalités sont confortés par le fonctionnement d’institutions, voire, dans certains cas par des législations.
Pour parvenir à corriger les inégalités femmes-hommes dans le cadre d’une stratégie prenant en compte le genre, pour être efficace et entrainer des changements sociaux, il est nécessaire de faire en sorte que les changements, les évolutions sociales, s’effectuent en même temps en s’articulant à deux niveaux :
Ces besoins pratiques sont l’amélioration des conditions de vie en matière d’accès à des soins de santé, à l’habitat, aux revenus, garde des enfants... ;
Ces intérêts stratégiques sont la progression en matière de statut social et d’égalité : gestion du patrimoine, changements législatifs, droits, meilleure participation aux décisions...
Les besoins pratiques peuvent généralement être satisfaits par des apports matériels. La satisfaction de ces besoins ne modifie pas forcément les situations d’inégalités.
Les intérêts stratégiques sont liés aux contextes politiques, culturels, sociaux-économiques, qui fondent des situations inégalitaires. Les avancées dans la satisfaction des besoins stratégiques des femmes (réduction des inégalités de salaires, des violences envers les femmes, de la représentation politique...) est de nature à réduire les inégalités.
La satisfaction des besoins pratiques tout en favorisant les intérêts stratégiques repose sur une analyse de l’accès différencié des hommes et des femmes aux richesses et ressources.
Ressources naturelles : eau, terres (foncier), énergie...
Accès à la propriété et/ou au locatif
Accès à l’emploi, au crédit
Accès aux infrastructures, aux systèmes de déplacement
Accès à l’éducation, la formation initiale et continue
Accès à l’information, aux technologies de l’information et de la communication (TIC)
Accès aux techniques et technologies.
Dans de nombreux pays du monde, l’accès des femmes est moindre que celui des hommes en ce qui concerne la propriété, le foncier, le crédit, l’Internet, l’éducation, etc.
Ce terme, issu d’analyses et d’actions menées notamment par des mouvements sociaux en Inde et en Amérique du Sud, désigne le processus de renforcement du pouvoir, de la participation, des capacités de choix et de négociation, de l’autonomie... Les textes onusiens traduisent parfois « empowerment » par « accroissement du pouvoir d’action des femmes ». Des québécois-es ont parfois utilisé le terme "empouvoirement".
Il s’agit d’analyser des besoins spécifiques à chaque sexe pour adapter des stratégies dont le but est de permettre la prise en compte transversale du genre. Exemples : formulation d’indicateurs de suivi « sexo-spécifiques », comme l’évolution des revenus des femmes et ceux des hommes ; indicateurs pour cibler un enjeu/écart de genre spécifique aux femmes ou aux hommes.
Mise en œuvre d’une stratégie de prise en compte des relations sociales et des inégalités entre les sexes dans l’élaboration des politiques, stratégies, projets, leur mise en œuvre, leur évaluation, et au sein des pratiques institutionnelles, avec la participation de tous les acteurs et actrices. L’inverse constitue une démarche « aveugle au genre » (« gender blindness »), ignorant les spécificités de genre.
Dans le cadre d’une approche "genre", il faut penser à intégrer des objectifs d’égalité, d’équité, d’ « empowerment » dans toutes les politiques publiques et les budgets.
Ainsi, les recettes et dépenses doivent être évaluées et restructurées de manière telle que les priorités et les besoins des femmes sont pris en compte autant que ceux des hommes.
« Gender gap »
Ce sont les différences sociologiques liées au fait d’appartenir à tel ou tel genre. Ex. : l’espérance de vie moyenne des hommes est partout moindre que celle des femmes, la proportion de femmes élues à des fonctions politiques est largement inférieure, les rémunérations moindres à travail égal, le nombre quotidien d’heures de travail (tâches non rémunérées comprises) des femmes est supérieur à celui des hommes.
Des études se développent sur les caractéristiques et comportements propres à la construction sociale et culturelle du genre masculin. Exemple : plus grande facilité à évoluer et à prendre la parole dans le domaine public, valorisation de comportements agressifs, tabous en matière d’expression de sentiments affectifs, etc. Ces facteurs traditionnels et socialement construits constituent parfois des contraintes pour les hommes eux-mêmes.
En lien avec son activité d’appui à l’intégration de l’approche de genre dans les projets notamment de solidarité internationale, Adéquations développe un centre de ressources en ligne sur l’approche Genre et développement
Fiches pédagogiques Genre et développement
Ressources et méthodologies
Intégrer l’approche de genre dans les projets
Télécharger le livre édité par l’Organisation internationale de la Francophonie Egalité des sexes et développement, concepts et terminologie (pdf, 108 pages)