Accueil > Nos projets & actions en cours > Education non sexiste et Droits de (...) > Education non-sexiste > Documentation sur l’éducation non (...) > Quelles normes de rapports sociaux de sexe la (...) |
Quelles normes de rapports sociaux de sexe la littérature enfantine véhicule-t-elle ?novembre 2009 « C’est un papa parce qu’il est vautré. Le fauteuil est toujours le fauteuil de papa. Je le vois dans les livres » |
Livres en tissu, ayant la douceur d’une peluche, ou en plastique, pour
accompagner le bain : les enfants, encore nourrissonnes ou nourrissons, peuvent être invités à se pencher sur un livre dés l’âge de trois mois. C’est donc très jeunes, d’abord avec les images et la manière dont les parents les leur commentent, ensuite avec des récits plus construits que les enfants sortent de leur univers familier et se construisent une représentation du monde. Tout en stimulant leur imagination, les albums, puis les livres, dont les images perdront peu à peu de leur prépondérance, leur offrent inévitablement des valeurs, voire les amènent à intérioriser un certain nombre de normes. Quelles normes de rapport sociaux de sexe la littérature enfantine véhicule-t-elle ? Dans quelle mesure peut-on mesurer son impact sur la construction de l’identité sexuée des enfants ? Si ces deux questions occupent encore peu de chercheurs aujourd’hui, les études existantes sont tristement convergentes : la littérature enfantine demeure largement empreinte de sexisme, tant au niveau du texte que des illustrations. Elle propose moins d’héroïnes que de héros et donne la part belle aux principales dimensions stéréotypiques de la différence des sexes.
Cette synthèse introductive repose essentiellement sur les études de Carole Brugeilles et Isabelle Cromer, démographes, et de Sylvie Cromer, sociologue à qui l’on doit notamment « Attention Albums », un travail lancé fin 1995 par l’association « Du côté des filles » avec le soutien de la commission européenne et qui a passé en revue la production des nouveautés de 1994 en matière d’albums illustrés, destinés aux enfants de 0 à 9 ans ( soit un total de 537 albums). Les études portant sur la production en littérature enfantine francophone des années 1997, 1999 et 2000, d’Anne Dafflon Novelle, docteur en psychologie et chercheuse en sciences sociales, ont également été prises en compte. Nombre des albums les plus anciens étant encore en circulation, les conclusions tirées de leur observation demeurent d’actualité.
Si le rapport quantitatif s’est amélioré au cours du siècle dernier, le bilan dressé à l’aube du 21ème reste largement en défaveur des personnages de fillettes. Tous personnages - principaux ou secondaires – confondus, les garçons sont plus présents dans les albums (près des deux tiers des protagonistes de l’étude de 1994), plus représentés dans les illustrations, sur la page de couverture et plus évoqués dans les titres que les filles. Ce déséquilibre numérique se double d’une hiérarchisation au profit du masculin. Sur l’ensemble des livres francophones publiés en 1997 et racontant une histoire inédite, deux fois plus de livres présentent un héros plutôt qu’une héroïne. Et cette asymétrie atteint des sommets dans les histoires avec animaux anthropomorphisés s’adressant aux tout jeunes enfants (0-3 ans), avec alors dix fois plus de héros que de héroïnes. L’abîme est dans le même type de proportion si l’on considère la proportion d’adultes présentés comme personnage principal (9,1 % des hommes et 1,7 % des femmes pour l’étude de 1994).
L’écart le plus important entre le nombre de héros et d’héroïnes existe dans les livres pour les 0-3 ans. Il s’amenuise ensuite pour s’inverser dans la littérature proposée aux enfants de plus de 9 ans. Selon Anne Dafflon Novelle, ce renversement tient aux choix des fillettes en âge de décider pour elles-mêmes et qui, à l’instar des garçons, préfèrent des personnages principaux de leur propre sexe. Comme ce sont de plus grandes lectrices que les garçons, le marché s’adapte à cette nouvelle cible. En revanche pour les enfants de moins de 9 ans, les parents restent largement prescripteurs. Or ils considèrent comme « neutre » un livre dont le héros est masculin, pensant qu’il plaira tant aux garçons qu’aux filles, alors qu’une héroïne ne saurait intéresser un petit garçon. Là encore le marché répond à la demande.
Cela pourrait rassurer à première vue, les garçons et les filles sont décrits avec des profils globalement similaires. Ainsi l’approche qualitative permet de dégager que les caractères féminins et masculins stéréotypés (le garçon bagarreur et taquin, la fille rêveuse et peureuse..) sont quasiment absents des albums étudiés en 1994. A noter également deux contre-stéréotypes : le garçon est plus souvent gentil et serviable que la fille tandis qu’elle est plus entreprenante et courageuse que lui. La manière dont sont présentés les genres dans la littérature enfantine n’œuvre pas pour des modèles d’identification émancipateurs pour autant. C’est dans les activités que les différences deviennent franchement sexuées. « Les trois dimensions stéréotypiques de la différences des sexes sont largement utilisées dans les livres pour enfants : les femmes et les fillettes sont plus souvent représentées à l’intérieur qu’à l‘extérieur, dans un lieu privé plutôt que public, dans des activités plus passives qu’actives. A l’opposé, les hommes et les garçons sont davantage illustrés dehors que dedans, dans un lieu plus public que privé, vaquant à des occupations actives, voir très actives » résume Anna Dafflon Novelle. Et Sylvie Cromer d’estimer que : « Les garçons monopolisent toutes les ressources qui permettent de s’intégrer ou de s’affirmer socialement ». L’étude de 1994 souligne que le maternage, les tâches ménagères, se pomponner, se déguiser et danser sont des activités majoritairement attribuées aux filles ; tandis que vivre des aventures, jouer en plein air et faire des bêtises sont plus spécifiquement attribuées aux garçons. Les parents témoignent davantage d’encouragement et de récompenses aux garçons, sources d’estime de soi, tandis qu’ils posent plus d’interdiction pour les filles. En revanche les pères grondent davantage leur fils. Les stéréotypes s’accentuent avec les personnages adultes. Le modèle féminin est nettement moins diversifié que le masculin. Les femmes sont essentiellement présentées en tant que mère dans des occupations ménagères ou de soins courants aux enfants, dont les fils sont majoritairement les bénéficiaires. Lorsqu’elles sont identifiées comme ayant une situation professionnelle (15 % d’entre elles contre 32 % des hommes dans l’étude de 1994) elles sont cantonnées dans les métiers de l’enseignement, du soin des enfants et du commerce. Si elles sortent de ces catégories, c’est généralement pour être ridiculisées. Les hommes ont des activités professionnelles plus variées et valorisées. Les pères partagent surtout des moments de détente avec les enfants. La relation la moins évoquée est celle du père et de sa fille.
Selon les constatations des chercheuses que nous avons citées, pour être une fille, l’enfant des albums enfantins doit être affublée de « signes extérieurs de féminité » : une jupe, une robe ou des accessoires (par exemple des chouchous dans les cheveux). Quant à la mère, pour être distinguée des autres « dames » elle se doit de porter un tablier. « Maman porte son tablier à tout moment, elle le porte même quelques fois dans la rue. C’est ce dernier que Papa enfile le temps de « l’aider » à faire la vaisselle et qui le rend un peu ridicule, comme pour bien préciser aux enfants que sa contribution est occasionnelle » note Sylvie Cromer. Le garçon, lui, est dessiné de manière beaucoup moins connoté. Ce qui fait dire à Anne Dafflon Novelle que le sexe masculin est le sexe par défaut et à Sylvie Cromer qu’il s’agit du neutre, à partir duquel se construit le sexe féminin. Un neutre qui, selon la sociologue, contribue à rendre moins visible les discriminations. Mais si les représentations sexistes ne s’élaborent pas sur la base de stéréotypes immédiatement repérables, la mise en système de toute la série d’écarts dessine « une suprématie du masculin et une différenciation subtile des rôles ».
Juger de l’impact de ses représentations sexuées sur la construction identitaire des enfants ne va pas de soi pour autant. Cependant les enfants ne comprendraient que vers 5-7 ans que le sexe d’un individu est une donnée biologique. Avant cet âge, ils seraient convaincus que l’on est un garçon ou une fille en fonction des comportements, attitudes, apparences... D’où la perméabilité aux stéréotypes de sexe qui leur est attribué. Afin de cerner l’impact de la littérature enfantine sur l’intégration des rôles attribués en fonction du genre, Anne Dafflon Novelle a mené une recherche associant 202 enfants (94 garçons et 108 filles) âgés de 8 à 12 ans. Leur tâche était d’inventer l’histoire qu’ils aimeraient lire ou regarder à la télévision, avec un enfant en personnage principal, le sexe du héros ne leur étant pas imposé. La stéréotypie des deux sexes et la survalorisation du sexe masculin n’apparaissent pas dans les productions des enfants. En revanche, la surreprésentation numérique des personnages de sexe masculin existant dans la littérature enfantine est reproduite par les enfants, via les filles qui introduisent des héros. Mais le plus pertinent est l’analyse des histoires inventées par les enfants dans cette recherche. En effet, les caractéristiques des livres présentant un héros sont reprises par les garçons participant à cette recherche tandis que les filles, indépendamment du fait qu’elles aient inventé un héros ou une héroïne, ont transposé dans l’histoire, qu’elles souhaitent lire, les caractéristiques généralement présentes dans les livres mettant en scène une héroïne. Ainsi dans les histoires racontées par les garçons, les personnages secondaires ne proviennent pas de l’univers familial, mais extra familial, ils sont exclusivement de sexe masculin, et représentent d’un côté les copains et d’un autre côté les méchants. La lutte du bien contre le mal transparaît davantage de ces récits. Quant aux histoires racontées par les filles, elles concernent un héros ou une héroïne, comportent de nombreux personnages secondaires, ayant des liens familiaux avec le personnage inventé, provenant des mondes scolaires, comme la maîtresse, ou imaginaires, comme la fée ou la sorcière.
Les livres avec héros seraient donc intégrés comme destinées aux garçons et les livres avec héroïnes comme destinées filles. Ce qui fait conclure à Anne Dafflon Novelle que « Les représentations véhiculées dans la littérature enfantine par les adultes sont intériorisées par les enfants ». Pour Sylvie Cromer, « l’apprentissage des rôles par identification à l’adulte du même sexe l’emporterait sur l’identification à un enfant du même sexe ». Les stéréotypes concernant les personnages enfantins, étant, nous l’avons vu moins affirmés que ceux concernant les adultes. « On peut se demander si la faible progression du partage des tâches domestiques et la difficulté de diversifier l’orientation professionnelle des filles et des femmes, ne sont pas liées à l’impact des stéréotypes inculqués dès la plus tendre enfance aux filles et garçons, à travers mille messages, dont ceux qui leur sont explicitement destinés : les albums illustrés. Puisque l’un des obstacles majeurs que rencontrent les femmes, dans leur réalisation professionnelle est la difficulté à obtenir, dans le couple, un partage équitable des tâches ménagères, on se demande pourquoi éditeurs et créateurs évitent si soigneusement de montrer un couple parental égalitaire et solidaire, qui partagent les tracas de la vie quotidienne ; pourquoi ils ne montrent jamais aux enfants le couple parental comme un couple d’amoureux, la famille comme un lieu convivial où l’on communique et où l’on s’amuse ensemble…. Même inscrite dans la Constitution, la parité ne prendra réellement effet que lorsque les hommes et les femmes partageront les tâches et la responsabilité de la vie quotidienne et du soin des enfants » renchérit Adela Turin fondatrice de l’Association Européenne du Côté des filles.
L’urgence semble donc à la sensibilisation des adultes prescripteurs ( parents, éducateurs, enseignants, bibliothécaires, libraires…), mais aussi des professionnels impliqués dans la création d’un livre (édit-rice-eurs, auteur-e-s, illustrat-rice-eurs). L’argument de la sacro-sainte liberté du créateur, associé à celui du refus la censure, s’impose régulièrement pour légitimer une politique éditoriale peu audacieuse. Or le paradoxe mérite d’être soulevé : l’art n’est-il pas par essence anti- conservateur ? L’une de ses fonctions n’est-elle pas de bouleverser les représentations de nos sociétés et d’ouvrir d’autres possibles ? Pourquoi la littérature enfantine devrait-elle nous priver de ce type de promesses ? Et ce, alors que l’incroyable plasticité de l’imaginaire des enfants est un terrain rêvé pour les créateurs soucieux de fantaisie et d’originalité.
On le voit l’argument artistique ne tient pas, il cache au contraire des motivations bien éloignées du processus créatif. En premier lieu, le manque de conscientisation ou la paresse. Une soupière dans les mains d’un éléphant permet d’en faire une éléphante ? Qu’importe que l’objet en question n’appartienne même plus à l’univers familier des enfants d’aujourd’hui et que cette représentation du féminin assigne, avec une énième couche, les femmes aux tâches ménagères. Autre facteur non moins contraignant, le livre est un produit commercial auquel il convient d’offrir les débouchés les plus larges. On l’a vu plus haut pour les enfants de moins de neuf ans, les parents font le pari d’un livre « neutre » quand il présente un héros et d’un livre pour fille quand il présente une héroïne. La promotion des héros est donc plus rentable. Cromer & Co pointent par ailleurs les impératifs de la rentabilité qui demandent que les albums soient exportables à l’étranger. Ce qui s’accompagne d’une standardisation à outrance.
Quelques niches éditoriales permettent cependant aux adultes prescripteurs de sélectionner des livres compatibles avec une éducation non sexiste. La bibliographie à usage des jeunes lectrices et lecteurs qui se trouve dans la rubrique Outils de cette mallette pédagogique en est une illustration. Les albums les plus audacieux sont destinés aux enfants de cinq à dix ans. C’est la représentation des héroïnes qui s’est le plus modernisée. On trouve ainsi quelques héritières de « Fifi Brindacier » gamines frondeuses et délurées qui n’hésitent pas à bousculer clichés et ordre établi. Beaucoup de ces histoires, toutefois, sont traitées sur le mode humoristique, ce qui ne fait pas nécessairement de ces héroïnes des modèles d’identification forts. L’histoire peut-elle être à la fois « pour rire » et « pour de vrai » ? La piste mérite d’être creusée. Quant aux contre-modèles masculins, ils sont encore extrêmement rares. Ce qui rend bien compte de la réticence, voir de la peur des adultes à soutenir un garçonnet dans des attitudes ou des choix (de jeux par exemple), traditionnellement identifiés comme féminins. En témoigne l’expression « garçon manqué » qui n’est plus forcément perçue comme péjorative (le statut pouvant même être valorisé), alors que celle de « fille » devient une insulte lorsqu’elle désigne un garçon. Or, si les représentations stéréotypées de la différence des sexes créent des modèles plus performants en terme de réussite sociale pour les garçons, elles ne les aliènent et ne les mutilent pas moins pour autant.
BD, DVD, livres pour enfants : la portion congrue des héroïnes.
Un tour d’horizon dans de la littérature et des films pour les enfants
permet de mieux comprendre comment les stéréotypes construisent
héroïnes et héros.
Par Nina Schmidt, de l’Observatoire des inégalités.
→ Lecture en ligne
Dossiers d’études n° 103 - Comment la presse pour les plus jeunes contribue-t-elle à élaborer la différence des sexes ? Tome 1 - Les suppléments parents de Sylvie Cromer, Université de Lille II, 2008 et n° 104 - Comment la presse pour les plus jeunes contribue-t-elle à élaborer la différence des sexes ? Tome 2 - Les magazines enfants de Sylvie Cromer, Carole Brugeilles et Isabelle Cromer, Universités de Lille II et Paris X, 2008. Une recherche réalisée pour la CNAF
Le magazine pour enfant s’avère, ces dernières années, un outil de socialisation de premier plan, à l’influence comparable à celle du manuel et de l’album. Il infiltre les familles, les crèches, les bibliothèques, les centres de documentation des écoles, comme un objet familier, à la croisée de la sphère de l’école et de la sphère des loisirs, autant produit de loisir qu’outil (para) scolaire. Selon les chercheuses, la diffusion massive de représentations sexuées déséquilibrées via la presse enfantine contrôle le processus d’émancipation féminine que connaît la société, notamment grâce à l’institution scolaire.
→ Téléchargement tome 1, Téléchargement tome 2
L’Image des personnages féminins dans la littérature de jeunesse française contemporaine. Conférence d’Hélène Montardre. Journée de formation interprofessionnelle du 23 octobre 2008 à l’Alcazar.
CC-DIRE-CRDP de l’Académie d’Aix Marseille, novembre 2008.
Auteure de littérature de jeunesse, Hélène Montardre a soutenu une thèse en 1999 à partir d’un corpus de 250 romans français, publiés entre 1975 et 1995. Elle étaye son intervention d’extraits d’œuvres du corpus de cette thèse : L’Image des personnages féminins dans la littérature de jeunesse française contemporaine de 1975 à 1995, Ed aux Presses Universitaires du Septentrion, 1999.
→ Téléchargement (pdf 130 ko, 5 pages)
Le Sexisme dans la littérature pour la jeunesse : l’exemple des albums, d’Hélène Angelot, Elodie Bijot, Pierre Billots, Marie Quillivic et Adeline Schlier. In Genre, sexisme et féminisme, n° 163 de la revue « Le Français aujourd’hui », décembre 2008.
Après une introduction portant sur la presse enfantine et les manuels scolaires, les auteur(e)s s’attachent plus particulièrement aux albums proposés aux enfants en s’appuyant sur les recherches de A. Dafflon Novelle, dont ils publient aussi quelques données quantitatives.
→ Téléchargement (pdf 130 ko, 6 pages)
La sorcière, héroïne de romans-jeunesse contemporains : pour quelles images des femmes ? Caroline SCANDALE, professeure documentaliste, Mémoire de Master II, Lyon- septembre 2007
Contrairement aux représentations d’antan ou à celles des livres pour plus petits, la sorcière des romans pour filles d’aujourd’hui est une héroïne puissante vouée aux forces du Bien et utilisée par les auteur(e)s pour incarner une figure féminine forte. De par ses pouvoirs extraordinaires, la sorcière fait peur aux hommes imbéciles et médiocres, mais force le respect de ceux qui ne vivent pas la différence des sexes comme un rapport de domination.
→ Téléchargement (texte word 375 ko, 72 pages)
Promouvoir la mixité culturelle dans l’éducation des enfants de Adéla TURIN, In le n°138 de la revue Diversité – Ville – Ecole – Intégration, septembre 2004.
Ecrivaine, éditrice et fondatrice de l’Association Européenne Du côté des Filles, Adéla TURIN décrypte l’univers symbolique des albums pour enfants, des jeux électronique et des CD-Roms. Après un constat sans appel de la perpétuation des stéréotypes sexistes, elle met en garde contre ses objets orientés par les goûts que le discours dominant induit chez les garçons : violence, compétition, cruauté, implacabilité, risque …
→ Téléchargement (pdf 310 ko, 8 pages)
Les Histoires inventées par les filles et celles inventées par les garçons sont-elles semblables ou différentes ? Anne Dafflon Novelle, docteur en psychologie et chercheuse en sciences sociales, 2004.
Présentation d’une recherche effectuée à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Genève,
Le but de cette recherche est double : identifier les attentes des enfants en matière de lecture considérant les personnages principaux et les thématiques proposées ; évaluer dans quelle mesure ces attentes sont biaisées par les lectures stéréotypées proposées aux enfants. Deux-cent-deux enfants (94 garçons et 108 filles) âgés de 8 à 12 ans ont pris part à cette recherche. Leur tâche : inventer l’histoire qu’ils aimeraient lire ou regarder à la télévision.
→ Lecture en ligne
Sexisme dans la littérature enfantine : quels effets pour le développement des enfants ? Anne Dafflon Novelle, docteur en psychologie et chercheuse en sciences sociales,Université de Genève, 2003.
Synthèse des recherches examinant les représentations du masculin et du féminin véhiculées dans la littérature et la presse enfantines (1997,1999,2000) . Ces recherches on été réalisées sur des échantillons importants et représentatifs du marché.
→ Téléchargement (pdf 30 ko, 7 pages)
Les Représentations du masculin et du féminin dans les albums illustrés ou Comment la littérature enfantine contribue à élaborer le genre. Carole Brugeilles, Isabelle Cromer Sylvie Cromer, 2002, in volume 57 2002/2 de la revue Population, Ed INED
Comment les rôles sexués se construisent-ils ? Carole Brugeilles, Isabelle Cromer et Sylvie Cromer ont étudié un des instruments possibles de cette construction : les albums illustrés pour enfants. Les personnages qui les peuplent sont principalement des enfants – garçons et filles – et des parents – pères et mères – que l’on voit dans leurs activités quotidiennes, avec des attributs et des qualités éventuellement bien différenciés selon le sexe. Quant aux auteurs des albums, leur sexe peut-t-il aussi influencer le choix des personnages et de leurs caractéristiques ?
→ Lecture en ligne
Une valse-hésitation de Josée Lartet-Geffard, in Textes et documents pour la classe n°823, novembre 2001.
Comment le féminin et le masculin se conjuguent-ils dans les livres pour enfants et adolescents ? Les stéréotypes courent toujours ; les rôles traditionnels restent attribués à chacun des sexes. Cependant, leur image évolue en même temps que les mentalités et devient moins conventionnelle.
→ Voir une présentation
Filles et garçons à bas les stéréotypes ? par Anne Cordier, étudiante en maîtrise.
De nos jours, la littérature de jeunesse connaît un point de tension entre des ouvrages affirmant l’égalité entre les sexes, invitant filles et garçons à sortir de leur rôle prédéfinis, et des ouvrages véhiculant au contraire une conception rétrograde des sexes et renvoyant les jeunes lecteurs aux pires stéréotypes qui soient attribués à leur sexe.
→ Téléchargement (pdf 45 ko, 5 pages)
Une conférence de Christine Detrez, Maître de conférences en sociologie à l’ENS Lettres et sciences humaines de Lyon, sur les stéréotypes dans les livres documentaires traitant du corps. 24 mars 2010.
→ Lecture en ligne
« My tailor is a man... La représentation des métiers dans les livres pour enfants » Dominique Epiphane. In « Formation et orientation : l’empreinte du genre » Nº 18 2007/2 de la revue « Travail, genre et sociétés », Ed La découverte, 2007.
Dans une perspective de compréhension du marché du travail fortement sexué, en amont duquel les orientations scolaires des filles et des garçons sont extrêmement clivées, cet article propose, une analyse de la représentation du monde du travail et des professions dans les albums illustrés pour enfants. Il vise à montrer combien, dès leurs premières lectures, les enfants sont confrontés à une vision du marché du travail ségrégué.
Femmes/hommes, quelle égalité ? Textes et documents pour la classe, n° 848, 15 janvier 2003.
Dossier consacré à la longue marche de l’égalité entre les hommes et les femmes. Avec des séquences pédagogiques sur l’image de la femme et les stéréotypes dans la littérature de jeunesse.
Lire le sommaire : http://www.sceren.fr/RevueTDC/som848.asp
Femmes/hommes, quelle égalité ?, Textes et documents pour la classe, n° 848, 15 janvier 2003.
Dossier consacré à la longue marche de l’égalité entre les hommes et les femmes. On lira en particulier les séquences pédagogiques sur l’image de la femme et les stéréotypes dans la littérature de jeunesse.
« La féminité en littérature de jeunesse » de Nathalie Dresse. Un article repris, présenté lors du colloque Autour de Crasse Tignasse à Bruxelles et publié dans le livret des Actes du colloque coédités, par le Théâtre du Tilleul, A.LI.SE et le Théâtre de la Montagne magique, Avril 2002.
L’auteure dresse un rapide panorama des différents archétypes de fillettes, présents en littérature de jeunesse, avant de s’attacher à celles qui transgressent les représentations traditionnelles.
→ Lecture en ligne
Fifi Brindacier, une petite fille terrible ? de Nathalie Dresse, sur le site de l’auteure
Au même titre qu’Alice (Lewis Carroll) et que Sophie (La Comtesse de Ségur), Fifi est remarquable parce qu’elle va inaugurer une représentation de petite fille qui se démarque en s’affranchissant des contraintes familiales et sociales. Fifi Brindacier est non seulement extraordinaire mais c’est aussi une fille qui donne du cran aux filles - ce qui n’était pas courant dans la production de l’époque.
→ Lecture en ligne
Livres jeunesse : peut mieux faire ! d’Hélène Montardre in « Filles et femmes à l’école (II) », n° 372 des cahiers pédagogiques, 1999.
Une étude menée sur 150 romans de jeunesse français, publiés ou réédités entre 1975 et 1995, et qui pose la question des stéréotypes féminins dans les livres pour enfants, tout en s’attachant à leurs évolutions.
→ Lire en ligne le sommaire du cahier
L’image des personnages féminins dans la littérature de jeunesse française contemporaine de 1975 à 1995, d’Hélène Montardre, Ed Presses Universitaires du Septentrion, 1999
La petite fille dans la forêt des contes de Pierre Péju, Robert Laffont, 1981.
Base de cette étude de Pierre Péju, les contes traditionnels de Grimm, Arnim, Brentano, Hoffmann etc. présentent des petites filles, entraînées vers un ailleurs et échappant aux rôles traditionnels, pour être finalement ramenées au père, à l’époux, à la loi. Une étude qui marque ses distances avec la démarche Bruno Bettelheim et qui se clôt sur « Le Poisson-Chat », un conte original de l’auteur.
Filles d’Albums, Les représentations du Féminin dans l’Album, Nelly Chabrol-Gagné, Editions l’Atelier du Poisson Soluble, 2011.
Maîtresse de conférences à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand et responsable pédagogique du Master Création Éditoriale Générale et de Jeunesse (CEGJ), Nelly Chabrol-Gagné, s’appuie pour cet ouvrage sur un corpus de près de 250 albums. Elle y analyse d’abord les représentations du féminin par tranche d’âge puis s’arrête sur des figures féminines hors normes. Un livre très complet, riche en iconographie, qui tend à prouver qu’en dépit d’une certaine évolution, le genre reste modérément troublé, pour reprendre l’expression de Judith Butler à laquelle l’auteure fait référence.
De nombreux ouvrages, articles et numéros spéciaux de revues sur la thématique, recensés par Livres au Trésor, un centre de ressources de la Seine-Saint-Denis sur le livre de jeunesse :
→ www.livresautresor.net/centre/bibliofilles.php