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Les stéréotypes dans les manuels scolaires

novembre 2009, par Bénédicte Fiquet

Définition du sexisme selon Françoise et Claude Lelièvre (2001) : « On peut dire qu’il y a sexisme quand les textes et les illustrations des manuels scolaires décrivent hommes et femmes dans des fonctions stéréotypes qui ne reflètent pas la diversité des rôles. Le fait de nier la réalité sociale et historique dans sa complexité et sa diversité aboutit à une représentation caricaturale et unilatérale des images et des rôles masculins et féminins. (…). Il y a également sexisme lorsque les manuels scolaires se bornent à exposer une situation existante sans la critiquer ou sans présenter d’alternative. On peut considérer que cela équivaut à accepter (dans les faits) implicitement les inégalités et les discriminations qui existent ».


Dés 1979, la Convention des Nations Unies sur l’élimination des toutes les
formes de discrimination envers les femmes
demandait d’éliminer « toute conception stéréotypée des rôles de l’homme et de la femme à tous les niveaux et dans toutes les formes d’enseignement ». En France, une politique volontariste, menée à partir de 1981 par Yvette Roudy, ministre des Droits de la Femme, conduit à un premier texte officiel, l’arrêt du 12 juillet 1982 intitulé Action Educative contre les préjugés sexistes. Un arrêt qui demande aux enseignants de « relever et critiquer dans l’ensemble des outils pédagogiques ( manuels scolaires, fiches, diapositives, films, cassettes, etc.) la persistance éventuelle de stéréotypes sexistes qui perpétuent une image inégalitaire des femmes ». Depuis études et rapports se suivent …. et ne se ressemblent que trop.

 Peu d’évolution

Si les stéréotypes sexistes les plus criants ont été éliminés sous l’action des féministes à la fin des années1970, le rapport de la député Simone Rignault et du sénateur Philipe Richert n’en déplore pas moins, en 1997, que « L’image donnée de la femme dans les manuels scolaires ne permet pas à la jeune fille de trouver des modèles positifs d’identification ». Leur constat est le suivant : Les femmes apparaissent moins souvent que les hommes. Lorsqu’elles apparaissent leur présence n’est généralement pas valorisée par les auteur(e)s. Le stéréotype classique de la « femme aux fourneaux » perdure ainsi que celui de la « femme objet », objet de désir ou faire-valoir pour l’homme. Les métiers dans lesquels les femmes apparaissent sont le plus souvent traditionnellement féminins et non valorisants. Les femmes sont absentes de la scène de l’histoire et du pouvoir.

"Les constats suite à notre analyse de manuels, aux disciplines et niveaux divers, ne sont pas très différents" souligne la HALDE dix ans plus tard. Et conclusion de cette étude que la Haute autorité a fait réaliser de juin 2007 à mars 2008 : « Les manuels toutes disciplines et tous niveaux confondus sont très majoritairement ségrégationnistes dans la mesure où ils proposent une vision extrêmement sexuée des rôles et des espaces affectés à chacun des sexes. Les femmes sont très rarement représentées dans des contextes qui ne tiennent pas compte de leur appartenance au « groupe des femmes ». Femmes et hommes apparaissent dans des contextes stéréotypés traditionnels, qu’il s’agisse de la sphère domestique, professionnelle ou publique. Rares sont les documents qui tendent vers une vision intégrationniste de la femme, autrement dit où les femmes seraient montrées comme évoluant de la même manière au sein de toutes les sphères sociales. Les contre-stéréotypes de type ‘Papa coud et maman lit’, autrement dit les représentations de la diversité des modes de vie ‘négociés’ aujourd’hui au sein des couples, sont absents de ces manuels. La Halde note également l’absence quasi généralisée de la thématique « discrimination massive envers les femmes ».

 Un coup d’œil sur les manuels

Quelques exemples tirés de différentes études permettront d’illustrer ce bilan.

Dans sept manuels de lecture parus entre 1996 et 2003 et retenus par Christine Fontanini, parce que très couramment utilisés auprès des élèves de CP, les petites filles sont majoritairement vêtues de manière traditionnelle (jupe ou robe) avec accessoire (chouchou ou bijoux). Tandis qu’elles jouent à la corde, font du vélo, se déguisent en reine, cuisinent, poussent un landau et effectuent des tâches domestiques, les garçons bricolent, font la course à ski, de la moto, jouent au football, et …. ne sont pas sages à l’école ! Les pères quasiment absents de l’univers quotidien apparaissent toutefois parfois en situation héroïque ou sportive. Les mères prennent en charge l’essentiel du travail domestique et leur vie professionnelle est rarement évoquée. « Il semble que le rôle des femmes dans la vie professionnelle n’a pas encore pénétré les manuels scolaires » ironise l’auteure de l’étude.

Analysant l’ « Histoire des femmes publiques contée aux enfants » Françoise Lelièvre observe que les femmes qui disposent d’un certain pouvoir politique sont largement stigmatisées : la " cruelle « Brunehaut », la « traîtresse » Isabeau de Bavière, la « perfide » Catherine de Médicis, « l’incapable et cupide » Marie de Médicis, « l’intrigante et fatale » Marie-Antoinette. Les femmes sont montrées dans des attitudes contraires à la maîtrise requise pour participer au pouvoir politique : elles sont peureuses, pleureuses, implorantes, frivoles, facilement gagnées par les émotions ou les passions et « excessives ».

Amandine Berton-Schmitt qui a étudié la place des femmes dans 37 manuels d’histoire parus après 2000, à la demande de l’Observatoire de la parité, s’indigne de ce que ces manuels soient encore trop peu nombreux à accoler le terme « masculin » à celui de « suffrage universel » se référant au suffrage de 1848, et qu’à l’exception d’un sur 37, l’exclusion du droit de vote des femmes n’y soit pas considérée comme une limite importante. Le féminisme n’y est jamais considéré comme un véritable mouvement politique à l’exception du passage obligé que constitue le contexte de la légalisation de l’avortement et de la contraception. Dans le domaine des droits économiques et sociaux, la figure du travailleur reste celle de l’ouvrier. Peu de livres montrent que les femmes ont toujours travaillé. Dans le domaine de la peinture, les femmes ne sont pas les artistes mais les modèles et à l’exception de Marie Curie qui n’apparaît que 3 fois, les femmes sont absentes des avancées scientifiques.

Un livre de maths, étudié par la Halde, met en scène deux personnages, une fille qui donne la mauvaise réponse quasi systématiquement et un garçon qui ne se trompe pas. Réaction d’un petit garçon interviewé dans le cadre de l’étude : « Dans le livre de maths, c’est les gars qui ont raison ! ».

Dans un manuel de français pour élèves de seconde, soumis à la même étude, les documents d’auteures représentent moins de 10 % du corpus ( 9,80 %). Une première partie « lecture » présente 16 documents, servant de support principal, signés par des femmes contre 110 signés par des hommes. Sur les 16 en question, 8 apparaissant dans des séquences spécialement réservées à la question des femmes. Pour une seconde partie « outil d’analyse », on compte 13 auteures pour 143 documents. Dans une dernière partie dite « méthode », les femmes sont auteures de 6 des 88 documents présentés. Certaines auteures apparaissent dans plusieurs parties à la fois, ce qui en réduit le nombre total. A noter que la notice biographique consacrée à Simone de Beauvoir précise qu’elle fut la compagne de Jean Paul Sartre, mais que celle de JP Sartre ne précise pas qu’il fut le compagnon de Beauvoir. Un manuel de 4éme, programme 2007, marque très nettement la sexualisation des métiers. Alors que chaque chapitre se clôt par un encadré « un métier, une passion », sur les 11 métiers présentés – ingénieur, géologue, volcanologue, chauffagiste, soigneur animalier, gynécologue, sage femme, pisiculteur(trice), infirmière scolaire, neurochirurgien, acousticien, endoctrinologue - tous, à l’exception du métier de gynécologue, de sage-femme et d’infirmière scolaire, sont illustrés par une photo d’homme. L’emploi du pronom personnel « elle » est réservé uniquement aux métiers de sage-femme et d’infirmière scolaire. Le « il » étant de règle pour toutes les autres descriptions ( il fait ceci, il fait cela) y compris celle du métier de gynécologue.

Enfin sur l’ensemble des illustrations relevées dans cette étude de la Halde, on compte 1046 hommes pour 341 femmes représentées en situation professionnelle, soit moins d’une femme pour trois hommes.

 Enseignant-es non formé-es et totale liberté des éditeurs

Comment expliquer une telle persistance des stéréotypes dans les manuels scolaires ?

Les stéréotypes concernant les femmes sont les plus difficiles à débusquer tant ils sont intériorisés. La Halde souligne ainsi que les plaintes pour discriminations fondées sur le sexe sont encore rares, car ces dernières sont difficiles à repérer par les victimes elles-mêmes. En l’absence de formation obligatoire en la matière, les enseignants ne font donc pas miraculeusement exception. La majorité de ceux interrogés par la Haute Autorité se disent satisfaits par les manuels qu’ils ont choisis et estiment que les stéréotypes sont très rares (même s’ils reconnaissent que les stéréotypes de genre sont plus courant que les autres, tels que les stéréotypes concernant l’âge, le handicap ou l’origine ethnique par exemple). Un certain nombre d’enseignants jugent d’ailleurs que les livres scolaires ont avant tout vocation à refléter la réalité sans même réaliser que ces manuels traduisent surtout une vision caricaturale, erronée et dépassée de notre société. Et quand bien même ils reflèteraient avec justesse notre société inégalitaire, nous leur répondrions avec F & C Lelièvre : « Il y a également sexisme lorsque les manuels scolaires se bornent à exposer une situation existante sans la critiquer ou sans présenter d’alternative. On peut considérer que cela équivaut à accepter (dans les faits) implicitement les inégalités et les discriminations qui existent ». Une position qui fait écho à celle des auteur-es du rapport de 1997 : « Quelle part les manuels scolaires peuvent-ils prendre dans cette transformation ? Doivent-ils refléter la société avec tous ses blocages ou bien, au contraire, précéder les évolutions recherchées et par là même les favoriser ? La mission estime que les outils pédagogiques doivent contribuer aux évolutions hautement souhaitables de notre société et avoir pour objectif, non pas de refléter la société avec tous ces blocages, mais d’aider à faire régresser l’ignorance en montrant une société plus juste ».

Autre explication de ce sexisme persistant : la totale liberté des éditeurs sur la forme et le contenu des manuels scolaires. En France, l’état n’exerce aucun contrôle sur les ouvrages, il n’existe pas d’organe officiel d’habilitation des manuels scolaires via lequel le ministère de l’Education nationale pourrait imposer ses ambitions en matière d’égalité filles-garçons. Le ministère n’intervient que pour interdire les manuels « contraire à la morale, à la constitution et aux lois ». L’association « Attention les filles » note en outre une « totale impréparation des acteurs de l’édition en matière d’iconographie », alors que la différence est grande entre « la capacité de lire les symboles par les adultes, rendus aveugles par l’attention au texte, et les enfants dont l’attitude est de s’informer auprès des images ».

Or comme le souligne Christine Fontanini les manuels scolaires participent à la socialisation des enfants : « Ils transmettent de manière explicite une compréhension de l’histoire et une vision du monde mais aussi des modèles de comportements sociaux, des normes et des valeurs (….) Les manuels scolaires bénéficient d’une sorte d’autorité. Les enfants estiment souvent qu’ils ne peuvent pas comporter d’erreurs, qu’ils sont infaillibles ». Et ce, alors que selon S. Rignault et P. Richer leur contenu « frappe l’imaginaire et la sensibilité des générations d’enfants dans un temps où leur psychisme et encore très malléable et leur esprit critique en cours de formation ».

 Des recommandations

On le voit la promotion d’une société juste et égalitaire entre les genres ne peut faire l’impasse de sa prise en compte par les manuels scolaires, qu’il s’agira alors de retravailler sur la forme et sur le fond. Les acteurs rencontrés par la HALDE – enseignant-es, militant-es, chercheur-es - réclament ainsi une transformation des manuels scolaires afin que ceux-ci deviennent des outils de transformation sociale. Ils estiment également que les discriminations sexistes doivent être considérées à part, et non comme une catégorie parmi d’autres (Scharnitsky 2006). Car non seulement les discriminations sexistes sont de premier ordre mais elles sont aussi transversales à l’ensemble des sphères sociales. Sur ces bases ils recommandent de :

- faire apparaître les femmes « dans tous les chapitres », « tous les domaines » et dans « tous les contextes » selon une approche intégrée du genre. Autrement dit, il faut les sortir des chapitres réservés (Les femmes dans les mouvements sociaux, les femmes pendant la guerre, l’accession aux droits des femmes ) tout en introduisant les hommes dans la sphère domestique car « rien ne changera tant que la division du travail domestique ne sera pas réglée ». C’est la répétition des situations non stéréotypées qui déconstruit les stéréotypes.

- développer l’étude de la complexité de la relation de travail ( inégalités salariales, plafond de verre, sexualisation des activités professionnelles).

- faire une plus grande place à la condition des femmes dans le monde.

- aborder davantage la question des violences faites aux femmes et des contextes de domination.

- porter une attention extrême aux mots qui désignent les activités ou professions de manière à ce que les enfants puissent éventuellement s’y projeter quel que soit son sexe sans altérer les capacités d’identification des enfants. Exemple : pisciculteur/trice ; la/le gynécologue ; la/le préfet(e)…

- ne plus parler de reproduction chez l’homme mais de la reproduction de l’être humain ou la reproduction humaine afin d’éviter que la représentation de l’espèce ne soit visible qu’à travers les hommes.

- introduire dans les manuels de SVT la dimension « plaisir » à l’étude des organes de reproduction, concerner autant les garçons que les filles sur le thème de la contraception et insister davantage sur les risques des IST.

- dénoncer les contre-vérités en matière de capacités physiques, créatrices et intellectuelles.

- créer un comité de vigilance pour que les éditeurs construisent les manuels en collaboration étroite avec des spécialistes.

- généraliser la formation à la lutte contre les discriminations et les stéréotypes sexistes à toutes les personnes intervenant en établissements scolaires, le manuel ne pouvant être considéré comme un objet autonome. A noter que de telles formations n’existent pas toujours en IUFM et qu’elles sont le plus souvent facultatives.

 Les textes en lignes

- Sexes et manuels
Cet outil a pour objectifs de faire connaitre aux inspecteurs et inspectrices, aux enseignant-e-s, aux formateurs et formatrices de futur-e-s enseignant-e-s et aux acteurs de la chaîne du manuel scolaire (maisons d’édition, auteur-e-s, illustrateurs et illustratrices, etc.), les résultats des recherches récentes en la matière et de leur communiquer des clés de lecture leur permettant de détecter les représentations stéréotypées, voire sexistes, afin de promouvoir une représentation égalitaire des femmes et des hommes au sein des manuels scolaires et autres outils pédagogiques.
Page de présentation

- Manuels scolaires et stéréotypes sexués, éclairage sur la situation en 2012
Une étude exploratoire des CEMEA qui porte sur une quinzaine de manuels d’apprentissage de la lecture et de l’écriture de maisons d’édition belges. Elle a pour objectifs de déterminer la persistance ou non de stéréotypes sexués dans les manuels utilisés en 2012 en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi de déterminer quelles assignations ils véhiculent.
Page de téléchargement du document (pdf 6,6 Mo, 121 pages)

- Stéréotypes dans les manuels scolaires. La HALDE a fait réaliser une étude sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires de collège et lycée, de juin 2007 à mars 2008.
Disciplines observées : Education civique, Histoire-Géographie, Français, Anglais, Mathématiques, Sciences de la Vie et de la Terre, Sciences économiques et sociales. Analyse de manuels, recueil de points de vue d’enseignants et d’élèves, recueil des recommandations des acteurs engagés dans la lutte contre les stéréotypes dans les manuels scolaires. Une partie est particulièrement consacrée aux stéréotypes sexistes.
→ Lire la présentation du rapport sur le site de la HALDE
Télécharger le rapport complet (pdf 4,6 Mo, 207 pages)

- Les Manuels de lecture du CP sont-ils encore sexistes ? de Christine Fontanini. Centre de Recherches sur l’Education, les Apprentissages et la Didactique ( EA 3875). Université Rennes 2. Actualité de la recherche en Education et en Formation, Strasbourg 2007.
Une étude quantitative et qualitative portant sur sept manuels de lecture, parus entre 1996 et 2003, montre que des stéréotypes sexistes sont encore présents dans ces livres pour apprendre à lire. L’auteure propose quelques pistes de réflexions pour que les textes officiels du ministère de l’Education Nationale soient enfin appliqués.
Téléchargement (pdf 1 Mo, 15 pages)

- L’égalité des sexes dans les manuels de maths : l’impossible équation ?
Entretien de Sylvie Cromer avec Agnès Bardon du Courrier de l’UNESCO en 2007 à propos d’une étude menée dans le cadre du Réseau international de recherche sur les représentations sexuées dans les manuels scolaires (RIRRS) et de séminaires régionaux menés dans plusieurs pays d’Afrique par l’UNESCO. Des universitaires de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Togo et du Sénégal se sont portés volontaires pour examiner les manuels de mathématiques utilisés durant tout le cycle primaire dans leur pays, soit six années au total.
Lecture en ligne

- Quelle place pour les femmes dans l’histoire enseignée ?, rapporteure Anette Wierviorka, Ed. Information du Conseil économique et social mars 2004. Au nom de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre hommes et femmes présidée par Claudette Brunet-Lechenault.
Face à la place limitée faite aux femmes dans les programmes scolaires, les recommandations pédagogiques et les manuels scolaires, le conseil économique et social propose une amélioration de la collecte et de la visibilité des archives, une véritable prise en compte de l’histoire des femmes dans l’enseignement universitaire et la recherche ainsi qu’une présence accrue de l’histoire des femmes dans l’enseignement primaire et secondaire.
Téléchargement (pdf 190 ko, 4 pages)

- La Place des femmes dans les manuel d’histoire du secondaire. Janvier 2005. Amandine Berton-Schmitt. Rapport IEP,Grenoble, Université Pierre Mendès-France.
Amandine Berton-Schmitt a effectué une recherche sur la place des femmes dans 37 manuels d’histoire, parus après 2000, à la demande de l’Observatoire de la Parité. Les nouveaux programmes du cycle terminal des lycées généraux invitent, pour la première fois, à « choisir quelques thèmes clés pour étudier les rôles et le statut des femmes, tant en France, que dans le reste du monde ». Selon l’auteure « les manuels d’histoire restent à l’image de cette mince invitation : si les femmes apparaissent bien dans les manuels d’histoire, elles restent sous-représentées et sont évoquées le plus souvent de manière marginale. Une manière de faire qui risque, non pas de les intégrer progressivement mais de marginaliser durablement les femmes. De ce fait la promotion d’une histoire mixte est une nécessité. La lutte contre l’effacement des femmes de la sphère publique doit favoriser l’adoption d’une véritable culture paritaire et réciproquement ».

- La Représentation des hommes et des femmes dans les livres scolaires : rapport au Premier ministre. Simone Rignault , Philippe Richert, Paris 1997.La Documentation française (Collection des rapports officiels).
Rapport montrant le déséquilibre persistant du point de vue de la représentation femme-homme dans les livres scolaires. Les auteurs rappellent les contraintes et les libertés jouant sur la fabrication des livres scolaires et dressent un bilan des actions menées contre les stéréotypes sexistes depuis les années 1980. Après avoir établi un constat des préjugés sur le rôle des hommes et des femmes, la mission dresse une liste de propositions.
Téléchargement (pdf 575 ko, 92 pages)

 Bibliographie commentée

- Histoire et égalité femmes-hommes : peut mieux faire ! La représentation des femmes dans les nouveaux manuels d’histoire de seconde et de cap en 2010. Une étude du Centre Hubertine Auclert, 2011.
Cette étude analyse les représentations des femmes dans onze manuels d’histoire sélectionnés en vue d’évaluer en quoi la mise en place de nouveaux programmes d’histoire contribue ou non à la diffusion de l’Histoire des femmes et des rapports sociaux de sexes.
Page de téléchargement

- Le Sexisme au programme ? Carole Brugeilles, Sylvie Cromer, Nathalie Panissal.
Travail, genre et sociétés, Nº 21 2009/1, page 107.
Représentations sexuées dans les lectures de référence à l’école. En 2002, L’Éducation nationale française incluait dans les programmes de l’école primaire, une liste de référence de 180 œuvres de littérature de jeunesse à destination des élèves du cycle 3, l’objectif étant la construction d’une culture partagée. L’analyse de cette liste révèle non seulement des déséquilibres numériques entre les personnages féminins et masculins, mais aussi une hiérarchisation et une ségrégation sociale. Les portraits dressés inscrivent les hommes principalement dans la sphère professionnelle et les femmes dans la sphère familiale.

- Analyser les représentations du masculin et du féminin dans les manuels scolaires, Sylvie Cromer, Carole Brugeilles, Ceped, Collection « les clefs pour », 2005.
Ce manuel a pour objectif d’expliciter la démarche de collecte des données afférentes au genre, en matière de représentations, et de présenter l’outil de collecte mis au point. En l’occurrence, est envisagé ici le fonctionnement du manuel scolaire et du personnage dans le manuel scolaire. Nous montrons comment la collecte de données par l’outil présenté permet de répondre à des questions plus larges telles que : quels sont les rôles sexués prescrits ? Qu’en est-il de la mixité dans les ouvrages ? La méthodologie présentée est tout à fait adaptable à la fois à d’autres supports (littérature de jeunesse, presse magazines, etc.) et à d’autres questionnements (la discrimination culturelle, la ségrégation ethnique, etc.). Elle permet d’envisager d’une manière générale comment est prise en compte l’altérité.

- L’Histoire des femmes publiques contée aux enfants, Françoise Lelievre, Paris, PUF, 2002.
Il faut attendre la génération des manuels de 1985 pour que l’on signale que les femmes ont obtenu le droit de vote en 1944. Prenant beaucoup de liberté avec la vérité historique, les livres d’histoire de la communale ont le plus souvent marqué au fer rouge les femmes qui ont disposé d’un certain pouvoir politique. Il est plus que temps que ces stéréotypes disparaissent des manuels scolaires et des représentations dominantes si l’on veut éviter aux élections paritaires des lendemains qui déchantent.

- La Place des femmes dans les manuels d’histoire du secondaire, Amandine Berton-Schmitt, Rapport IEP,Grenoble, Université Pierre Mendès-France, janvier 2005.
Amandine Berton-Schmitt a effectué une recherche sur la place des femmes dans 37 manuels d’histoire, parus après 2000, à la demande de l’Observatoire de la Parité. Les nouveaux programmes du cycle terminal des lycées généraux invitent, pour la première fois, à « choisir quelques thèmes clés pour étudier les rôles et le statut des femmes, tant en France, que dans le reste du monde ». Selon l’auteure « les manuels d’histoire restent à l’image de cette mince invitation : si les femmes apparaissent bien dans les manuels d’histoire, elles restent sous-représentées et sont évoquées le plus souvent de manière marginale. Une manière de faire qui risque, non pas de les intégrer progressivement mais de marginaliser durablement les femmes. De ce fait la promotion d’une histoire mixte est une nécessité. La lutte contre l’effacement des femmes de la sphère publique doit favoriser l’adoption d’une véritable culture paritaire et réciproquement ».
Télécharger le document (pdf 57 pages, 400 ko)

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